DPE : que change la réforme qui entre en vigueur en 2026 ?
10/10/2025 - 2 min de lecture
Rubrique : Tendances
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DPE : que change la réforme qui entre en vigueur en 2026 ?
La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), applicable dès le 1er janvier 2026, modifie en profondeur l’évaluation des logements chauffés à l’électricité. Publié au Journal officiel le 26 août 2025, le nouvel arrêté redéfinit le calcul du DPE. La réforme présente trois enjeux majeurs : une revalorisation patrimoniale des logements, une appréciation plus juste de la consommation d’énergie, et une détente du marché locatif.
Consommation d’énergie : un calcul plus proche de la réalité
Au-delà de l’effet sur la valeur, la réforme traduit une volonté de cohérence énergétique. Le DPE repose sur la consommation exprimée en énergie primaire (kWhEP), obtenue à partir de la consommation réelle d’énergie finale (kWhEF). Or, avec l’ancien coefficient de 2,3, un logement électrique de 10 000 kWhEF se voyait attribuer 23 000 kWhEP. Dès 2026, ce même logement affichera 19 000 kWhEP, soit une baisse de 17 %. Cette correction reflète mieux le caractère décarboné du mix électrique français majoritairement nucléaire.
Comme l’a rappelé Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, « les pompes à chaleur sont une solution très efficace pour améliorer le confort et réduire la facture des ménages ». Or, utilisant l’électricité pour fonctionner, les pompes à chaleur étaient pénalisées dans le DPE.
Valeur patrimoniale : une requalification de nombreux biens
Pour les propriétaires de biens immobiliers, la réforme du DPE est une bonne nouvelle. Jusqu’à présent, l’électricité était mécaniquement désavantagée par rapport au gaz ou au fioul, conduisant des milliers de logements à se retrouver en classe F ou G. Et cette étiquette de « passoires énergétiques » avait un impact direct sur le prix de vente. Désormais, avec un coefficient de 1,9 (contre 2,3 avant la réforme), les logements chauffés à l’électricité bénéficieront d’une notation plus juste.
Selon le ministère de l’Écologie, environ 850 000 logements sortiront du statut de passoires dès 2026 tandis que, potentiellement, ce sont 7 millions de résidences principales qui verront leur DPE s’améliorer. La revalorisation des biens devrait être plus marquée pour les petites surfaces, souvent concentrées en centre-ville.
Location immobilière : un coup de pouce pour les passoires thermiques
L’impact le plus immédiat de la réforme du DPE concerne la location. Depuis 2023, la loi Climat et Résilience interdit progressivement la mise en location des logements classés G puis F. Or, le nouveau calcul du DPE permettra à de nombreux biens électriques de franchir le seuil critique et de redevenir conformes.
Pour les bailleurs, l’effet est double. D’abord, un patrimoine qui risquait la vacance forcée retrouve une capacité locative sans travaux immédiats. Ensuite, la mise à jour du DPE sera gratuite : les diagnostics réalisés avant le 1er janvier 2026 resteront valides et seront automatiquement recalculés via le portail de l’Ademe.