Point mensuel de décembre 2024 - Investissements

10/01/2025 - 20 min de lecture

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Point mensuel de décembre 2024 - Investissements

Après une première partie du mois de décembre durant laquelle les marchés actions semblaient plongés dans une certaine léthargie et attendre tranquillement la fin de l’année, ces derniers ont fini par réagir, non pas aux deux baisses des taux (attendues) de 25 points de base par la Banque centrale européenne et par la Réserve fédérale américaine, mais principalement, aux déclarations des présidents de ces deux grandes banques centrales ; réaction d’abord favorable en ce qui concerne les places boursières de la zone euro après le discours rassurant de Christine Lagarde, puis réaction beaucoup plus mitigée et même négative du côté de Wall Street à la suite de la conférence de presse de Jerome Powell au cours de laquelle il a indiqué la révision des projections de baisses de taux de la Fed en 2025.

Les performances des marchés actions au mois de décembre ont donc été diamétralement opposées. Le Japon et l’Europe voient leurs indices fortement progresser ; le Nikkei 225 bondit de 4,41 % tandis que l’Euro Stoxx 50 grimpe de 1,91 %. Situation assez rare, ces deux zones devancent nettement Wall Street dont l’indice Dow Jones a dévissé lourdement de 5,27 % alors que dans le même temps, le Standard & Poor’s 500 a chuté nettement de 2,72 %. Compte tenu du poids considérable du marché américain dans les actions internationales (près de 70 %), l’indice MSCI World a enregistré une baisse de 2,68 %. Seul le Nasdaq (valeurs technologiques) est parvenu à limiter la casse et à finir in extremis dans le vert avec une performance de + 0,48 %. Il devance d’une courte tête les actions émergentes dont l’indice MSCI Emerging Markets termine de peu en territoire négatif à - 0,29 %. Nos portefeuilles reculent de 0,8 % ce mois-ci.

Par rapport à nos concurrents (catégorie Quantalys allocation Monde offensive), notre avance est de 54,6 % avec une performance globale de 171,9 % depuis le 31/12/2011. Résultats de nos conseils d’investissements au 31/12/2024 :

perfs globales
Graphe

Comme chaque mois, voici le tableau des performances des investissements que nous conseillons : nous avons investi 100 000 euros sur chaque portefeuille type au 31 Décembre 2011, et nous donnons donc la performance du portefeuille et de chaque ligne pour les supports PEA et assurance-vie (Floriane, Espace Liberté et Anaé) au 31/12/2024.

 

Portefeuille type PEA* : valorisation : 286 880 €

perfs pea a jour

 

 

Portefeuille type Assurance-vie* (Floriane, Espace Liberté 1 & 2 et Anaé) : valorisation : 248 896 €

perfs ass vie

* Allocation réservée aux clients de la Gestion Conseillée

 

Répartition du portefeuille actuel : 

répartition

 

Point marchés

Après la séquence très « politique » des mois d’octobre et novembre qui a vu l’élection américaine supplanter les thèmes qui, habituellement, font réagir les marchés financiers, le mois de décembre a vu les questions économiques et surtout monétaires retrouver une prépondérance aux yeux des investisseurs. Ce retour à une certaine « normalité » du fonctionnement des marchés financiers sera sans doute à nouveau bousculé durant les semaines qui suivront l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain, mais en attendant, les marchés ont redécouvert l’importance déterminante des réunions des banques centrales mais surtout, des commentaires qui accompagnent leurs décisions, en particulier ceux de la Réserve fédérale américaine à propos de sa politique monétaire pour 2025.
Pourtant, nous pouvons sans exagération dire que l’ennui et la torpeur résumaient assez bien les marchés au début du mois de décembre. Faute d’évènement majeur, les séances boursières du mois de décembre se déroulaient globalement dans une indifférence quasi générale. Nous étions bien loin de l’ambiance euphorique du rallye de fin d’année un an auparavant et tout compte fait, il était temps que l’année 2024 se termine.
Mais avant de clore définitivement le chapitre 2024, il restait encore deux rendez-vous majeurs susceptibles de faire bouger les marchés et sur ce point, nous pouvons dire que les dernières réunions de la BCE et de la Fed ont constitué les faits marquants du mois de décembre.

D’abord, un évènement rassurant à Francfort où la BCE a procédé à une nouvelle baisse de ses taux directeurs de 25 points de base (0,25 %), lors de sa réunion du 12 décembre. Il s’agissait de la 4e réduction depuis le début du cycle d'assouplissement monétaire entamé en juin dernier. Cette décision attendue n’a pas constitué une surprise pour les marchés qui ont bien accueilli la nouvelle d’autant plus que la présidente de la BCE a adopté à cette occasion un ton plus accommodant que lors de ses précédentes déclarations ce qui a rassuré les marchés. L’institution a retiré de son communiqué la mention selon laquelle elle conservera ses taux directeurs « à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire ». Par ailleurs, Christine Lagarde a indiqué que la BCE continuera à assouplir sa politique monétaire en 2025. Le rythme des prochaines baisses de taux sera déterminé « au fur et à mesure », suivant l’évolution des données économiques dans la zone euro.

Ensuite, un épisode plus préoccupant Outre-Atlantique où la dernière réunion de la Fed du 18 décembre a fait réagir négativement les places boursières dans le sillage des commentaires de son président. Si conformément aux attentes des investisseurs, l’institution de Washington a procédé à une nouvelle baisse de 25 points de base de ses taux directeurs, J. Powell a laissé entendre que le rythme de l’assouplissement monétaire allait désormais ralentir en raison 1/ d'un taux de chômage relativement stable (4,2 %) et 2/ d'un recul moins important de l'inflation qui a légèrement accéléré en novembre à 2,7 % contre 2,6 % en octobre. La Fed ne prévoit désormais plus dans ses nouvelles projections que deux réductions de taux supplémentaires de 25 points de base pour 2025 au lieu de quatre prévues initialement.

Naturellement, d’autres évènements ont fait l’actualité de ce mois de décembre, mais leur importance inégale a fait qu’ils n’ont pas trop pesé sur les marchés.
    ✔    Aux États-Unis, après le froid jeté par le discours de J. Powell, la tendance à Wall Street est restée orientée négativement. Le contexte incertain pour 2025 a logiquement provoqué une tension sur les taux. L’obligations américaine à 10 ans a vu son rendement revenir à son plus haut niveau depuis mai 2024 (4,57 % contre 4,2 % fin novembre) entraînant bien sûr derrière elle les obligations souveraines européennes (Bund à 2,36 % et OAT (3,19 %).
    ✔    De même, la perspective d’une paralysie des services publics, le fameux « shutdown » a également ponctuellement pesé sur la bourse américaine. Mais le Congrès américain a vite trouvé (juste avant les fêtes de fin d'année) un accord budgétaire permettant de financer l'Etat fédéral jusqu’à la mi-mars évitant ainsi une fermeture partielle des administrations fédérales.
    ✔    Le bon chiffre de l’indice des prix à la consommation (inflation) en zone euro ressorti à 2,2 % en novembre en rythme annualisé contre 2,3 % pour la première estimation a permis de soutenir les indices actions européens.
    ✔    Enfin, pour être complet citons l’environnement politique très dégradé de la France ces dernières semaines avec la démission le 5 décembre du gouvernement de Michel Barnier renversé par une motion de censure après avoir engagé sa responsabilité, en activant l’article 49-3 de la Constitution, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Cet évènement historique sous la Ve République plonge le pays dans une nouvelle période d’incertitude même si juste avant Noël, un nouveau gouvernement dirigé par François Bayrou a été nommé. Pour le moment, les marchés financiers restent stoïques. Il est vrai que le climat politique a déjà considérablement pesé sur les actifs français au cours des six derniers mois, avec des rendements obligataires qui reflètent la défiance des investisseurs à l’égard du pays ainsi qu’une grave sous-performance des indices français par rapport à ses homologues européens.

 

A l’arrivée, les performances des indices actions du mois de décembre sont aux antipodes les unes des autres. Pour la première fois depuis la victoire de D. Trump, Wall Street subit une baisse assez nette, baisse qu’il convient toutefois de relativiser compte tenu du parcours exceptionnel des indices américains en 2024. Des trois grands indices américains, le Dow Jones (plus vieil indice boursier au monde) essuie la plus forte correction (- 5,27 %). Le Standard & Poor’s 500 (indice de référence des investisseurs) recule assez nettement de 2,72 % tandis que le Nasdaq (indice des valeurs technologiques) sauve l’honneur avec une performance de + 0,48 %. Du côté des actions internationales, l’indice MSCI World chute de 2,68 % en raison de la contribution négative du marché américain. Les Émergents ne s’en sortent pas trop mal avec une timide consolidation de - 0,29 % de l'indice MSCI Emerging Markets. A l’opposée, la belle surprise de ce mois de décembre nous vient du Japon et de la zone euro. Le principal indice japonais, Nikkei 225 s’envole de 4,41 % tandis que l’Euro Stoxx 50 grimpe de 1,91 %. Au sein de la zone euro l’indice parisien stoppe enfin sa dégringolade par rapport à l’indice allemand ; le CAC 40 progresse de 2,01 % et fait mieux que le DAX qui monte de 1,44 %.

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Le mois de décembre sonne la fin de l’année 2024. Comme l’année dernière, les performances des places boursières ont été remarquables. Malgré son faux pas au mois de décembre, Wall Street finit largement en tête avec des indices sur des niveaux historiques : Nasdaq à + 28,64 % (19 310 points), Standard & Poor’s 500 à + 23,03 % (5 868 points) et Dow Jones à + 12,88 % (42 544 points).
Le Japon et son indice Nikkei 225 termine à une 2e place amplement méritée avec un gain de 19,22 %. Sans sa baisse de régime des mois d’août et septembre, il aurait sans doute disputé la victoire au marché américain et peut-être même terminé sur la 1re marche du podium comme en 2023. L’indice termine à 39 894 points soit 6 % en dessous de son record de juillet à 42 426 points. Fort du poids du marché américain dans l’indice, les actions internationales (MSCI World) suivent et complètent le podium 2024 avec un gain de 17 %.
Loin derrière ce trio gagnant, l’indice phare de la zone euro (Euro Stoxx 50) progresse tout de même de 8,28 % (4 895 points) quant à celui des actions émergentes (MSCI Emerging Markets), il enregistre une performance honorable de 5,05 %. En zone euro, les deux premières économies européennes sont séparées de plus de 20 points ; à la bourse de Francfort, le Dax enregistre une performance de + 18,85% (19 909 points) tant que la bourse de Paris finit l’année 2024 en territoire négatif à - 2,15 % (7 380 points) après un 2e semestre cauchemardesque. Malgré une économie allemande quasiment à l’arrêt, l’implosion de la coalition gouvernementale (nouvelles élections législatives le 23 février 2025) et une probable récession du pays en 2025, l’indice tricolore est lourdement pénalisé par les conséquences du ralentissement de la Chine sur ses fleurons du luxe et surtout, la crise politique majeure qui secoue le pays depuis la dissolution du 9 juin dernier.

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Sur le marché des taux, nous notons une forte tension en décembre suite aux déclarations du président de la Fed. L’obligation américaine à 10 ans a bondi de 4,177 % fin novembre à 4,572 % (+ 9,46 %). Même constat en Europe où le taux de l’OAT française à 10 ans s’est fortement tendu en passant de 2,892 % fin novembre à 3,194 % (+ 10,44 %). Sur la même période, le Bund allemand à 10 ans est passé quant à lui de 2,087 % à 2,362 % (+ 13,18 %). La différence entre les taux d'intérêt de l'emprunt de référence sur 10 ans entre la France et l'Allemagne (au plus haut niveau depuis 2012) est regardé à la loupe car il traduit l'inquiétude croissante des investisseurs sur le vote du budget et l'avenir du gouvernement de François Bayrou. Tout au long de l’année 2024, la tension et la pression sur les taux auront été particulièrement fortes. Ainsi, le taux à 10 ans américain s’est envolé de 18,26 %, le Bund de 16,47 % et l’OAT de 24,86 %.

Sur le marché des matières premières, l’or a légèrement baissé en décembre après son record à 2 800 dollars l’once le 30 octobre dernier. Il s’échangeait fin décembre à 2 641 dollars contre 2 681 dollars fin novembre (en baisse de 1,49 %). Avec une performance finale exceptionnelle de 27,47 % en 2024, le métal précieux se classe en tête des différentes classes d’actifs.

Du côté du pétrole, le cours du Brent de la mer du Nord est passé de 72,94 dollars le baril fin novembre à 74,64 dollars fin décembre, soit une timide hausse de 2,33 %. Il aura finalement reculé de 3,12 % cette année. Lors de sa réunion de décembre, l’OPEP+ a surmonté ses divergences internes en prolongeant ses quotas de production jusqu’en mars 2025. Cette décision était largement attendue par les marchés pétroliers, ce qui explique que le cours du Brent n’ait pratiquement pas fluctué. Entre avril 2025 et septembre 2026, l’OPEP+ prévoit ensuite de mettre progressivement un terme à ses coupes de production. Cette période s’étalera donc sur 15 mois, contre 12 mois pressenti jusqu’alors, ce qui souligne un manque de confiance du cartel pétrolier concernant l’état du marché. Selon nous, l’OPEP+ sera acculée et ne pourra pas contrecarrer une hausse de l’offre de pétrole nettement supérieure à la demande en 2025. Nous restons donc confiants dans notre scenario de prix du Brent à 65 dollars le baril en moyenne en 2025 et à 60 dollars à partir de 2026. Le seul facteur qui pourrait justifier une envolée du Brent serait un conflit géopolitique ou l’application de sanctions plus strictes de l’administration Trump contre l’Iran.

Sur le marché des devises, l'euro continue de perdre du terrain face au billet vert depuis la victoire de D. Trump. Le dollar ne cesse de se renforcer par rapport à la monnaie unique. La parité euro-dollar passe de 1,0575 dollar fin novembre à 1,0353 fin décembre (baisse de 2,1 %). Il termine l’année en-dessous de son niveau du 1er janvier (1,1037 dollar en recul de 6,2 %).


Convictions d’investissement

La victoire de D. Trump a été froidement accueillie par les places boursières européennes car les investisseurs ont considéré que globalement, l’exécution de son programme serait, a priori, négative pour l’Europe. Pourtant, nous considérons qu’un certain nombre d’éléments pourraient lui être favorables.
    ✔    La stabilité politique aux Etats-Unis
A la différence de l’Allemagne et surtout de la France en pleine incertitude politique, la 1re puissance économique mondiale n'est pas bloquée par des divisions politiques puisque D. Trump dispose des pleins pouvoirs au Congrès. Cette notion est fondamentale pour l’ensemble de l’économie mondiale et la confiance des consommateurs américains.

    ✔    Un cycle de restockage s’annonce devant nous
Face aux risques d'augmentation des droits de douanes qui seront mis en place en 2025, les détaillants et importateurs industriels américains pourraient acheter rapidement des produits à leurs fournisseurs étrangers, notamment en Chine. En d'autres termes, un cycle de restockage mondial pourrait ainsi s'amorcer après le long cycle de déstockage (préjudiciable) subit depuis la sortie de la crise du Covid. Cette situation devrait profiter au monde entier, mais à très court terme.

    ✔    L’amélioration de la géopolitique mondiale
Résolution des conflits militaires ou pacification temporaire des tensions géopolitiques, il est encore difficile de le dire, mais D. Trump ne semble pas être « pro guerre ». L'Europe, qui dépend fortement de l’importation d’énergie, bénéficierait particulièrement d'un apaisement du contexte géopolitique. En effet, la réélection de D. Trump risque de rebattre les cartes des relations entre les Etats-Unis et l’Europe car sur le plan militaire, le président américain ne semble pas avoir l’intention de rester engagé et actif dans les conflits existants (guerre en Ukraine, Moyen-Orient, Chine/Taiwan). L’Europe risque donc de se retrouver dépourvue de soutien miliaire avec la nécessité pour les pays membres de l'OTAN de dépenser plus pour assurer leur propre protection ce qui soutiendra le secteur de la défense.

    ✔    Une politique pro-business et de dérégulation
La future administration aux Etats-Unis est évidemment positive pour les entreprises américaines et il n’est pas impossible que les mesures prises influencent sur l'état d'esprit des décideurs politiques européens. Selon nous, l’Europe ne doit pas s’inquiéter du second mandat de D. Trump. Elle doit avant tout se préoccuper de sa propre compétitivité. Les diagnostics sont posés, énormément de propositions sont identifiées dans le rapport Draghi pour le rétablissement de la compétitivité de la zone euro et Christine Lagarde a également rappelé l’urgence à avoir des entreprises innovantes, à finaliser l’union bancaire, à renforcer l’union énergétique etc. Si l’Europe exploite les recommandations du plan Draghi, elle sera suffisamment robuste pour affronter des vents contraires. Espérons juste que « Trump 2 » soit un réveil et un accélérateur pour le Vieux continent. Les annonces sur les tarifs sonnent l’urgence à agir pour l’Europe qui doit accélérer dans tous les domaines.

En conclusion, des risques politiques et géopolitiques se sont accumulés de manière inhabituelle partout dans le monde en 2024. Le retour de D. Trump à la Maison-Blanche introduit une nouvelle inconnue, car nul ne sait exactement quelles orientations politiques il adoptera, ni quelles promesses de son programme il appliquera. Parallèlement, de nombreux conflits, guerres et crises dominent toujours la scène internationale. Il reste à déterminer combien de temps les lignes de défense ukrainiennes parviendront encore à résister aux attaques russes et quelle forme prendra une éventuelle issue à ce conflit. Au Moyen-Orient, la chute du régime syrien de Bachar el-Assad constitue une nouvelle source d’incertitude politique. Enfin, les tensions persistantes en mer de Chine méridionale et dans la Corne de l’Afrique méritent également une surveillance continue.
L’année 2024 a enregistré une évolution étonnamment favorable ce qui n’était pas évident en début d’année. Pour 2025, une tendance semble déjà se dessiner ; la volatilité sur les marchés financiers devrait augmenter et les évènements politiques pourraient davantage provoquer des mouvements erratiques sur les places boursières. Évidemment, les investisseurs sont habitués à naviguer dans un univers incertain, mais l’essence même de la gestion de patrimoine est de préparer les portefeuilles aux aléas futurs. De notre point de vue, une diversification internationale s’imposera plus que jamais cette année. En 2025, cette stratégie équilibrée intégrant judicieusement des placements internationaux devrait encore nous permettre de réduire le risque global du portefeuille tout en garantissant un rendement satisfaisant comme en 2024.

 

Stratégie d’investissement

Plusieurs thèmes seront au centre de l’attention des investisseurs en 2025 et constitueront un facteur de soutien pour les marchés actions.
    ✔    La robustesse de l’économie américaine (attendue à 2,8 %) soutiendra la croissance mondiale attendue à 3,2 % en 2025. En effet, la demande des ménages américains ne montre aucun signe de ralentissement. De plus, le taux d’épargne n’a finalement pas baissé autant que prévu. En outre, la victoire de D. Trump devrait renforcer la confiance des entreprises, soutenue par les perspectives d’un assouplissement réglementaire et d’une baisse du taux d’imposition. Enfin, la mise en place de droits de douane pourrait pousser des groupes étrangers à relocaliser leurs sites de production aux Etats-Unis. Un nouveau cycle de restockage pourrait également avoir lieu dans le pays, avant une potentielle mise en place de ces droits de douane.
Par ailleurs, l’élection de D. Trump ne devrait pas pour autant freiner le ralentissement de l’inflation dans le pays, au moins à court terme. Selon nous, le président américain pourrait effectivement éviter temporairement de mettre en place des mesures qui entraîneraient une réaccélération des prix, afin que les républicains gardent le contrôle du Congrès lors des élections de mi-mandat en 2026.
    ✔    L’action des banques centrales sera décisive. L’incertitude élevée entourant la politique de l’administration Trump rend les décisions de la Fed difficiles à anticiper, mais nous pensons qu’elle continuera de baisser régulièrement ses taux directeurs. Selon nous, les Fed Funds devraient se situer dans la fourchette [3,5 % - 3,75 %] à fin 2025. Concernant la zone euro, nous prévoyons également une baisse de 25 points de base lors de chacune des prochaines réunions de la BCE, jusqu’à ce que le taux de dépôt atteigne 2 % en juin 2025 (contre 3 % actuellement). En effet, l’inflation devrait se maintenir durablement autour de l’objectif de 2 % de la banque centrale, tandis que la croissance économique restera faible dans la région (autour de 1 % dans la zone euro en 2025).
    ✔    Le redressement de la Chine est envisageable en 2025. Les mesures de relance combinées à un niveau d’épargne élevé et un potentiel rebond de la confiance des ménages, pourraient quand même conduire à un redressement de la consommation dans le pays en début d’année.
    ✔    Les dépenses de consommation en Europe se sont améliorées au cours des derniers mois grâce à la hausse du pouvoir d’achat (désinflation, hausse des salaires) et à la baisse des taux d’intérêt. La situation politique tendue en France et en Allemagne ainsi que le risque d’une détérioration du marché de l’emploi (baisse de la confiance des entreprises) constituent à ce stade un point de vigilance car ils pourraient freiner la poursuite du rebond de la consommation.


En conclusion
, la majorité des investisseurs et des experts pensent en ce début d’année que la supériorité américaine va se poursuivre. Les États-Unis devraient donc rester le thème majeur pour les prochains mois et les actions américaines devraient poursuivre leur parcours haussier. Pourtant, s’il semble difficile de contester cette hégémonie américaine (nous partageons cette analyse), nous restons également positifs et favorables à une approche tactique sur l’Europe qui présente selon nous de nombreux atouts susceptibles de la ramener dans la course en 2025 : un rythme d’assouplissement monétaire plus rapide que prévu de la part de la BCE, une poursuite de la désinflation, une valorisation attractive des actions européennes très décotées, une sous-estimation des attentes en matière de croissance des bénéfices des entreprises (3 à 4 % pour 2025 et 2026), un euro faible favorable aux exportations européennes, des mesures de relance en Chine sans oublier un possible cessez-le-feu en Ukraine. L’ensemble de ces thèmes devraient inciter les investisseurs à ne plus ignorer l’Europe et lui permettre de réduire son asymétrie vis-à-vis des États-Unis.

 

 

La BCE rassure les marchés

 A chaque réunion de la BCE, le dilemme est le même : comment lutter efficacement contre l’inflation tout en soutenant la croissance économique chancelante de la zone euro ? Ce 12 décembre le Conseil des gouverneurs, a apporté une réponse équilibrée à la question. Il a décidé de baisser, comme anticipé, de 25 points de base (0,25 %) ses trois taux directeurs et en particulier le taux de dépôt, à travers lequel la BCE pilote la politique monétaire. Après quatre baisses, ce dernier est désormais fixé à 3 %, bien loin du pic de 4 % du printemps.
Ces derniers jours, la conjonction de nouvelles inquiétantes liées à la future politique commerciale américaine mais aussi à l’instabilité politique allemande et française avait propagé l’idée parmi les investisseurs, que la baisse aurait pu être supérieure à la marche habituelle des 25 points de base. L'absence de budget pour 2025 dans quatre États membres dont la France, qui laisse augurer de probables nouveaux dérapages budgétaires, accréditait cette thèse. La BCE, allait-elle surprendre les marchés en accélérant le tempo par une baisse de 50 points de base comme l’a fait la banque nationale suisse ? En définitive la présidente de la BCE n’a pas cherché à jouer cette carte de l’originalité. Même si elle a reconnu des discussions autour de l’hypothèse d’une baisse de 50 points de base, les projections macroéconomiques mitigées de la zone euro dévoilées à cette occasion n’ont pas été de nature à faire perdre son flegme à une maison habituée aux tempêtes.
Point rassurant, l’inflation est en passe de rentrer dans son lit après une période de turbulences provoquée par la guerre en Ukraine. Tout en reconnaissant un point d’attention sur les prix des services, elle est en train de se stabiliser autour de l’objectif cible de 2 %. Elle s’établirait en moyenne à 2,4 % en 2024, 2,1 % en 2025, 1,9 % en 2026 et 2,1 % en 2027.

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Point d’attention, les perspectives de l’activité économique ne sont en revanche pas brillantes : la production industrielle se contracte, la croissance dans les services freine, les entreprises limitent leurs investissements, et les exportations faiblissent. La BCE a ainsi revu à la baisse, par rapport à sa copie de septembre, ses prévisions pour les prochaines années. Malgré un rebond de la croissance au 3e trimestre 2024, les indicateurs tirés d’enquêtes signalent un ralentissement pour le trimestre en cours. Selon les services de l’Eurosystème, l’économie devrait croître de 0,7 % en 2024, 1,1 % en 2025, 1,4 % en 2026 et 1,3 % en 2027.
Enfin, interrogée sur le risque que représentaient pour la BCE les déficits budgétaires de certains États, Christine Lagarde a répondu que « chacun devait faire son boulot ; le nôtre est d’assurer la stabilité des prix, les États membres de leur côté doivent respecter les règles budgétaires qu’ils ont établies pour eux-mêmes ». Pour l’avenir, la BCE ne s’engage pas sur une trajectoire précise. Elle suivra une approche s’appuyant sur les données pour déterminer, réunion par réunion, l’orientation appropriée de sa politique monétaire. La présidente de la BCE a clairement indiqué que de nouvelles baisses de taux étaient à attendre. Les marchés anticipent ainsi un atterrissage des taux autour de 2 % dès le mois d’avril 2025.

La Fed prête à stopper la baisse des taux

Comme prévu, le comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale américaine a bien décidé d’abaisser son taux directeur de 25 points de base. Désormais, le taux auquel la Fed laisse les banques se prêter des liquidités à très court terme est compris dans une fourchette [4,25 % - 4,50 %].
Mais la prudence affichée par J. Powell concernant les futures baisses de taux a déçu les investisseurs. Pour le président de la Fed les signes de résilience de l’inflation et de solidité du marché du travail aux États-Unis, plaident en effet pour une suspension, ne serait-ce que temporaire, de l’assouplissement de la politique monétaire entamé en septembre dernier. Autrement dit, si l’inflation ne continue pas de reculer, il ne faut pas tabler pour 2025 sur quatre baisses de taux comme initialement envisagé, mais plutôt sur deux.
Depuis la mi-septembre la Fed a réduit de 100 points de base le taux des Fed Funds. À la fin de l’été, J. Powell et ses collègues pensaient que le ralentissement de l’embauche par les entreprises irait en s’accélérant, tandis que les prix continueraient de se calmer. À l’époque, ils voyaient l’inflation tomber à 2,2 % l’an prochain, après un pic à 5,60 % en septembre 2022. La Fed se montre aujourd’hui moins optimiste sur cette trajectoire. La remontée de l’inflation de 2,7 % à 2,8 % a désagréablement surpris. On reste aujourd’hui nettement au-dessus de l’objectif de moyen terme de 2 % d’inflation et le scenario favorable à une poursuite de la baisse de taux n’est donc pas en train de se matérialiser. L’an prochain, l’institution prévoit une hausse de l’inflation sous-jacente, celle qui ne tient pas compte des prix de l’énergie et des prix alimentaires, à 2,5 % et un retour à 2 % en 2026.
 

inflation

La Fed se montre également prudente en raison de l’évolution du marché de l’emploi, autre déterminant clé de sa politique monétaire en plus de l’inflation. L’embauche reste relativement solide : en moyenne depuis trois mois, les créations nettes mensuelles d’emplois sont encore de 173 000 postes. Même si le taux de chômage est remonté à 4,2 %, il est pour l'instant trop tôt pour parler d'une détérioration du marché du travail. A ce stade, la Fed perdrait en crédibilité si elle persévérait dans ses baisses de taux comme si de rien était. Elle surveillera de près cet indicateur dans les mois à venir pour savoir si elle doit accélérer, ou pas, le processus de baisse des taux.
L’appréhension des perspectives de la politique monétaire américaine est compliquée par l’élection de D. Trump. Les baisses d’impôts promises font craindre une aggravation du déficit budgétaire qui dépasse déjà 6 % du PIB des États-Unis. La menace de fortes augmentations de droits de douane envisagées par la nouvelle administration pourrait aussi faire grimper les prix. Autre politique de nature à relancer l’inflation par les coûts de main-d’œuvre : l’expulsion de milliers de travailleurs étrangers illégaux que D. Trump compte organiser.
J. Powell a d’ailleurs précisé que pour le moment, aucune de ces nouvelles politiques n’était prise en compte dans les prévisions de la Fed. Celle-ci ignore à quel moment et à quel rythme ces politiques pourraient être mises en place, c’est pourquoi il est trop prématuré d’essayer de tirer de quelconques conclusions. L’impact inflationniste de nouveaux droits de douane comporte de nombreuses inconnues. Il dépendra du calendrier de mise en œuvre, de l’ampleur des hausses de surtaxes, du nombre d’exceptions accordées aux importateurs, de la réaction des partenaires commerciaux des États-Unis, d’éventuelles mesures de rétorsions, ainsi que des effets des taux de change sur le prix effectif des importations. Selon nous, l’ampleur de la baisse des taux l’an prochain va étroitement dépendre des mesures mises en œuvre par la nouvelle administration Trump, notamment en termes de protectionnisme. Il va donc falloir être encore un peu patient avant d’y voir plus clair.
Enfin pour conclure, est-ce qu’un taux terminal plus élevé change vraiment la donne ? Pas vraiment, car l’économie américaine est en excellente santé. Aucun risque de récession en perspective. La croissance du PIB en 2025 a été fortement révisée à la hausse ces derniers mois et devrait atteindre 2,8 %. En outre, les entreprises américaines s’en sortent toujours, peu importe les guerres, les crises, le niveau des taux et le parti au pouvoir à Washington.

2024, une bonne année pour les bourses mondiales…sauf pour la France

New York, Tokyo, Francfort, Madrid, Milan, Amsterdam, Londres…en ce 31 décembre 2024, les opérateurs ont pu sabler le champagne sur la plupart des grandes places boursières mondiales. Pendant ce temps, à la bourse de Paris, l’ambiance n’était clairement pas à la fête. Pour cette dernière séance de l’année, le CAC 40 a bien clôturé dans le vert (+ 0,92 %) mais cela ne lui à pas permis de « sortir la tête de l’eau » ; 2024 restera pour le marché français une annus horribilis avec une perte finale de 2,15 %. C’est la première fois depuis la pandémie du Covid-19 que le CAC 40 affiche une baisse annuelle. Mais à l’époque, la crise sanitaire avait balayé l’ensemble des bourses mondiales.
Cette fois, Paris est le seul grand marché européen à terminer l’année dans le rouge. À la bourse de Francfort, le Dax s’adjuge 18,85 % depuis le 1er janvier. La bourse de Madrid progresse de 14,8 %, celle de Milan de 12,6 %, celle d’Amsterdam de 11,7 % enfin Londres grimpe de 5,7 %. Même freiné par les valeurs françaises, l’Euro Stoxx 50 gagne 8,28 %. Outre-Atlantique, les performances sont encore plus spectaculaires : le Nasdaq progresse de 28,6 % le Standard & Poor’s de 23 %.

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L’année avait pourtant bien commencé pour les valeurs françaises. Dès le 7 mars, le CAC 40 franchit, pour la première fois de son histoire, le seuil des 8 000 points. Au premier trimestre, l’indice phare de la place parisienne est stimulé par les excellents résultats des fleurons français. Les champions du CAC 40 ont réalisé des prouesses en 2023 : leurs profits cumulés ont avoisiné les 150 milliards d’euros. Ils en profitent pour soigner leurs actionnaires avec de copieux dividendes et de généreux plans de rachat d’actions.
En début d’année, les bourses occidentales sont aussi portées par les promesses de l’intelligence artificielle. Pratiquement tous les secteurs de l’économie sont concernés par cette révolution. La bonne humeur des investisseurs est également alimentée par la perspective d’une baisse des taux de la BCE. Cette belle mécanique porte le CAC 40 à un peu plus de 8 259 points le 10 mai, son record historique. La première baisse des taux de la BCE intervient le jeudi 6 juin, mais la bourse de Paris ne profite guère de cette bonne nouvelle tant attendue, et pour cause, le dimanche suivant, la 9 juin, au soir de l’échec de son camp aux élections européennes, Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale. Cette décision provoque un séisme politique, dont les effets se font encore ressentir aujourd’hui. Depuis, les investisseurs sont plongés dans un abîme d’incertitudes.
Le CAC 40 a immédiatement décroché et n’a cessé de s’enfoncer. Depuis son sommet du 10 mai, l’indice phare a perdu près de 11 %, soit environ 300 milliards d’euros de capitalisation partis en fumée, l’équivalent de LVMH la première capitalisation boursière française.
La période d’incertitude politique qui s’est ouverte avec la dissolution a fait décrocher l’ensemble des actifs français et depuis cette décote perdure. Les investisseurs se sont détournés des actions mais aussi de la dette française. L’écart de taux entre la France et l’Allemagne, le fameux « spread », est d’ailleurs passé de moins de 50 points de base (0,5 %) avant la dissolution à une fourchette comprise entre 70 et 90 points de base. Au 8 janvier 2025, la France (3,35 %) emprunte à 10 ans plus cher que l’Espagne (3,21 %), le Portugal (3,01 %) et même la Grèce (3,29 %). Les investisseurs internationaux sont déroutés par l’incertitude politique qui règne en France. Ils ont naturellement tendance à se détourner de la bourse de Paris. Le résultat des élections législatives le 7 juillet et la censure du gouvernement Barnier, le 4 décembre, ont entretenu et aggravé la défiance des investisseurs. En l’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, l’incertitude politique est là pour durer et la situation économique du pays en pâtit.

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L’Allemagne est, comme la France, dans une situation politique instable et le pays pourrait même tomber en récession cette année. Elle sera notamment au centre de l’attention des investisseurs début 2025 avec les élections législatives qui auront lieu le 23 février. Cette situation n’a pourtant pas freiné la performance de son indice boursier (DAX) qui a été propulsé par une poignée de champions industriels positionnés sur des créneaux porteurs, comme le fabricant de chars et de munitions Rheinmetall (+ 115 %), le leader allemand des logiciels d’entreprises SAP (+ 70 %) ou encore Siemens Energy qui surfe sur le boom de l’intelligence artificielle et l’envolée de la demande d’électricité et dont la valeur a été multipliée par quatre en un an. Contrairement à bien des idées reçues, le tissu industriel allemand est particulièrement bien diversifié, ce qui permet à la bourse de Francfort de tirer son épingle du jeu dans les périodes difficiles.
Comme la France, l’Italie est dans le collimateur de Bruxelles pour son déficit excessif. Cela n’empêche pourtant pas la bourse de Milan de briller en 2024, comme d’ailleurs celle de Madrid. Ces marchés du sud de l’Europe, largement délaissés par les investisseurs après la crise de la zone euro, affichent des performances remarquables depuis deux ans et font figure de moteur de la zone euro. La reprise a été particulièrement forte dans ces pays après la pandémie, alors qu’elle a rapidement calé en France et plus encore en Allemagne. Ce rebond de la croissance a profité aux banques italiennes et espagnoles qui ont amélioré leurs marges grâce à leurs bilans à taux variables qui ont largement profité de la hausse des taux à partir de 2022. À Milan, UniCredit s’est adjugé près de 60 % après avoir déjà doublé de valeur en 2023. Signe du nouvel équilibre sur les marchés européens, la banque italienne lorgne désormais sur sa rivale allemande Commerzbank.
Face à ces performances, l’indice tricolore fait pâle figure. Contrairement à la plupart de leurs rivales, les banques françaises n’ont guère brillé en bourse, le secteur étant très dépendant des politiques publiques. Après avoir dégradé la note de la France le 13 décembre, l’agence de notation Moody’s a abaissé dès le 17 décembre la note des grandes banques françaises, en raison de la « fragmentation politique » du pays. Ainsi, au moment où la plupart des banques européennes sont à la fête, les établissements français sont à la traîne ; le Crédit Agricole avance modestement de 3 % quand BNP Paribas perd 6,5 % depuis le début de l’année. Leur décote est gigantesque avec des multiples de résultat (PER) de l’ordre de 6 contre 13 environ pour les sociétés du CAC 40.

L’année a également été difficile pour un grand nombre de valeurs françaises pourtant très présentes à l’international et appartenant à des secteurs variés, à l’image de STMicroelectronics (- 46 %) ou du constructeur automobile Stellantis (- 40 %). La politique n’est toutefois pas seule responsable de la piètre performance de la bourse de Paris en 2024. Après les années fastes post-Covid, le secteur du luxe a été rattrapé par le ralentissement de la consommation en Chine. Kering a particulièrement souffert avec un titre qui a cédé plus de 40 % cette année. LVMH (- 13 %) est parvenu à limiter la casse, tandis qu’Hermès (+ 20 %), profitant d’une image d’exclusivité, a poursuivi sa fulgurante ascension. Le triste bilan du CAC 40 masque toutefois de belles performances, comme celles des deux nouveaux venus dans l’indice, Accor (+ 35 %) ou Bureau Veritas (+ 26 %). L’année a également été faste pour Schneider (+ 32,5 %), Safran (+ 32 %) ou Saint-Gobain (+ 29,3 %) des sociétés également positionnées sur des créneaux porteurs.

L’instabilité politique persistante en France ne rend pas les gérants très optimistes pour 2025. La situation politique risque de rester instable pendant encore de longs mois étant donné qu’il ne peut y avoir d’élections législatives avant le mois de juin et que le l’élection présidentielle est dans plus de deux ans. Aussi, de nouveaux pics de tensions ou des excès baissiers sur le CAC 40 ne sont pas à exclure dans les prochains mois.
En outre, les statistiques sur l’évolution de l’économie européenne restent préoccupantes : l’indice de confiance des investisseurs en décembre est au plus bas de l’année, l’indicateur ISM manufacturier stagne toujours en zone de contraction et l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne est lui aussi à son plus bas niveau de l’année. La visibilité est donc assez limitée pour débuter 2025. Dans ce contexte, l’heure est donc, comme toujours, à la diversification des portefeuilles. Les gérants se tournent vers d’autres grandes places, et singulièrement vers Wall Street. Pour autant, les professionnels ne délaissent pas le marché français car les entreprises françaises souffrent d’une décote historique par rapport aux sociétés américaines. De plus, elles réalisent plus de 60 % de leurs ventes en dehors d’Europe, dont une bonne part aux États-Unis. Autre argument à ne pas négliger, privilégier les sociétés disposant d’un important « pricing power », c’est-à-dire les entreprises capables de faire accepter des augmentations de prix sans faire fuir les clients. Ces sociétés sont particulièrement présentes au sein du CAC 40 avec des groupes comme Michelin, Safran ou encore Hermès. Dans ce climat de forte incertitude, les investisseurs sont également attentifs au rendement, un solide rempart lorsque le vent est moins favorable en bourse.
Et, là encore, le CAC 40 est particulièrement bien positionné avec des titres comme Engie (9,5 % de rendement sur dividende), BNP Paribas (8 %), Orange (7,6 %) ou TotalEnergies (5,6 %). Au seuil de 2025, bon nombre de gérants conservent un confortable matelas de cash dans leurs portefeuilles. Ils pourront ainsi profiter des creux de marché, qu’ils anticipent nombreux, pour réaliser des achats à bon compte.
 

 

La suprématie de Wall Street

La domination des États-Unis sur l’Europe a été encore sans partage en 2024. La bourse de New York a profité d’un « carré magique » entre l’intelligence artificielle (IA), la baisse des taux, le dynamisme de la croissance américaine et l’élection de Donald Trump.
Cette année encore, Wall Street a été tirée vers le haut par la formidable envolée des valeurs technologiques. L’indice Nasdaq s’est adjugé 28,6 % quand dans le même temps, le Dow Jones, plus riche en valeurs industrielles n’a progressé que de 12,8 % sans parvenir à suivre la cadence. Les indices américains ont aligné des records historiques ces derniers temps. Le Dow Jones a grimpé à plus de 45 000 points, un sommet jusqu’alors inconnu tandis que, pour la première fois de leur histoire, le Standard & Poor’s et le Nasdaq ont franchi respectivement le cap des 6 000 et 20 000 points.
Les planètes étaient bien alignées cette année pour la bourse de New York et singulièrement pour les valeurs technologiques. Depuis le lancement en novembre 2022 de ChatGPT, la frénésie autour de l’IA ne cesse de s’amplifier Cette révolution qui touche tous les secteurs dépasse celle d’internet. Les investisseurs ne veulent pas passer à côté de ce nouvel eldorado et se ruent sur les spécialistes de l’IA. La valeur de Nvidia, le champion des puces graphiques, qualifié de « parrain de l’IA » par les analystes de Morgan Stanley, a encore été multipliée par trois cette année. Visiblement, le groupe semble détenir la formule magique pour répondre aux attentes des investisseurs. Le titre a réalisé cette année une performance de + 160 % après avoir bondi de 230 % en 2023, c’est un cas unique dans les annales. Sa capitalisation dépasse désormais les 3 300 milliards de dollars soit plus que l’ensemble des sociétés du CAC 40. A noter aussi le retour fracassant de Tesla (+ 78 %) grâce au rôle majeur de son PDG, Elon Musk, dans la campagne présidentielle de Trump. Les champions américains de la « tech », les fameux « Sept Magnifiques » (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla), ont encore renforcé leur domination sur Wall Street et sur l’ensemble des marchés mondiaux. Ils représentent environ 35 % de l’indice Standard & Poor’s 500 pour une performance moyenne en 2024 de + 60 %.
La grande forme de la bourse américaine reflète également la solidité de l’économie du pays à qui les plus grands experts internationaux prédisaient la récession il y a tout juste un an. A l’arrivée, la croissance américaine devrait atteindre 2,8 % en 2024 et plus de 2 % en 2025 selon la Fed. Mais ce n’est pas seulement la croissance économique supérieure des États-Unis qui plaide en faveur des actions américaines, mais plutôt des facteurs structurels. Les États-Unis ont engendré un grand nombre de leaders mondiaux dans de nombreux secteurs, notamment celui de la « tech » : ordinateurs, systèmes d’exploitation, stockage de données, semi-conducteurs, réseaux sociaux, commerce en ligne, intelligence artificielle etc. En fin de compte, l’innovation s’y développe, se finance et se commercialise plus aisément qu’ailleurs.
La baisse des taux engagée en septembre dernier par la banque centrale américaine a également été un puissant moteur pour les actions américaines. Elle a permis d’alléger le coût de la dette pour les entreprises, de relancer les investissements et de déplacer des sommes considérables de liquidités laissées en cash ou bien investies en obligations vers les actions devenues comparativement plus attractives.
Les gérants restent majoritairement positifs pour les prochains mois. Même si le niveau de valorisation des indices américains est proche de revenir sur ses pics, il est probable que la tendance haussière outre-Atlantique se poursuive début 2025. L’élection de D. Trump le 6 novembre a donné un nouvel élan aux valeurs américaines. Les promesses de baisse de l’impôt sur les sociétés et de dérégulation dans de nombreux secteurs ont ravi les investisseurs. Si Donald Trump abaisse comme prévu le taux d’imposition sur les sociétés de 21 % à 15 %, cela provoquera une hausse des bénéfices par action de l’ordre de 4 % pour l’ensemble des sociétés du Standard & Poor’s 500. Le secteur financier très encadré et les valeurs technologiques devraient être parmi les grands gagnants de la politique de déréglementation.
Pour conclure, l’envolée de Wall Street provoque quelques sueurs froides en raison des valorisations élevées des actions américaines. Certains irréductibles pessimistes redoutent un phénomène de spéculation sur les valeurs technologiques et l’éclatement d’une bulle comme en 2000. Or, cette hypothèse est balayée par les professionnels car les géants de la « tech » dégagent de montagnes de cash et leurs valorisations n’ont rien à voir avec les excès de la bulle internet.

 

Achevé de rédiger le 8 janvier par Nicolas Duplantier

 

A suivre dans les prochaines semaines :

  • Politique : investiture de D. Trump le 20 janvier, vote du budget en France, élections en Allemagne
  • Réunions des banques centrales : Fed le 29 janvier et BCE le 30 janvier
  • Publications données macroéconomiques : inflation, emploi, PIB etc.
  • Évolution de la situation géopolitique : guerre en Ukraine, conflits au Proche-Orient

 

Veuillez trouver ci-dessous les liens d’inscription aux prochaines visioconférences :

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Bons investissements à tous, nous vous donnons rendez-vous le jeudi 9 février 2025 pour le prochain point mensuel, n’hésitez pas à nous contacter : votre conseiller, le service CAPG Gestion Conseillée (pggc@ca-pyrenees-gascogne.fr) et moi-même (nicolas.duplantier@ca-pyrenees-gascogne.fr) sommes à votre entière disposition.

 

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Les investissements présentés ici sont dynamiques et présentent un risque de perte en capital
L'adaptation de nos propositions au profil d'investissement de chaque client suit 4 règles principales :

  • Cantonnement : définition d'un pourcentage du patrimoine financier soumis au risque, avec un conseil et un suivi global sur la totalité des contrats intégrant ce risque (PEA, CTO et UC d'assurance-vie)
  • Diversification : géographique, thématique, devise, différentes stratégies et sociétés de gestion, ne pas empiler du risque par des actifs identiques : lignes différentes entre PEA, CTO et UC d'assurance-vie 
  • Volatilité/Gestion du risque : risque global (volatilité) relativement faible (par rapport au cac40 ou aux actions en direct par exemple), complémentarité des lignes dans le but de construire un portefeuille équilibré
  • Communication/suivi : mail et article mensuel sur www.ca-pg.fr, visio-conférence mensuelle
     
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