Transition agricole : à vos marques !

24/02/2023 - 4 min de lecture

Rubrique : Développement

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Transition agricole : à vos marques !

En janvier dernier, les marques Transition et PourDemain ont levé 4 millions d’euros de fonds pour donner un coup d’accélérateur à leur démarche : soutenir financièrement les agriculteurs en conversion bio. Stéphane Delebassé, l’un des fondateurs de la start-up lilloise qui porte ce projet, nous en dit plus.

« Nous sommes convaincus que nous allons dans le sens de l’histoire »
Stéphane Delebassé

VOUS AVEZ CRÉÉ VOTRE ENTREPRISE EN 2018 AVEC MAXIME DURAND ALORS QUE VOUS ÉTIEZ TOUS DEUX ÉTUDIANTS : QUEL ÉTAIT VOTRE PROJET ?

Nous voulions participer à la transition vers une agriculture durable et nous sommes partis d’un constat : pour les producteurs qui veulent passer au bio, les trois années de conversion sont difficiles sur le plan financier. Ils n’ont pas encore décroché le label bio et ne bénéficient donc pas de ses retombées économiques. Mais ils doivent respecter un cahier des charges rigoureux qui entraîne des surcoûts. Cesser d’utiliser des pesticides, par exemple, accroît les risques de maladies pesant sur les cultures. Nous avons voulu les aider pendant cette période en leur achetant leurs produits à un prix juste pour les commercialiser dans les boutiques bio spécialisées. C’est ainsi qu’est née la marque BioDemain, devenue depuis PourDemain. En 2021, nous avons lancé Transition, une deuxième marque qui complète la première en ciblant le secteur de la grande distribution. Aujourd’hui, nous employons 15 personnes et nos produits - issus pour l’essentiel des grandes cultures et de l’arboriculture - sont vendus dans plus de 2 000 magasins partout en France. En cinq ans, nous avons accompagné plus de 500 agriculteurs et leur avons reversé près de 180 000 euros d’aides.

QUELS LIENS ENTRETENEZ-VOUS AVEC LE CRÉDIT AGRICOLE NORD DE FRANCE ?

C’est notre premier partenaire bancaire, un partenaire donc nous apprécions l’écoute. Notre collaboration a d’autant plus de sens que le Crédit Agricole est la banque des agriculteurs, nous avons donc tout intérêt à travailler ensemble ! J’ajoute que nous sommes désormais hébergés au Village by CA Nord de France. Il y a un an et demi, nous cherchions de nouveaux locaux. Nous avons fait une demande à cet incubateur connu dans la région lilloise et elle a été acceptée. Nous évoluons ainsi dans un environnement propice à l’innovation, ce qui nourrit notre dynamisme.

VOUS VENEZ DE LEVER 4 MILLIONS D’EUROS : POUR QUOI FAIRE ?

Notre entreprise connaît une croissance rapide, elle a même multiplié par deux son chiffre d’affaires entre 2021 et 2022. Mais compte tenu de l’urgence écologique, nous voulons aller encore plus vite et changer d’échelle, en doublant le nombre d’agriculteurs que nous accompagnons. Dans cette perspective, notre objectif d’ici 2025 est d’être présents dans plus de 4 000 magasins et d’avoir lancé une vingtaine de produits supplémentaires. Nous voulons également que nos marques soient reconnues comme les meilleures du marché sur la rémunération des agriculteurs. Cette levée de fonds va nous le permettre. Elle nous donne notamment les moyens de développer notre force de vente en créant une dizaine de postes de commerciaux répartis sur l’ensemble du territoire. À plus long terme, nous comptons élargir notre champ d’action. Nous allons continuer à aider les producteurs dans leur conversion bio, en allant même au-delà des exigences du label puisque nous lançons une nouvelle gamme d’offres à la fois bio, équitables et produites en France – en commençant par du miel. Mais nous sommes en veille sur d’autres modèles émergents comme l’agriculture régénérative, qui améliore la fertilité des sols, ou l’agroforesterie, qui associe sur les terres agricoles des arbres et des cultures ou de l’élevage.

LE BIO SEMBLE TRAVERSER UNE CRISE : EST-CE QUE CELA REMET EN CAUSE VOS PROJETS ?

Non. Comme 2020 a été une année de surcroissance sur le marché du bio, cette crise peut être vue comme un retour à la normale. Quant au contexte actuel marqué par la flambée des prix de l’énergie, il pèse davantage sur l’agriculture conventionnelle, très énergivore, que sur le bio. Nous considérons pour notre part que la filière traverse une période de relative stagnation comme il en existe toujours et comme elle en a déjà connu. Nous ne sommes donc pas alarmistes et nous restons pleinement mobilisés dans notre démarche. D’autant plus mobilisés que notre engagement repose sur la conviction d’aller dans le sens de l’histoire. Nous étudierons donc avec la plus grande attention toutes les propositions de partenariat qui nous seront faites par des producteurs ou des distributeurs !

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