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Point mensuel de février 2025 - Investissements
07/03/2025 - 20 min de lecture
Rubrique : Epargne et investissement
tout un mag pour vous
Au cours du mois de février, les marchés financiers ont principalement réagi aux différentes annonces géopolitiques et économiques en provenance de la Maison-Blanche. La perspective d’un cessez-le-feu en Ukraine mais surtout les annonces de tarifs douaniers américains ont notamment provoqué des réactions divergentes de part et d’autre de l’Atlantique. Après un remarquable mois de janvier, les principales places boursières ont enregistré des performances diamétralement opposées. Les indices européens ont poursuivi leur très bon début d’année grâce principalement aux bons résultats des entreprises au 4e trimestre 2024 et à la perspective d’une fin du conflit en Ukraine dans les prochaines semaines. A Wall-Street en revanche, les incertitudes concernant la domination américaine dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA) après l’irruption d’un nouvel acteur chinois (DeepSeek) ainsi que les annonces de tarifs douaniers et les risques de guerre commerciale que ces derniers font courir ont continué de peser sur les indices américains.
Dans ce contexte agité, l’Europe continue de faire seule la course en tête avec un Euro Stoxx 50 en hausse de 3,34 %. Les actions des pays émergents (MSCI Emerging Markets) et les actions internationales (MSCI World) limitent la casse avec des performances respectives de + 0,35 % et - 0,81 %. Les indices américains suivent loin derrière ; le Standard & Poor’s 500 recule de 1,42 % tandis que le Nasdaq chute de 3,97 %. Enfin, le Japon s’enfonce encore un peu plus en territoire négatif avec un indice Nikkei 225 qui corrige lourdement de 6,11 %. Nos portefeuilles reculent ce mois-ci de 0,9 %.
Par rapport à nos concurrents (catégorie Quantalys allocation Monde offensive), notre avance est de 57,6 % avec une performance globale de 180,7 % depuis le 31/12/2011. Résultats de nos conseils d’investissements au 28/02/2025 :
Comme chaque mois, voici le tableau des performances des investissements que nous conseillons : nous avons investi 100 000 euros sur chaque portefeuille type au 31 Décembre 2011, et nous donnons donc la performance du portefeuille et de chaque ligne pour les supports PEA et assurance-vie (Floriane, Espace Liberté et Anaé) au 31/01/2025.
Portefeuille type PEA* : valorisation : 288 381 €
Portefeuille type Assurance-vie* (Floriane, Espace Liberté 1 & 2 et Anaé) : valorisation : 258 826 €
* Allocation réservée aux clients de la Gestion Conseillée
Répartition du portefeuille actuel :
Point marchés
Finalement, les marchés actions ont subi des forces assez contradictoires au cours des quatre derniers mois. Depuis l’élection de Donald Trump jusqu’à son investiture le 20 janvier dernier, ils se sont montrés particulièrement enthousiastes à propos des mesures à venir concernant l’assouplissement budgétaire (baisse de l’impôt sur les sociétés) ou la déréglementation des secteurs de la technologie et de la finance, l’ensemble devant permettre de stimuler l'activité économique aux États-Unis.
Cependant, il fallait bien se douter que d’autres mesures phares du programme de D. Trump risquaient, à un moment ou à un autre, de perturber l’optimisme des marchés financiers. Si le durcissement de la politique migratoire a commencé le jour même de sa prise de fonction, il n’a pas encore eu d’effet négatif sur le marché du travail. Mais comme il fallait s’y attendre, le président américain a encore été au cœur de l’actualité géopolitique et économique mondiale à travers deux évènements majeurs qui ont particulièrement rythmé ce mois de février. Évidemment, le premier sujet aura été sans conteste, celui de la guerre en Ukraine et les espoirs d’un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou après que D. Trump a annoncé au monde entier la reprise de communication avec la Russie (cf. « Vers un cessez-le-feu en Ukraine ? »). Le second, bien que dérisoire et futile par rapport à un conflit qui dure depuis plus de trois ans, aura été les premières annonces des États-Unis concernant la mise en place de tarifs douaniers à l’encontre des importations en provenance du Mexique, du Canada et de Chine (cf. « Le feuilleton des tarifs douaniers, beaucoup de bruit pour rien ?»). Si sur l’échelle des valeurs, ces deux sujets sont évidemment incomparables, force est de constater que cette question des droits de douane et des risques de guerre commerciale ont davantage retenu l’attention des marchés financiers en provoquant des réactions divergentes selon les places boursières.
Au mois de février, les indices actions réalisent des performances très disparates. Après avoir signé une des meilleures performances boursières de ce début d’année (+ 7,98 % en janvier), les actions européennes reprennent leur souffle, touchées par un vent d’ouest en provenance des États-Unis qui menacent de leur imposer des droits de douane ; l’Euro Stoxx 50 progresse de 3,34 %. La bourse de Paris soutient la comparaison par rapport à la bourse de Francfort. Les indices des deux premières économies de la zone euro grimpent respectivement de 2,03 % (CAC 40) et 3,77 % (Dax). Ainsi, l’objectif du président américain de mettre un terme le plus rapidement possible à la guerre en Ukraine a permis aux indices européens de poursuivre leur formidable début d’année. Ils ont par ailleurs continué de profiter des bonnes publications des entreprises au 4e trimestre 2024. Les Émergents ne s’en sortent pas trop mal avec une hausse timide de leur indice MSCI Emerging Markets de 0,35 %. La belle performance des indices boursiers chinois soutenus par les gains du secteur technologique n’a pas réussi à effacer la chute d’autres places comme Taïwan, l'Inde, le Mexique et le Brésil. Les actions internationales limitent la casse avec un indice MSCI World en baisse de 0,81 %. Wall Street de son côté encaisse un bien mauvais résultat. Le Standard & Poor’s 500 et le Dow Jones baissent respectivement de 1,42 % et 1,58 % tandis que le Nasdaq chute fortement de 3,97 %. Les indices américains sont distancés en raison des incertitudes liées à la politique commerciale des États-Unis et des difficultés rencontrées par le secteur technologique, en particulier les « Sept Magnifiques » (Nvidia, Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Meta et Tesla) qui traversent une période agitée. Malgré des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu, le fabricant de semi-conducteurs Nvidia n’a pas su répondre aux attentes élevées des investisseurs. La volatilité enregistrée par certains titres sonne un peu comme un avertissement aux investisseurs qui ont peut-être des attentes encore trop fortes sur certaines entreprises liées à l’IA et dont les valorisations sont encore trop élevées. Ces résultats interviennent un mois après l’arrivée du trublion chinois DeepSeek. Le Japon ferme la marche des grands indices mondiaux avec un Nikkei 225 qui corrige lourdement de 6,11 %.
Depuis le début de l’année, les indices actions enregistrent des performances contrastées. Les places boursières du Vieux Continent caracolent loin devant et accentuent leur avance (cf. « Rallye des marchés actions européens »). Ainsi, l’Euro Stoxx 50 bondit de 11,59 % tandis que le marché parisien (CAC 40) suit avec une belle performance de + 9,9 % et tente de s’accrocher à la bourse de Francfort dont l’indice DAX s’envole de 13,27 %. Les actions internationales et les actions des pays émergents font jeu égal avec des hausses de 2,63 % pour l’indice MSCI World et 2,02 % pour l’indice MSCI Emerging Markets. Les grands indices américains sont en ordre dispersé. Le bon vieux Dow Jones est en tête en hausse de 3,05 % suivi par le Standard & Poor’s 500 (indice de référence des investisseurs) qui progresse de 1,46 %. Le Nasdaq (indice des valeurs technologiques) quant à lui plonge dans le rouge à - 2,4 % mais pas autant que l’indice japonais Nikkei 225 qui sombre à - 6,87 % et connaît le plus mauvais début d’année.
Sur le marché des taux, les marchés obligataires ont continué à subir une forte volatilité au mois de février. Aux États-Unis, le rendement du 10 ans est passé de 4,542 % à 4,202 % (- 7,49 %). Cette forte détente des rendements des bons du Trésor américain ne s’est pas propagée. Le taux de l’OAT française à 10 ans s’est très légèrement détendu de 3,201 % à 3,14 % (- 1,91 %) tandis que le Bund allemand à 10 ans est passé de 2,459 % à 2,386 % (- 2,95 %). Depuis le début de l’année, l’obligation américaine à 10 ans est en nette baisse à 4,202 % fin février contre 4,572 % fin décembre (- 8,09 %). Les taux souverains de la zone euro sont restés stables ; le taux de l’OAT française à 10 ans est passé de 3,194 % fin décembre à 3,14 % fin février (- 1,69 %) tandis que le Bund allemand 10 ans est passé sur la même période de 2,362 % à 2,386 % (+ 1,04 %).
Sur le marché des matières premières, l'or a atteint un nouveau sommet le 20 février à 2 973 dollars l’once et termine le mois à 2 848 dollars. Le métal précieux continue d’opérer comme valeur refuge face notamment, aux incertitudes autour de la politique économique de D. Trump. Les investisseurs notamment américains (en février) achètent de l’or pour se diversifier en prévision de possibles droits de douane de la part des États-Unis sur les matières premières dans les prochaines semaines.
Du côté du pétrole, le cours du Brent de la mer du Nord (référence des investisseurs) est passé de 74,64 dollars le baril fin décembre à 72,81 dollars soit une baisse de 2,45 %. Nous maintenons notre scenario d’un prix du Brent à 65 dollars le baril en moyenne en 2025 et à 60 dollars à partir de 2026.
Convictions
Nous rappelons depuis des mois que le retour de D. Trump à la Maison-Blanche introduit à l’évidence un fort niveau d’imprévisibilité puisque personne ne sait exactement quelles orientations politiques et économiques il adoptera, ni quelles promesses de son programme il appliquera à la lettre ou pas. De même, sur le plan diplomatique ou géostratégique, la tournure des évènements connaît une accélération impressionnante sous l’impulsion du président américain qu’il s’agisse de la guerre entre l’Ukraine et la Russie ou du conflit au Moyen-Orient. Comme nous l’indiquions le mois dernier, nous sommes clairement entrés dans une période où les relations sur la scène internationale ne manqueront pas de testostérone entre les trois potentats que sont D. Trump, V. Poutine et Xi Jinping.
Les bourses mondiales ont donc connu des fortunes diverses ces dernières semaines. Aux États-Unis, Wall-Street était en proie aux doutes en raison des incertitudes grandissantes. Incertitude sur les tarifs douaniers américains car nul ne sait encore jusqu'où ira D. Trump et s'il est prêt à renoncer ou à reculer à propos de certaines mesures annoncées. Incertitude sur un possible regain de l'inflation aux États-Unis où les ménages américains se montrent préoccupés par leur pouvoir d’achat. Enfin, dans un tout autre registre, incertitude sur la domination américaine dans le domaine de l'IA qui dernièrement, a nettement pesé sur les valeurs américaines de la tech après les avoir propulsées vers des sommets depuis deux ans. L'arrivée du concurrent chinois DeepSeek dans le domaine de l'IA est venue rappeler qu'il faudra désormais compter avec les avancées de la puissance chinoise qui talonne les Etat-Unis.
De l’autre côté de l’Atlantique, les bourses européennes n’ont en revanche pas été trop perturbées. Elles sont proches de leur plus haut niveau historique, portées par les solides publications des entreprises, une valorisation plutôt attractive, une politique monétaire de plus en plus accommodante, mais aussi par la perspective d'un cessez-le-feu en Ukraine qui pourrait engendrer dès cette année une baisse du prix du gaz en Europe. Dans ce contexte orageux, quatre thématiques retiennent plus particulièrement notre attention pour les semaines à venir.
✔ La sensibilité des marchés à l'inflation en particulier aux États-Unis où la hausse des prix en rythme annualisé est ressortie à 3 % en janvier légèrement au-dessus des anticipations (2,9 %) ce qui pourrait peser sur la confiance des consommateurs. Or, les mesures de politique économique envisagées par D. Trump sont susceptibles d’accentuer les tensions inflationnistes. A ce sujet, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait décidé lors de sa dernière réunion de janvier de faire une pause dans son cycle d'assouplissement monétaire dans un souci d’attentisme. Jusqu’ici, la Fed n’avait pas encore pris en compte les nouvelles politiques de l’administration Trump puisqu’elle ignorait précisément à quel moment et à quel rythme ces politiques allaient être mises en place. Il était donc prématuré pour elle d’essayer de faire des projections. En effet, l’impact inflationniste de nouveaux droits de douane comporte de nombreuses inconnues ; le calendrier de mise en œuvre, l’ampleur des hausses de surtaxes, le nombre d’exceptions accordées aux importateurs, la réaction des partenaires commerciaux des États-Unis, les éventuelles mesures de rétorsions, ainsi que les effets des taux de change sur le prix effectif des importations. Selon nous, le nombre et l’ampleur de la baisse des taux cette année va dépendre étroitement des mesures mises en œuvre par la nouvelle administration Trump. Si la Maison-Blanche a commencé dès le 20 janvier à dévoiler sa stratégie en matière de tarifs douaniers, il va falloir être encore patient avant d’y voir vraiment clair ; dossier difficile à appréhender et à suivre.
La Fed recommencera à baisser ses taux directeurs un peu plus tard dans l'année quand elle observera un réel ralentissement de l'économie américaine et une détérioration du marché du travail. Pour le moment, l’économie américaine reste en excellente santé. Aucun risque de récession en perspective même si la première estimation de son PIB pour le quatrième trimestre 2024 a un peu fléchi. En effet, les États-Unis ont enregistré une croissance annualisée de 2,3 %, un résultat inférieur au consensus qui tablait sur 2,6 %. Par comparaison, le troisième trimestre avait affiché une croissance de 3,1 %, tandis que le deuxième trimestre avait déjà montré un rythme soutenu de l’activité à 3 %. La décélération de la croissance en fin d’année traduit un léger ralentissement de l’économie, mais la dynamique reste globalement très positive. En outre, les entreprises américaines tirent toujours leur épingle du jeu, qu’importe les guerres, les crises, ou le parti au pouvoir à Washington.
✔ La résilience de l'économie mondiale attendue à 3,1 % en 2025. Lorsqu'elle est prise dans son ensemble, nous estimons que celle-ci est en mesure d'absorber le choc de la montée des tarifs douaniers américains même si, contrairement à la Chine, certains pays comme le Canada, le Mexique ou l'Union européenne ont peut-être moins de marge de manœuvre en matière de politique économique pour riposter et amortir le choc de cette stratégie particulièrement agressive.
✔ Le soutien apporté par la Banque centrale européenne (BCE). La perspective de poursuite de l'assouplissement monétaire (baisse des taux) a évidemment permis de porter les marchés actions depuis le début de l’année. Contrairement à la Fed, la BCE n'est pas confrontée au même risque d'inflation. Elle a pu, comme prévu, baisser ses taux directeurs au mois de janvier (- 0,25 %) et devrait continuer à le faire le 6 mars (à nouveau - 0,25 %) dans l’optique de relancer une croissance assez faible pour 2025 (attendue proche de 1 %). Le niveau actuel d'inflation à 2,6 % reste donc contenu avec toutefois un point d’attention sur les salaires. Le ralentissement économique et la détérioration du marché du travail qui sont en train de se matérialiser devraient finir par peser sur les salaires ce qui selon nous, devrait permettre à la BCE de poursuivre la normalisation de sa politique monétaire en continuant de baisser ses taux directeurs. Néanmoins, il conviendra de surveiller de près l'augmentation des dépenses de défense qui commence à se profiler dans toute l'Europe, mais de notre point de vue, celle-ci n'est pas susceptible de peser sur les prix à court terme, car une grande partie des biens de défense sont importés. Pour rappel, nous anticipons un taux directeur proche de 2 % d'ici la fin de l'année contre 2,5 % actuellement.
✔ La politique économique chinoise. Pékin souhaiterait dans la mesure du possible éviter une escalade des tensions commerciales avec les États-Unis. Sur le plan sectoriel, les autorités chinoises se concentrent sur la transition vers les industries de haute technologie tandis que sur le plan macroéconomique, elles se tiennent prêtes à mettre en place des mesures d'assouplissement budgétaire et monétaire pour absorber, si besoin est, le choc des tarifs douaniers.
En conclusion, en dépit d’un environnement géopolitique (Ukraine, Moyen-Orient) et économique incertain (risques de guerre commerciale), les perspectives de marché nous semblent toujours positives en raison d'une croissance qui demeure solide, de politiques monétaires qui devraient être de moins en moins restrictives d'ici la fin de l'année et de liquidités toujours très abondantes sur les marchés. Ces évolutions sont venues conforter notre analyse selon laquelle, en 2025, il faudra comme toujours soigner notre diversification géographique ainsi que nos choix sectoriels. Afin de se prémunir contre les revirements de tendance des investisseurs, il faudra également veiller à bien équilibrer les styles de gestion entre d’une part, les valeurs cycliques décotées et les valeurs de croissance et d’autre part, entre une gestion de convictions (active) et une gestion indicielle (passive). Enfin, le maintien contre vents et marrées dans notre allocation du segment des petites et moyennes capitalisations européennes (pénalisantes en 2024) comme américaines devrait contribuer à la performance finale des portefeuilles. Nous continuons de penser que le contexte global sera favorable aux actifs risqués.
Le feuilleton des tarifs douaniers, beaucoup de bruit pour rien ?
Depuis son retour à la Maison-Blanche, D. Trump a immédiatement réaffirmé sa vision protectionniste du commerce international, avec pour volonté de privilégier les industries américaines, de protéger l’économie du pays et de réduire le déficit commercial. D. Trump a signé toute une série de décrets imposant des droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Mexique et du Canada et de 10 % contre les produits chinois, ces trois principaux partenaires commerciaux. Ces mesures, initialement prévues pour entrer en vigueur début février, ont été finalement suspendues pour une période d’un mois, après que les pays en question ont accepté de renforcer leurs efforts pour endiguer le trafic de drogues (contrebande de fentanyl) et l’immigration vers les États-Unis. D. Trump a préféré privilégier le dialogue alors que le Canada s’apprêtait à riposter en instaurant à son tour des tarifs douaniers de l’ordre de 25 % sur les produits américains et que Pékin avait annoncé une riposte de droits de douane de 15 % sur les importations américaines de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) et de 10 % sur le pétrole brut. Il a également déclaré que les produits européens feraient prochainement l’objet de droits de douane, sans pour autant préciser de calendrier.
Mi-février, D. Trump avait choisi d’adopter un ton moins accommodant. Lors d’un point avec la presse, il a finalement annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium. Cette mesure a été confirmée après la signature d’un décret fixant au 12 mars sa date d’entrée en vigueur. Ces droits de douane s’appliqueront à tous les pays exportant sur le sol américain de l’acier et de l’aluminium comme le Canada, le Brésil, la Corée du Sud ou encore le Japon.
A ce stade, il est encore difficile d’anticiper les prochaines décisions de D. Trump. Une chose est sûre, le président a fait des droits de douane son cheval de bataille. Il s’agit de son principal levier pour résorber le déficit commercial des États-Unis. D. Trump a d’ailleurs indiqué son intention de mettre en place d’autres tarifs dits « réciproques », à l’encontre des pays imposant des droits de douane sur les exportations américaines. Cette mesure n’a toutefois pas encore été confirmée. Dans ce climat tendu, les marchés actions essaient de rester calmes face aux menaces formulées par de D. Trump. Désormais, face aux nombreuses volte-face, les investisseurs semblent réagir aux actes plutôt qu’aux dires du président américain.
Vers un cessez-le-feu en Ukraine ?
Les brillantes performances des indices européens s’expliquent dernièrement par les anticipations d'une fin de la guerre en Ukraine avec les espoirs d’un cessez-le-feu. Lors d’une discussion entre D. Trump et V. Poutine, le président russe s’est dit prêt à « travailler ensemble » pour trouver une solution qui mènerait à « des pourparlers de paix ». Quelques heures avant cet entretien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait exprimé sa volonté d'accepter un « échange de territoires » avec la Russie, dans le cadre de possibles négociations de paix supervisées par les États-Unis. Bien que les espoirs de cessez-le-feu soient de bon augure pour apaiser les tensions géopolitiques en Europe, les négociations pourraient s’avérer plus compliquées. Plusieurs dirigeants européens ont mis en garde D. Trump sur les conséquences d’une décision unilatérale des États-Unis concernant l’avenir de l’Ukraine.
Pourtant, nous avons été les témoins médusés d’un basculement soudain dans les relations entre les États-Unis et l’Ukraine, marqué par un rapprochement entre D. Trump et V. Poutine. Ce changement brutal de posture de la diplomatie américaine a pris de court l’Ukraine, mais aussi l’Union européenne, son principal allié restant. Plusieurs réunions de crise se sont d’ailleurs tenues à Paris et à Londres pour tenter d’organiser la défense européenne face à la menace russe. Dans ce contexte, les budgets de défense au sein de l’UE pourraient être revus en hausse. De plus, les déclarations virulentes de D. Trump, illustrent une rupture dans le soutien traditionnel des États-Unis sous l’ère de J. Biden à Kiev. Cette position du président américain soulève aussi des interrogations sur la stabilité de l’OTAN et l’avenir des relations transatlantiques. Difficile de prédire l’évolution du conflit si les États-Unis décident de se retirer. Si le souhait de D. Trump de mettre fin à la guerre était attendu, la manière dont il mène les discussions en solitaire avec V. Poutine suscite de nombreuses interrogations.
Sur le plan géopolitique, l’administration américaine possède un levier important, car les États-Unis ont été le principal soutien militaire de l’Ukraine avec un engagement de 120 milliards d’euros à fin 2024. L’UE a quant à elle promis une aide de 203 milliards d’euros, mais une grande partie (90 milliards d’euros) n’a pas encore été versée. En cas d’arrêt définitif du financement américain, l’Ukraine pourrait être contrainte d’accepter un accord dans les prochains mois. Même si les modalités sont encore floues, elles auront certainement un impact sur l’équilibre européen.
Sur le plan économique, la signature d’un accord de paix aurait des conséquences significatives. Tout d’abord, les matières premières seraient directement affectées. En effet, la levée progressive des sanctions contre la Russie permettrait à son économie de redevenir un acteur majeur de l’énergie à l’international, ce qui augmenterait probablement l’offre de pétrole, de gaz et de métaux industriels. A moyen terme, une baisse des prix des matières premières et une réduction des tensions inflationnistes sont possibles. Cet environnement pourrait stimuler la confiance des consommateurs et soutiendrait in fine l’économie.
Qu’en est-il de cet accord envisagé entre les États-Unis et l’Ukraine ? Nous avons appris qu’un accord sur les minerais critiques et les terres rares de l’Ukraine aurait été en discussion en février. L’intérêt américain pour les minerais ukrainiens s’inscrit dans le cadre d’une compétition mondiale pour l’accès à ces ressources stratégiques essentielles à de nombreuses industries. L’Ukraine possèderait au moins vingt des cinquante minerais considérés comme critiques pour l’économie américaine (cuivre, aluminium, manganèse, lithium, cobalt, graphite, titane, potasse, terres rares etc.). Cependant, de nombreux experts soulignent que l’étendue réelle de ces ressources demeure incertaine car les dernières évaluations remontent à l’époque soviétique. De plus, même si un accord devait être signé, les premières extractions ne se feraient pas avant plusieurs années, en raison des nombreux investissements nécessaires en amont pour l’exploration des ressources. Enfin, 30 à 40 % des gisements se situeraient dans des zones actuellement sous contrôle russe, rendant leur récupération par Kiev très incertaine même si V. Poutine se serait dit ouvert aux investissements américains dans les régions occupées.
Pour V. Zelensky, l’enjeu est de garder le soutien des États-Unis ou au moins une protection vis-à-vis de la Russie. L'accord ne contiendrait pas de garanties de sécurité explicites, mais l’élément qui s’en rapprocherait le plus serait une déclaration selon laquelle les États-Unis maintiendraient un « engagement financier à long terme en faveur du développement d’une Ukraine stable et économiquement prospère ».
Les marchés commenceraient-t-ils à douter un mois et demi après le retour de Donald Trump ?
S’il est trop prématuré d’affirmer que nous assistons à un retournement des marchés actions américains, nous pouvons en revanche considérer que l’euphorie boursière outre-Atlantique est déjà terminée. Sur les marchés financiers, les investisseurs ont mis fin à l’état de grâce dont ils avaient gratifié D. Trump depuis son élection du 5 novembre dernier. Depuis son investiture le 20 janvier, les actions américaines reculent assez nettement (- 7,4 % pour le Nasdaq, - 4,5 % pour le Standard & Poor’s 500, - 3,4 % pour le Dow Jones) et font nettement moins bien que les actions européennes (+ 6,5 % pour l’Euro Stoxx 50 et + 6,1 % pour le CAC 40). Cette relative contre-performance n’entame qu’à la marge l’immense écart de valorisation entre les actions américaines et les actions européennes, mais elle traduit tout de même plusieurs interrogations.
✔ Tout d’abord, ce besoin évident de visibilité que les patrons français réclament à cor et à cri et qui est également une vérité de l’autre côté de l’Atlantique. Or, la visibilité est bien ce que D. Trump n’offre pas, entre le rythme frénétique auquel le Bureau ovale débite ses décrets et la mise en œuvre apparemment erratique de sa politique, notamment en termes de droits de douane, parfois annoncés, puis suspendus, puis finalement appliqués. Le président américain, en s’attaquant façon « bulldozer » aux contre-pouvoirs, fragilise le système institutionnel américain, gage de la confiance que les investisseurs y placent.
✔ L’autre grande interrogation est fondée sur les incohérences patentes entre les différents objectifs et moyens de politique économique de D. Trump. Élu notamment sur le thème de l’inflation, ou plutôt grâce au souvenir des niveaux atteints par celle-ci en 2022 et 2023, le 47e locataire de Maison-Blanche a promis de la maîtriser tout en misant sur deux priorités politiques et économiques potentiellement inflationnistes : la répression de l’immigration et son arme favorite, les droits de douane, qui la plupart du temps, aboutissent à une guerre commerciale. Simples, rapides, visibles, les hausses des tarifs douaniers cochent toutes les cases d’une bonne communication politique. Ils lui permettent d’afficher une action immédiate, de prouver aux électeurs qu’il défend l’Amérique et de forcer ses partenaires commerciaux à plier devant Washington. En somme, un « gagnant-perdant » où les États-Unis sortiraient renforcés et le reste du monde affaibli. Sauf que dans les faits, les droits de douane sont une arme à double tranchant. D. Trump oublie peut-être une règle essentielle du commerce : les représailles sont quasi automatiques. Taxez les importations chinoises, mexicaines ou canadiennes et ces Etats répliqueront en frappant les exportations américaines. Alourdissez la facture des voitures européennes et Bruxelles ripostera d’une façon ou d’une autre. Non seulement les exportations américaines en pâtiront, mais l’industrie nationale, loin d’être relancée, verra ses coûts grimper car nombre de ses matières premières sont importées. Ajoutez à cela une hausse des prix pour les consommateurs et vous obtiendrez une politique souvent inefficace et inflationniste. En réalité, les droits de douane ne peuvent à eux seuls réindustrialiser un pays ni corriger un déficit commercial structurel. Le président américain avait déjà lors de son premier mandat utilisé les barrières douanières en particulier contre la Chine mais sans réel succès. Qu’à cela ne tienne, D. Trump conserve cette stratégie, convaincu que l’Amérique peut s’imposer par la force économique. A l’arrivée, cette guerre commerciale si elle a lieu, risque de fracturer un peu plus un monde déjà fragile et d’aboutir à une impasse pour tous les acteurs : une stratégie « perdant-perdant ».
Par ailleurs, le président américain souhaite une baisse des taux. En réalité, il en a surtout besoin, à la fois pour stimuler la croissance et pour refinancer la dette publique qui explose (le Congrès américain s'attend à ce que la dette publique américaine atteigne 118 % du PIB en 2035) avec une charge d’intérêts qui atteindra plus de 18 % du budget fédéral en 2025.
D. Trump souhaite enfin prolonger les baisses d’impôts massives qu’il a décidées durant son premier mandat et promet en contrepartie les milliers de milliards de dollars d’économies (encore hypothétiques) qu’Elon Musk est censé trouver en optimisant de manière drastique l’efficacité du gouvernement fédéral. Il veut aussi faire baisser la valeur du dollar (1,07 dollar pour 1 euro) pour rétablir sa balance commerciale, mais sans pour autant entamer son statut de monnaie de réserve ; « ce serait comme perdre une guerre », avait-t-il affirmé pendant sa campagne.
A l’arrivée, ce programme ambitieux, empreint de tant de contradictions, peut-il fonctionner ? Pour le moment le marché semble en douter : le Trésor emprunte aujourd’hui à 4,3 % à dix ans contre 3,7 % à la fin de l’été dernier. Le volontarisme du président américain étant ce qu’il est, nous pouvons attendre de lui qu’il emploie des moyens non conventionnels pour parvenir à ses fins. Une option serait d’essayer de faire pression sur la Fed. Mais Jerome Powell s’est barricadé dans son bureau, prêt à en découdre si la Maison-Blanche tentait de violer l’indépendance de l’institution et l’inamovibilité de son poste jusqu’à la fin de son mandat en 2026. Gageons plutôt que le pragmatisme américain et la fibre « pro marchés ou pro business » (comme on voudra) de D. Trump atténueront certains effets négatifs des politiques mises en place depuis à peine un mois et demi afin que Wall Street soit moins désorienté et puisse repartir de l’avant.
Le sentiment à l'égard des actions européennes s'est nettement amélioré depuis le début de l’année, car le positionnement des investisseurs mondiaux à l'égard des États-Unis a atteint des extrêmes dans le sillage de la victoire de D. Trump l'année dernière (surexposition des portefeuilles à l’Amérique du Nord). Néanmoins, un processus de diversification est en cours depuis le début de l'année, aidé par les niveaux de valorisation exigeants des actions américaines, ainsi que par plusieurs catalyseurs sur le front européen : 1/ le lancement des pourparlers de paix en Ukraine ; 2/ l’indécision de D. Trump sur la mise en place de tarifs douaniers pour le Vieux Continent ; 3/ la saison de publications des résultats annuels et 4/ les espoirs de relance économique en Chine. De plus, le lancement du modèle d’IA de DeepSeek a mis en évidence une vulnérabilité possible pour les groupes de technologie américains, comme Nvidia, ce qui semblait impossible jusqu’ici. Nous ne croyons pas que les investisseurs mondiaux aient soudainement commencé à croire en l'attrait des actions européennes sur le long terme, mais un certain nombre de titres qui ont bénéficié de ce marché haussier sont de véritables leaders nationaux et européens (luxe, banque, défense, tech etc.).
En attendant, il reste du potentiel pour les marchés européens qui étaient très décotés. Nous sommes convaincus que l'UE dispose d'arguments solides pour faire face à la politique de D. Trump, mais la question est de savoir s'il les entendra ou non. Ce risque évident pourrait donc peser dans les semaines à venir sur les indices en Europe, d'autant plus que le marché a tendance à penser que le président américain bluffe plus qu’il n’applique.
Et à plus long terme faut-il s’attendre à ce que les actions européennes soient plus performantes que les américaines ? C’est peu probable et ce serait d’ailleurs une anomalie. En revanche, nous pouvons espérer renouer avec un rythme de croissance similaire à celui des années 1990 à 2010, une période où les actions européennes affichaient une performance proche des actions américaines. Après la crise de la dette souveraine européenne, la situation s’est détériorée. Les actions européennes ont fortement décroché et ont affiché une performance qui était plutôt proche de celles des actions émergentes. En cause, une politique d’austérité en Europe qui a eu des effets très négatifs sur l’économie et en particulier la productivité, pendant que les États-Unis pouvaient stimuler à l’envi leur économie sans aucune contrainte.
Mais attention, le retour de l’Europe ne signifie pas pour autant qu’il faille se désengager du marché américain. Bien au contraire et ce serait une grave erreur. À long terme, les actions américaines sont incontournables. L’évolution du segment de la tech américaine depuis mi-janvier, ainsi que les résultats trimestriels rassurants de Nvidia, prouvent qu’on aurait tort de fuir les actions américaines. Comme nous le rappelons souvent, tout est question de dosage.
La France croule sous une dette abyssale, l’économie ralentit dangereusement, D. Trump menace de taxer les exportations de nos multinationales… et pourtant, le CAC 40 tutoie à nouveau les sommets, stimulé par les performances des fleurons français. Rien ne semble pouvoir entamer la bonne humeur qui s’est emparée de la bourse de Paris depuis trois mois. Après chaque coup de tabac, l’indice tricolore repart de plus belle. Le vent de panique provoqué début février, par l’imprévisible président américain et son déclenchement de la guerre commerciale semble presque un lointain souvenir.
Le CAC 40 retrouve donc une seconde jeunesse après sa piètre performance de 2024 (- 2,15 %) et s’adjuge près de 10 % depuis le début de l’année. Depuis son plancher du 27 novembre dernier où il était tombé à 7 091 points, il affiche un gain de 14,5 %. Revenu à 8 257 points le 3 mars, l’indice phare parisien n’était plus qu’à 2 malheureux petits points de son record en séance de 8 259 points le 10 mai 2024.
Mais l’enthousiasme ne se limite pas à la bourse de Paris. Le Dax allemand, déjà en très grande forme l’an dernier (contrairement au CAC 40) est également à la fête et vole depuis bien longtemps de record en record, insensible à la crise économique et au chaos politique qui règnent également outre-Rhin. D’ailleurs, le résultat des élections fédérales en Allemagne qui ont vu sans surprise l’Union CDU/CSU arriver en tête a laissé les marchés actions européens de marbre. Pour une fois, les deux principales bourses de la zone euro font la course en tête, laissant Wall Street loin derrière elles. Pourtant, les marchés européens ne sont pas coupés de la réalité, alors quelles sont les explications à l’intérêt porté subitement par les investisseurs pour les bourses du Vieux Continent ?
✔ Le CAC 40 avait accumulé un retard considérable depuis la dissolution du 9 juin 2024. Après des mois de chaos politique, l’absence de censure du gouvernement Bayrou et l’adoption d’un budget ont permis aux investisseurs de sortir de cet épais brouillard. L’indice français est en train de le combler, du moins en partie, porté par plusieurs puissants moteurs. Depuis le mois de janvier, les marchés européens, et singulièrement la bourse de Paris, ont profité d’un vaste mouvement de rotation dans les portefeuilles de la part d’investisseurs visiblement de plus en plus mal à l’aise avec les valorisations stratosphériques de certaines stars du Nasdaq. L’année dernière, l’Europe s’est tenue éloignée des excès de Wall Street et les valorisations y sont bien plus raisonnables. Les valeurs européennes se traitent avec une décote de l’ordre de 40 % sur les valeurs américaines. De plus, le Nasdaq se paye aujourd’hui environ 42 fois les bénéfices attendus par les sociétés qui le composent pour l’année en cours, soit bien au-dessus de sa moyenne historique de 23,6 fois. A titre de comparaison, le multiple de résultat du CAC 40 reste déprimé à 12 et pour le coup, bien inférieur à son niveau habituel plus proche de 14. Il affiche une décote de près de 15 % sur sa moyenne historique.
✔ Les investisseurs sont inquiets de l’extrême concentration de la performance de Wall Street autour d’une poignée de champions de la tech, les fameux « Sept Magnifiques ». Ils se tournent ainsi volontiers vers l’Europe où ils trouvent des valeurs moins chères avec bien plus de diversité sectorielle. Wall Street est d’ailleurs à la traîne des marchés européens cette année. Entre le 1er janvier et le 6 mars le Standard & Poor’s 500 recule de - 0,66 % et le Nasdaq de - 3,9 %.
✔ La politique de baisse des taux poursuivie par la BCE entretient l’euphorie sur les marchés européens. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les marchés d’actions car elle réduit le coût de la dette pour les entreprises et déplace des sommes auparavant investies en obligations vers les marchés d’actions devenus comparativement plus attractifs. Le 6 mars, l’institution de Francfort a baissé pour le 2e fois de l’année et la 5e fois d’affilée (la 6e depuis juin 2024) son principal taux directeur à 2,5 %. L’écart avec les États-Unis s’est ainsi considérablement creusé. La Fed, confrontée à une croissance plus solide et à une inflation plus persistante, a en effet maintenu son principal taux directeur dans la fourchette de [4,25 % - 4,5 %]. Pour les spécialistes, cet écart devrait encore s’accentuer. Les analystes tablent en moyenne sur quatre baisses de taux de la part de la BCE en 2024 (déjà deux effectuées), contre une à deux pour la Fed. Ces politiques monétaires divergentes affaiblissent l’euro et renforcent le dollar, une véritable aubaine pour les grands exportateurs du CAC 40.
✔ Ces derniers temps, le CAC 40 a surtout été porté par les bons résultats annuels publiés par les fleurons français. Certains ont réalisé de véritables prouesses. Hermès a annoncé des résultats records pour 2024, avec un bénéfice net en hausse de 6,8 % à 4,6 milliards d’euros et des ventes supérieures à 15 milliards d’euros (+ 13 %). Immédiatement après, sa capitalisation a franchi le seuil des 300 milliards d’euros, s’approchant un peu plus du numéro un mondial du luxe LVMH, première capitalisation française à plus de 350 milliards. Après une année difficile, le secteur du luxe (plus de 30 % de l’indice) retrouve de belles couleurs, porté également par l’espoir d’un rebond de l’activité en Chine. Les grandes banques françaises ont également ravi les investisseurs. La Société Générale qui cristallisait de nombreuses inquiétudes, semble à nouveau sur de bons rails. Son bénéfice a fait un bond de 69 % l’an dernier à 4,2 milliards d’euros. Les marchés ont également bien accueilli les publications de BNP Paribas et du Crédit Agricole dont les résultats ont dépassé les attentes. Les champions du CAC 40 ont globalement délivré de très bonnes performances. Les analystes s’attendent à une pluie de copieux dividendes ainsi qu’à de généreux plans de rachats d’actions.
✔ Si les nombreuses annonces, les revirements et autres coups de bluff de D. Trump mettent régulièrement les marchés en ébullition, les craintes liées à la guerre commerciale se sont apaisées ces derniers jours. L’exemple de l’offensive contre le Mexique et le Canada a prouvé qu’il était toujours possible de négocier avec le président américain.
La perspective d’un règlement de la guerre en Ukraine (même si le scenario actuel ne semble pas idéal pour les Européens) contribue aussi à rétablir la confiance et alimente la hausse du CAC 40. La guerre en Europe était un repoussoir pour les investisseurs internationaux qui s’étaient largement détournés des marchés européens. Si la paix finit par s’imposer, les besoins de reconstruction s’annoncent gigantesques. Le recours aux meilleurs experts dans le secteur de la construction (Saint Gobain, Vinci, Bouygues, Eiffage etc.) ou de l’électrification (Schneider Electric, Legrand) devraient s’avérer précieuses. En outre, la perspective que les États-Unis puissent se désengager de l’OTAN constituera un formidable catalyseur pour nos fleurons de la défense (Thales, Safran, Dassault, Airbus etc.). En cas de confirmation d’une issue au conflit en Ukraine, de nombreux analystes voient le CAC 40 atteindre rapidement les 8 500 points et même se hisser à plus de 9 000 points car s’il parvenait à retrouver un multiple de résultat proche de sa moyenne historique d’environ 14 (hypothèse d’une hausse des résultats de 8 %), il se retrouverait mécaniquement à plus de 9 150 points.
Achevé de rédiger le 6 mars par Nicolas Duplantier
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