Comment le Label bas-carbone favorise-t-il la transition écologique en agriculture ?
23/08/2024 - 10 min de lecture
Rubrique : Développement d'activité
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Comment le Label bas-carbone favorise-t-il la transition écologique en agriculture ?
Parce qu’il encourage des pratiques durables et respectueuses de l'environnement tout en favorisant la production alimentaire durable, le label bas-carbone joue un rôle crucial dans la promotion de la transition écologique en agriculture.
Les prix des engrais et de l’énergie qui explosent, le bras de fer permanent avec la grande distribution, les exigences croissantes des consommateurs concernant la qualité, la traçabilité et le bien-être animal… Le monde agricole fait aujourd’hui face à de nombreux défis alors que le changement climatique génère une baisse de la productivité des cultures tandis que la croissance démographique nécessite une production toujours plus importante.
Une conjoncture particulière qui rend indispensable une profonde transformation du secteur afin de garantir la pérennité de son modèle économique, tout en répondant aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Les enjeux du label bas carbone dans le secteur agricole
Malgré une diminution de 8 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur agricole entre 2005 et 2020, il reste nécessaire de continuer à agir pour atteindre les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Introduite par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), elle est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Pour rappel, sa principale ambition est d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Parmi les nombreuses mesures adoptées pour y parvenir, la création du « Label bas carbone ». Lancé par le gouvernement en 2019, il permet de certifier des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et de séquestration carbone dans tous les secteurs (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.) et de les valoriser économiquement.
Autrement dit, un agriculteur menant un projet labellisé « Label bas carbone », en plus de contribuer à la nécessaire transition écologique de son secteur, aura la possibilité de vendre les tonnes de carbone évitées ou séquestrées sous forme de crédit carbone.
Comment les agriculteurs peuvent-ils bénéficier du « label bas-carbone » ?
Pour bénéficier du « label bas-carbone », les projets agricoles doivent se référer à l’une des méthodes approuvées par le ministère de la Transition écologique. Elles consistent à mettre différentes actions en place sur une exploitation afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre ou bien de séquestrer du carbone via, par exemple, la méthode 4 pour 1000.
Quelles sont les méthodes à mettre en place pour bénéficier du « label bas-carbone » ?
Elles sont au nombre de six :
1. La méthode Carbon’Agri, développée par l'Institut de l'élevage (IDELE), concerne les projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en élevage bovin et en grandes cultures. Plusieurs leviers sont proposés tels que la gestion de l’alimentation animale ou la gestion des cultures.
2. La méthode « Grandes Cultures ». Développée par un consortium d’associations spécialisées et de leurs instituts techniques, elle est dédiée aux pratiques culturales permettant d’atténuer les effets du changement climatique comme augmenter les légumineuses fixatrices d’azote dans la rotation des cultures ou réduire la consommation de combustibles fossiles.
3. La méthode « Plantations de vergers ». Développée par la Compagnie des Amandes, elle concerne la plantation d’une culture fruitière pérenne sur une terre non cultivée actuellement pour cet usage. Ces projets de plantation d’un nouveau verger permettent de séquestrer du carbone dans la biomasse des arbres.
4. La méthode « Haies ». Développée par la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, la méthode Haies encourage la séquestration du carbone dans les haies bocagères gérées durablement. Pour rappel, les haies, maillon indispensable de la biodiversité, remplissent de nombreuses fonctions parmi lesquelles le stockage du carbone donc ; mais aussi la continuité des écosystèmes. Pourtant, si la France comptait 2 millions de kilomètres de haies au début des années 1930, 70 % d’entre elles ont été arrachées depuis (soit 1,4 million de kilomètres) afin de faire place à des champs plus rectilignes, et donc plus faciles à cultiver.
5. La méthode « Sobac'Eco TMM ». Développée par la SARL SOBAC, elle est dédiée aux projets agricoles de réduction d’intrants de synthèse organiques qui contribuent à l’émission de protoxyde d’azote N2O, un gaz à effet de serre au fort pouvoir réchauffant.
6. La méthode « Écométhane ». Développée par l’association Bleu Blanc Cœur, la méthode Écométhane est spécifique aux projets de réduction des émissions de méthane d’origine digestive par l’alimentation des bovins laitiers. Elle préconise l’ajout de composants riches en acide alpha-linolénique dans l’alimentation animale.
CAP’2ER® : un outil de diagnostic en élevage
CAP’2ER® est un outil de diagnostic ayant pour but d’aider à la décision les éleveurs et leurs filières. Il leur permet :
• De connaître leur bilan carbone et de situer leur exploitation par rapport à des systèmes de production semblable ;
• De réduire leur impact environnemental et de s’engager dans la transition Bas Carbone ;
• D’améliorer leur performance technico-économique ;
• De répondre aux objectifs nationaux et aux attentes sociétales.
Il comprend deux niveaux d’analyses. Le niveau 1 qui, en 1 heure, permet de mesurer l’empreinte carbone d’une exploitation agricole puis de proposer les principaux leviers sur lesquels agir pour réduire ses émissions de GES. Le niveau 2 qui, en une demi-journée, effectue une analyse beaucoup plus élaborée permettant de mesurer plus finement les émissions de GES et de simuler l’effet des actions à mener pour les réduire.
La liste des organismes en mesure de réaliser un diagnostic environnemental CAP2ER sur une exploitation agricole est disponible sur le site de l’Institut de l’élevage (Idele).