Finance durable : c’est le bon moment pour se lancer !
08/12/2022 - 3 min de lecture
Rubrique : Ma Caisse régionale
tout un mag pour vous
Finance durable : c’est le bon moment pour se lancer !
Contexte, solutions, accompagnement : en 2023, toutes les conditions sont réunies pour permettre aux entreprises de démontrer leur responsabilité environnementale et sociétale en s’engageant dans la finance durable. Décryptage avec Marion Fournier, experte de ce sujet au Crédit Agricole Nord de France.
« Dans les entreprises, mon interlocuteur n’est pas le directeur financier, mais le responsable RSE »
Marion Fournier
VOUS ÊTES DEPUIS DÉBUT 2022 LA NOUVELLE EXPERTE EN FINANCE DURABLE DU CRÉDIT AGRICOLE NORD DE FRANCE : POURQUOI LA CAISSE RÉGIONALE A-T-ELLE CRÉE CE POSTE ?
Avec cette nouvelle expertise, et l’arrivée prochaine d’un conseiller en transition énergétique, notre banque met en place un dispositif inédit pour inciter les entreprises de notre territoire à se tourner vers la finance durable et les accompagner dans leurs démarches de transitions.
POURQUOI VOULOIR INCITER LES ENTREPRISES À SE TOURNER VERS LA FINANCE DURABLE ?
En 2021, l’Union européenne a mis le développement durable au cœur de son plan de relance post-Covid. Elle a également lancé un Pacte Vert afin d’accélérer la transition écologique de son économie. Mais elle ne peut atteindre ses objectifs qu’en orientant les flux financiers vers des investissements répondant à des préoccupations environnementales, sociales, éthiques. Pour encourager ce type d’investissements, elle s’est dotée mi-2021 d’un nouveau plan d’action pour la finance durable. L’un des piliers de ce plan est une taxonomie, c'est-à-dire un système de classification de ce qui est considéré comme impactant favorablement l’environnement. Cette taxonomie vise à mettre les critères environnementaux au premier rang des considérations des acteurs des marchés financiers. Pour ce faire, elle définit les activités durables et les rend plus visibles pour les investisseurs, donne des critères d’éligibilité indiscutables qui rendent impossibles les accusations de « greenwashing » et renforce la transparence. Le contexte est donc très porteur pour la finance durable, surtout si on ajoute à ce cadre réglementaire les nouvelles obligations d’information des entreprises.
QUELLES OBLIGATIONS ?
En novembre dernier, le conseil européen a donné son feu vert à la CSRD, la directive sur la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises. Celles-ci vont donc devoir communiquer en détails sur leurs empreintes environnementale et sociétale, notamment sur leurs chiffres d’affaires et investissements verts.
DE QUELS INSTRUMENTS DE FINANCE DURABLE DISPOSENT LES ENTREPRISES ?
C’est aussi un élément qui joue actuellement en faveur de la finance durable : il existe aujourd’hui deux grandes approches complémentaires qui peuvent être appliquées à n’importe quel instrument financier – obligations, prêts, produits dérivés –, voire combinées entre elles, ce qui offre aux entreprises de multiples leviers d’action. La première est une approche par l’objet du financement. Ce sont les financements fléchés nés il y a une dizaine d’années. Ils permettent d’investir dans des projets, actifs ou dépenses qui auront un impact positif sur l’environnement ou la société, comme la rénovation énergétique d’un bâtiment, l’acquisition d’une flotte de véhicules électriques, la décarbonation d’une usine… Cependant, toutes les entreprises n’ont pas forcément d’objet vert à financer : certaines peuvent par exemple vouloir investir dans une opération de croissance externe ou avoir besoin de financer leur fonds de roulement. D’où l’intérêt de la deuxième approche, apparue en 2020 et qui connaît un développement exponentiel depuis 2021 : l’approche par la trajectoire avec les financements indexés. Le principe est simple : le contrat de financement intègre l’atteinte par l’entreprise d’objectifs durables, par exemple une diminution progressive de ses émissions de CO2 en phase avec les engagements pris lors de l’Accord de Paris sur le climat, ou encore la part de ses achats responsables, et prévoit des indicateurs de suivi. Un système de bonus/malus annuels s’applique ensuite sur la marge en fonction des résultats obtenus par l’entreprise.
COMMENT ACCOMPAGNEZ-VOUS LES ENTREPRISES QUI SOUHAITENT SOUSCRIRE CE TYPE DE CONTRATS ?
Les chargés d’affaires entreprises restent le pivot de la relation avec les clients. Je viens en soutien de leur action. Mon rôle est d’accompagner chaque entreprise dans ses réflexions sur la meilleure approche à adopter en fonction de sa stratégie RSE et de ses besoins puis de participer à la co-construction d’un contrat de financement sur-mesure, en lien avec les enjeux de son secteur.
© Uni-Médias - décembre 2022
Article à caractère informatif et publicitaire.