Point mensuel janvier 2024 - Investissements

09/02/2024 - 20 min de lecture

Rubrique : Fiscalité

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Point mensuel janvier 2024 - Investissements

Les marchés actions sont restés orientés à la hausse en janvier dans le prolongement du puissant rallye de fin d’année (novembre et décembre) avec cependant une moindre intensité. Les investisseurs sont restés confiants tant sur le plan économique qu’au sujet de la politique monétaire ou des résultats annuels des entreprises en particulier certains poids lourds de la côte notamment dans le secteur technologique ce qui in fine, aura permis une poursuite de la tendance haussière des marchés. Même la baisse des anticipations d’une première baisse de taux de la Fed en mars n’a pas conduit à un retour en arrière des indices boursiers ni même réussi à semer le doute dans l’esprit des investisseurs. Cette effervescence a donc conduit les places boursières à une nouvelle progression au mois de janvier. Aux Etats-Unis, le Standard&Poor’s 500 (+ 1,65 %) et le Dow Jones (+ 1,21 %) ont atteint de nouveaux plus hauts historiques même si le meilleur début d’année revient de très loin au Japon (Nikkei + 8,43 %). La zone euro (Euro Stoxx 50 + 2,8 %) et les actions internationales (MCCI World + 1,14 %) complètent le palmarès tandis que les Emergents reculent très nettement (MSCI Emerging Markets - 4,68 %). Nos portefeuilles progressent ce mois-ci de 1,2 %.

Par rapport à nos concurrents (catégorie Quantalys allocation Monde offensive), notre avance est de 53,5 % avec une performance globale de 147,2 % depuis le 31/12/2011. Résultats de nos conseils d’investissements au 31/01/2024 :

perfs globales
Graphe

Comme chaque mois, voici le tableau des performances des investissements que nous conseillons : nous avons investi 100 000 euros sur chaque portefeuille type au 31 Décembre 2011, et nous donnons donc la performance du portefeuille et de chaque ligne pour les supports PEA et assurance-vie (Floriane, Espace Liberté et Anaé) au 29/12/2023.

 

Portefeuille type PEA : valorisation : 259 421 €

perfs pea

 

 

Portefeuille type Assurance-vie (Floriane, Espace Liberté 1 & 2 et Anaé) : valorisation : 227 659 €

perfs ass vie

 

Répartition du portefeuille actuel : 

répartition

 

Point marchés

 

Comme nous l’avons dit le mois précédent, l’année 2023 a été marquée par la lutte acharnée des banques centrales contre l’inflation mais aussi l’incroyable volatilité du marché obligataire dont la spectaculaire détente des taux en fin d’année aura largement contribué aux performances des marchés actions. Nous le savons aussi, l’année 2024 qui débute va être placée sous le signe d’un assouplissement monétaire avec un début de baisse des taux directeurs des banques centrales afin de faire repartir l’économie mondiale, favoriser la croissance des bénéfices entreprises et in fine, soutenir les marchés actions.
Ainsi donc, après le formidable rallye de fin d’année (hausse spectaculaire de 10 à 15 % des indices en novembre et décembre), les places boursières ont plus ou moins fait du surplace durant les deux premières semaines de janvier avec même quelques légères prises de bénéfices bien légitimes afin de reprendre leur souffle. Attentistes en début d’année, les marchés actions attendaient d’abord une batterie de statistiques économiques de part et d’autre de l’Atlantique : inflation, croissance du PIB, indicateurs PMI des biens et services, rapport sur l’emploi etc. Sans rentrer dans le détail, il se trouve que ces données se sont révélées tout à fait conformes aux attentes. Les marchés attendaient ensuite, non sans une certaine impatience mêlée de nervosité, le début de la saison des publications des résultats des entreprises, saison qui actuellement bat son plein et anime les séances boursières. Là aussi, il s’avère que la première salve de résultats est globalement rassurante. Enfin, le point d’orgue qui focalisait toute l’attention des marchés en ce mois de janvier était sans conteste les réunions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed) les 25 et 31 janvier. Comme c’est le cas depuis bientôt deux ans, les annonces des grandes banques centrales dictent la tendance ainsi que les espoirs ou les doutes des investisseurs. En effet, la progression des indices actions est souvent tributaire des annonces des banquiers centraux mais surtout des interprétations qu’en font les investisseurs. Pour le moment, malgré un manque de visibilité concernant un début de baisse des taux, la tendance des places boursières reste positivement orientée.

Ainsi, nous pouvons constater que les indices boursiers n’ont cessé ces derniers temps d’enchaîner les records par petites touches mais toutefois, sans vraiment s'enflammer. A titre d’exemple, le marché parisien a dépassé son plus haut historique en séance, avec une nouvelle marque record du CAC 40 à 7 656 points en clôture et même 7 702 points en séance. L'indice tricolore a rapidement effacé une partie de ses gains afin d’éviter une trop grande prise de risque avant certains grands rendez-vous à commencer par la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine suivie de la prise de parole de Jerome Powell (J. Powell), puis par la publication toujours très attendue des résultats trimestriels des géants de la Tech. Côté banques centrales d’abord, après le maintien des taux de la BCE le 25 janvier dernier, la Fed a, elle aussi, choisi de rester prudente et de mettre un terme à l'idée persistante d'une possible baisse des taux en mars. Après avoir, sans surprise, laissé ses taux inchangés, elle a indiqué qu’elle n’était pas encore tout à fait prête à baisser ses taux (sous-entendu dès le mois de mars). Cela ne veut pas dire que la Fed écarte l'idée d'une baisse des taux, mais simplement que la réunion de mars est trop proche pour une banque centrale qui répète à chaque occasion que ses décisions dépendent des données sur l’inflation et l’emploi. En conséquence, les anticipations par les marchés d’une baisse de taux lors de la réunion de la banque centrale américaine en mars chutent en-dessous de 20 % au lendemain du discours de J. Powell alors qu’elles continuaient d’évoluer aux alentours de 50 % la veille de la réunion de la Fed et à près de 90 % fin décembre.
Pour être complet concernant cet effondrement des anticipations d’une première baisse de taux de la Fed en mars, il convient également d’ajouter l’influence du rapport sur l'emploi aux États-Unis qui a tenu toutes ses promesses puisque les données qu’il fournit sont toujours attentivement suivies par les marchés pour tenter d'anticiper le prochain mouvement de la Fed. Ce rapport de l'emploi américain du 2 février dernier vient encore plus appuyer la conviction de la Fed de dissiper les attentes excessives pour des baisses de taux en mars. En effet, ce rapport détonant démontre que l’économie américaine se révèle encore une fois pleine de surprise. Il traduit aussi l’impressionnante solidité du marché de l'emploi outre-Atlantique en janvier, avec 353 000 créations d’emplois non agricoles, soit près de deux fois ce que le consensus attendait (185 000 créations de postes). Le chiffre du mois précédent a également été très nettement révisé à la hausse à 333 000 contre une publication initiale de 216 000. Le taux de chômage aux États-Unis se situe donc à 3,7 %, soit un peu moins que les attentes du consensus à 3,8 %.

Côté entreprises ensuite, la semaine dernière a également été marquée par l’accélération du nombre des publications des résultats trimestriels des entreprises en particulier ceux des géants du secteur technologique, les GAFAM. Si les résultats d’Alphabet (- 7,5 %), Microsoft (- 2,69 %) et Apple (- 0,54 %) ont été fraichement accueillis (les marchés très exigeants ne récompensent que l’excellence), en revanche ceux d’Amazon (+ 7,87 %) et Meta (+ 20,32 %) ont été chaleureusement salués.

En résumé, en ce premier mois de l’année, les places boursières peuvent remercier la BCE mais surtout la Fed qui les a propulsés à des niveaux historiques. Aux Etats-Unis le Standard & Poor’s 500 progresse de 1,65 % et l’indice des valeurs technologiques américaines (Nasdaq) de 1,01 % après une fin d’année 2023 exceptionnelle. Les indices Standard & Poor’s 500 et Dow Jones ont même établi de nouveaux records en franchissant respectivement pour la première fois les 4 900 points et les 38 000 points. A l'instar de Wall-Street, les indices européens ont eux aussi atteint de nouveaux records. En zone euro, l’Euro Stoxx 50 gagne 2,8 % et se rapproche des 4 700 points alors que le CAC 40 et le Dax allemand progressent respectivement de 1,5 % et 0,9 %. Pour la première fois de leur histoire l’indice phare parisien a donc établi un nouveau record et franchi le niveau symbolique des 7 700 points tandis que le Dax allemand, lui aussi sur un plus haut historique, flirte désormais avec les 17 000 points. De son côté l’indice MSCI World (actions internationales) monte de 1,14 %. Enfin, pour dresser le bilan de ce premier mois de l’année, le tableau ne serait pas complet sans les résultats du Japon et des Emergents (MSCI Emerging Markets). Comme un copier-coller de l’année dernière, ces deux indices figurent aux extrémités du classement et enregistrent des performances aux antipodes l’une de l’autre. Si le Nikkei japonais caracole en tête des indices et écrase la concurrence avec un bond de 8,43 %, l’indice des pays émergents démarre bien mal l’année avec une chute de 4,68 %.

 

tableau

 

 

Sur le marché des taux, les doutes des investisseurs sur les futures baisses de taux des grandes banques centrales ont dicté la tendance du marché obligataire en janvier. Ce ne sont d’ailleurs pas les statistiques publiées dernièrement aux Etats-Unis qui vont permettre la détente des rendements obligataires. En plus du rapport sur l’emploi américain évoqué précédemment, le moral des investisseurs américains est au beau fixe et même sur un plus haut depuis juillet 2021. Il ressort en janvier à 78,8 contre 70 points attendus et après 69,7 en décembre d’après l'indice de confiance du consommateur américain compilé par l'Université du Michigan. Après la détente vertigineuse des taux au cours des deux derniers mois de l’année, les rendements des obligations ont donc repris leur ascension à la lueur de ces statistiques qui éloignent la possibilité d'une baisse des taux directeurs de la part de la Fed. Ainsi, le taux à dix ans de la dette américaine est passé en quelques jours de 3,86 % fin décembre à près de 4,2 % en janvier tandis que les taux à dix ans français (OAT) et allemand (bund) se sont tendus respectivement de 4,02 % (à 2,661 %) et de 6,06 % (à 2,161 %) en janvier.

Sur les autres marchés, l'or est resté stable avec une très légère baisse de 0,21 % à 2 067,4 dollars l’once vs 2 071,8 dollars l’once fin décembre. Du côté du pétrole, après une chute de plus de 10 % en 2023, le baril remonte. Le Brent de la mer du Nord se situe à 81,71 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York est à 75,85 dollars le baril. Du côté des devises, l'euro recule de 2,21 % face au billet vert à 1,0816 contre 1,1037 dollar fin décembre. Enfin, la volatilité qui traduit la nervosité des marchés est un peu remontée. L’indice de la peur » (VIX pour les actions américaines) se situe à 14,87 fin janvier (vs 12,45 fin décembre). Pour rappel, une volatilité raisonnable se situe généralement entre 15 et 20.

 


Convictions d’investissement


Le reflux de l’inflation et la perspective d’une baisse des taux d’intérêt favorable aux entreprises, aux ménages et aux Etats ont redonné confiance aux investisseurs. Les marchés considèrent que la politique monétaire des banques centrales a porté ses fruits et que nous sommes à la fin de cette période de forte inflation. Ces éléments suffisent à alimenter les prévisions de baisse des taux directeurs des banques centrales. Naturellement, toute l’attention des investisseurs se portera en priorité sur l’évolution des taux d’intérêt. Nous pensons que le début de la baisse des taux aux États-Unis et en Europe interviendra d’ici la fin premier semestre 2024. Les investisseurs ont retrouvé de l’appétit pour les actifs risqués d’autant que les prévisions concernant la croissance économique sont moins mauvaises que redouté. Nous pensons toujours que l’Europe et les États-Unis devraient échapper à la récession en 2024 et même bénéficier du scenario favorable dit « boucle d’or » (goldilocks) c’est-à-dire une croissance qui ralentit sans provoquer de récession, une inflation modérée qui continue mois après mois de décélérer enfin, des résultats d’entreprises qui résistent ce qui in fine, laisse aux banquiers centraux la marge de manœuvre nécessaire pour décider du moment le plus propice pour commencer à baisser leurs taux directeurs. Bien que les dernières réunions des banques centrales ont ouvert la voie à des baisses de taux en 2024, aucun calendrier n’a encore été annoncé. En 2023, l’inflation a dicté le sentiment de marché ; il est probable qu’elle continue de rythmer l’année 2024 tant que l’objectif de 2 % n’est pas atteint. Évidemment, la Fed ne va pas attendre de parvenir à cette cible pour commencer à baisser ses taux mais le calibrage des toutes premières baisses de taux devra être millimétré pour être sûr que l’inflation converge bien vers ces 2 % tout en veillant à ce que les conditions financières ne deviennent pas trop vite trop souples car si tel était le cas, cela pourrait, non pas provoquer un rebond de l’inflation, mais freiner son retour vers les 2 %.

Autrement dit, à moins d’envisager un regain notable de l’inflation (hypothèse dont objectivement nous ne voyons pas la raison), nous sommes certains que la Fed baissera ses taux à plusieurs reprises cette année. Nous savons aussi que leur nombre et leur rythme dépendront de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain. En effet, la Fed a toujours été très réticente à baisser ses taux directeurs dans les semaines qui précèdent l’élection de crainte de se voir accusée de favoriser le camp sortant. Ce calendrier sera donc probablement un frein non négligeable à l’action de la Fed qui risque de se retrouver un peu empêtrée à partir du milieu de l’été. C’est la raison pour laquelle les marchés espèrent qu’elle ne tardera pas à baisser ses taux car il ne faut pas oublier que les États-Unis ont actuellement des taux directeurs entre 5,25 et 5,5 % ce qui avec une inflation proche de 3 %, traduit des taux réels (taux d’intérêt défalqués de l'inflation) très élevés que l’économie ne pourra pas supporter très longtemps. En effet, plus l'inflation baisse, plus la politique monétaire devient restrictive parce que les taux réels remontent. La Fed est parfaitement consciente du fait que si elle maintient ce niveau de taux trop longtemps, les dégâts sur l’économie risqueraient d’être importants. Finalement, le nombre de baisses des taux et le rythme de cette baisse importent assez peu. Si nous partons du postulat que la Fed adoptera à partir de septembre une position de neutralité à l’approche de l’élection présidentielle afin de ne pas influer sur celle-ci, cela ne lui laisse que quatre réunions pour agir entre mars et juillet 2024. Dès lors, il devient matériellement compliqué d’envisager de nombreuses baisses, à moins que l’économie américaine ne tombe subitement en récession, scenario qui, à cette heure, nous paraît peu crédible.

Enfin, les publications des résultats des entreprises au quatrième trimestre 2023 ont globalement bien commencé même s’il est possible qu’elles soient un peu moins solides que celles du troisième trimestre 2023 qui avait largement profité de l’effet stockage - déstockage et du niveau de dépenses des ménages alimenté par leur « inépuisable » matelas d’épargne post-Covid. Dès lors, une déception des publications favorisant une baisse des marchés actions nous semble assez peu probable pour cette vague de résultats. En revanche, le risque de bilans moins flatteurs est selon nous potentiellement plus à craindre lors de la publication des résultats du premier trimestre 2024 (en avril prochain) compte tenu du discours prudent des dirigeants après trois années post Covid exceptionnelles au cours desquelles les grandes entreprises mondiales ont littéralement marché sur l’eau. La consommation des ménages devrait finir par se normaliser ce qui, après des mois en apesanteur, sonnerait juste un retour à la normale pour les entreprises avec l’intégration de ce nouveau contexte économique dans les résultats des grands groupes avec des ajustements sur leurs recettes mais aussi sur leurs cours boursiers. Contrairement aux dernières publications du troisième trimestre 2023 où les statistiques macroéconomiques avaient occulté la qualité des résultats des entreprises, nous pensons cette fois que la microéconomie pourrait-être un facteur de soutien aux marchés actions avant le début de la baisse des taux. Sauf évènement majeur par définition impossible à prévoir, nous ne croyons pas en un scenario adverse pour 2024 c’est à dire un gros décrochage au premier ou au second semestre même si une phase de consolidation plus ou moins importante est toujours possible voire même souhaitable notamment en cas de fortes progressions des indices actions en cours d’année. Dans ce cas-là, nous pensons qu’elle aurait plus de chance de se concrétiser au cours du premier semestre ce qui permettrait aux indices actions de reprendre leur souffle après une fin d’année exceptionnelle et de repartir à l’assaut de nouveaux sommets.

 

Stratégie d’investissement et arbitrages

Les dernières publications des indicateurs macroéconomiques semblent de plus en plus valider notre scenario d'un atterrissage en douceur de l’économie américaine (« soft landing ») accompagné d’une poursuite, même non linéaire, de la désinflation et d’un début de baisse des taux directeurs courant 2024. Si chacune de ces publications continuera d’être minutieusement scrutée par les marchés, nous voyons bien que les premiers résultats des entreprises et que les réunions des banques centrales fin janvier alimentent la tendance haussière des marchés. Nous gardons une opinion positive sur les marchés actions, notamment la zone Euro, le Japon et les petites et moyennes valeurs. L'amélioration de la liquidité mondiale, la baisse des taux à long terme et l'évolution des bénéfices solides soutiennent la hausse des cours des actions. Certains fonds dont les performances étaient en retrait une grande partie de l’année nous ont rassurés. Ils ont bénéficié du net rebond de la bourse. Les solides performances de nos portefeuilles modèles nous confortent dans l’idée que nos allocations soigneusement diversifiées sur le plan géographique et sectoriel mais aussi selon les styles de gestion, sont efficaces. Toutefois, nous profitons de ce début d’année pour réaliser quelques arbitrages sous forme d’ajustements afin d’améliorer encore la pertinence de notre allocation.
 

Arbitrage dans le PEA

  • Nous investissons le solde espèces dans le fonds monétaire Amundi Sérénité PEA (code ISIN FR0011408350 et SRRI 1). Davantage qu’un arbitrage, il s’agit de trouver une solution de rémunération pour cette poche de liquidités de 7 % (solde espèces) qui rappelons-le, est là pour nous permettre d’investir en cas de chute sévère des marchés actions. Ce scenario ne se produisant toujours pas, nous faisons le choix de profiter de la rémunération toujours attractive des placements sans risque.

Arbitrages dans l’assurance vie

  • Nous décidons d’allouer différemment le poids actuel de 11 % de la poche obligataire en allégeant le fonds Amundi Oblig Monde (code ISIN FR0000286338 et SRRI 2) de 5 %. La nouvelle ligne passe ainsi de 11 % à 6 %.
  • Nous réinvestissons ces 5 % sur le nouveau fonds Amundi Oblig International (code ISIN FR0010156604 et SRRI 3). Cette répartition entre deux fonds obligataires au lieu d’un seul offrira une meilleure diversification géographique puisqu’elle nous permettra d’avoir un peu plus de dette américaine en portefeuille (11 % sur Amundi Oblig International vs 4 % pour Amundi Oblig Monde) mais surtout, de ne pas être complètement absent de la dette des pays émergents comme par exemple le Mexique (12 %), la Nouvelle-Zélande (9 %) ou le Brésil (7 %) comme c’était le cas avec le fonds Amundi Oblig Monde. A l’arrivée nous conservons toujours 11 % sur le marché obligataire mais mieux répartis sur deux fonds complémentaires : Amundi Oblig Monde pour 6 % et Amundi Oblig International pour 5 %.
  • Nous allégeons également le fonds Prem’OPCIMMO (code ISIN FR0011063353 et SRRI 2) en passant la ligne de 7 % à 4 %. Le secteur de l’immobilier a beaucoup souffert l’année dernière et a largement sous performé les indices. Même s’il est difficile de savoir à l’avance si le contexte s’améliorera rapidement ou pas en 2024, il risque cependant de continuer de souffrir une partie de l’année. Pour autant, nous conservons une exposition de 4 % car le marché de l’immobilier devrait logiquement profiter d’une amélioration de l’environnement global et notamment du début d’un assouplissement des politiques monétaires des banques centrales (baisses des taux). L’immobilier est certes au tapis mais nous lui laissons une chance pour 2024 et une place dans notre diversification sectorielle.
  • Nous réinvestissons ces 3 % sur le fonds déjà présent en portefeuille Oddo BHF Avenir Europe (code ISIN FR0000974149 et SRRI 4) dont le poids passera de 6 % à 9 %. Nous souhaitons anticiper la baisse des taux par les banques centrales ce qui devrait profiter aux petites et moyennes capitalisations européennes qui composent ce fonds. Ce compartiment de la côte a été fortement pénalisé par le resserrement monétaire des deux dernières années et largement délaissé par les investisseurs. Malgré ces vents contraires, le fonds s’est admirablement bien comporté en 2023 (performance de + 17,1 %) grâce à la pertinence de la sélection de titres de l’équipe de gestion. Non seulement il a surperformé son indice de référence (+ 13,5 %) mais il a pratiquement fait jeu égal avec l’indice Euro Stoxx 50 (+ 19,2 %) composé de grandes capitalisations européennes. Enfin nous jouons le retour en grâce des petites et moyennes valeurs (mid et small) faiblement valorisées et le côté spéculatif de ces titres avec le retour du M&A (les fusions et acquisitions) en 2024.

 

 

La Fed maintient ses taux inchangés mais fait évoluer son discours


Lors de sa dernière réunion du 31 janvier, la Fed a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés dans la fourchette de 5,25 - 5,50 %. Si cette décision était largement anticipée par les investisseurs, le discours de J. Powell a été le principal événement. Le président de la Fed a confirmé que les taux directeurs étaient « probablement à leur sommet pour ce cycle de resserrement monétaire », anticipant que « si l’économie évoluait comme prévu, il serait probablement approprié de commencer à les réduire cette année ». J. Powell a également souligné qu’une grande partie des membres du Comité de politique monétaire de la Fed était favorable à une baisse des taux cette année.

Son communiqué du 1er février a été riche d’enseignements puisqu’il diffère considérablement de tous les précédents ce qui n’arrive que dans les phases de transition vers une nouvelle séquence de politique monétaire. Autrement dit, la Fed envisage bien désormais d’écrire un tout nouveau chapitre, celui de la baisse des taux. Concrètement, elle confirme le pivot annoncé lors de sa réunion du 1er novembre dernier puisque pour la première fois, les mentions d’un éventuel resserrement monétaire sont supprimées de son communiqué. Mais l’institution de Washington s’empresse d’ajouter qu’elle n’est pas non plus pressée. Elle ne veut surtout pas commettre une erreur de politique monétaire en baissant ses taux directeurs trop vite. Même si J. Powell a indiqué qu’une baisse de taux en mars n’était pas le scenario central le plus probable, il n’a pas non plus balayé l’idée d’un revers de main « une baisse de taux en mars reste possible ». La Fed ne veut tout simplement pas aller trop vite et risquer d’être prise à contrepied par les chiffres de l’inflation à commencer par celui du 9 février prochain. En résumé, les décisions seront prises « comité par comité ». Dans ce contexte, les investisseurs qui espéraient que la Fed commence à réduire ses taux en mars devront, sans doute attendre la réunion de mai.

 


La BCE opte pour un statu quo


Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé ses taux directeurs inchangés pour la troisième fois consécutive à l’issue de sa première réunion de politique monétaire du 25 janvier en 2024. Malgré les trépignations des marchés, le Conseil des gouverneurs a jugé qu'il était prématuré de les baisser et encore plus de parler de baisse. Le taux de dépôt a donc été maintenu à 4 %, soit son plus haut niveau depuis la création de l'euro il y a vingt-cinq ans. Lors de sa conférence de presse, Christine Lagarde (C. Lagarde) s'en est tenue au message prudent relayé lors de la dernière réunion de décembre. Au cours des derniers jours, certains commentaires de membres de la BCE avaient déjà laissé pressentir une telle décision. A ce stade, les taux directeurs de la zone euro semblent donc avoir atteint un pic. Hormis le risque de « chocs supplémentaires », C. Lagarde a estimé que les taux ne devraient plus augmenter tout en ajoutant « qu’une première baisse des taux directeurs était peu probable avant l’été ». Dans ce contexte, nous pouvons considérer que la réunion du mois de juin sera probablement décisive. La présidente de la BCE a également confirmé que la tendance globale était encourageante puisque l’inflation avait connu un léger reflux dans la zone euro en janvier à 2,8 % sur un an, après 2,9 % en décembre.

Les membres de la BCE privilégient aujourd’hui une position d’attente dans un environnement où l'évolution des prix reste incertaine. Plusieurs d’entre eux jugent que toute discussion relative à une détente monétaire serait prématurée et que le maintien d’un niveau de taux élevé pendant une durée suffisamment longue devrait permettre de ramener l’inflation proche de sa cible de 2 %. Ils considèrent que les données sur l'évolution des salaires seront nécessaires pour avoir une vision claire des pressions inflationnistes sous-jacentes, or ces chiffres ne seront publiés qu’en avril. D’ici là, l’évolution de la politique monétaire de la BCE dépendra des prochaines données économiques en zone euro et principalement de la poursuite du processus de désinflation ainsi que de signes clairs de détérioration de l’économie, seules données susceptibles de pousser la BCE à commencer à réduire ses taux. Parmi les éléments l'incitant à la prudence, la BCE surveille attentivement les perturbations des routes commerciales en mer Rouge, liées aux attaques de rebelles houthis du Yémen sur les navires marchands, même si les surcoûts occasionnés sur le fret ne pèsent guère plus de 1,5 % du coût total des produits. L'autre sujet de vigilance concerne l'évolution des rémunérations pour laquelle la BCE attend une stabilisation des augmentations de salaires.
Comme souvent, les marchés n’ont retenu que ce qu’ils voulaient entendre et se sont emballés pour une première baisse de taux dès avril et ce en dépit des précautions oratoires de C. Lagarde. Selon leurs anticipations, la probabilité d'une première baisse des taux au printemps serait de 80 %, suivie d'un assouplissement de 140 points de base des taux directeurs d'ici à la fin de l'année. A ce stade, nous estimons que la première baisse devrait intervenir d’ici à l’été mais elle pourrait tout aussi bien avoir lieu dès la réunion d'avril. Seule une croissance atone dans la zone euro pourrait justifier une détente monétaire plus rapide que celle que les grands argentiers laissent entendre. L'économie de la zone euro a probablement stagné au dernier trimestre 2023 (croissance du PIB de 0,1 % au 4ème trimestre et de 0,5 % pour 2023). Un contraste saisissant avec le fort rebond surprise du PIB américain sur la même période (3,3 % au 4ème trimestre en annualisé et 2,5 % pour 2023). Mais à en croire des indicateurs avancés de l'activité (PMI), la croissance pourrait gagner de la vigueur dans les mois à venir. La bonne résistance du marché de l'emploi européen jusqu'à présent donne du crédit à l'hypothèse d'un atterrissage en douceur, plutôt qu'un retournement violent de la conjoncture. A l’arrivée, nous anticipons pour l’année 2024 une réduction de 100 points de base ce qui devrait ramener le taux de facilité des dépôts de la BCE à 3 % en fin d’année.

 

A suivre dans les prochaines semaines :

  • Poursuite et fin des publications des résultats annuels des entreprises (T4 2023)
  • Evolution de l’inflation, de l’emploi, de la confiance des ménages, du pétrole, des investissements etc
  • Réunions des banques centrales le 7 mars pour la BCE et le 21 mars pour la Fed
  • Géopolitique : évolution des conflits au Proche-Orient et en Ukraine
  • Situation en Chine : annonces de mesures de relance budgétaires ou monétaires

 

 

 

Rédacteurs : Nicolas DUPLANTIER - L’illustration graphique présentée ne constitue pas une prévision de la performance future de vos investissements. Elle a seulement pour but d’illustrer les mécanismes de votre investissement sur la durée de placement. L’évolution de la valeur de votre investissement pourra s’écarter de ce qui est affiché, à la hausse comme à la baisse. En poursuivant votre navigation, vous reconnaissez avoir pris connaissance de cet avertissement, l’avoir compris et en accepter le contenu. Les informations et analyses diffusées par Parlons Patrimoine ne constituent qu’une aide à la décision pour les investisseurs. La responsabilité de la caisse régionale Crédit Agricole Pyrénées Gascogne ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l’utilisation des informations et analyses par les lecteurs. Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter.
Les investissements présentés ici sont dynamiques et présentent un risque de perte en capital
L'adaptation de nos propositions au profil d'investissement de chaque client suit 4 règles principales :

  • Cantonnement : définition d'un pourcentage du patrimoine financier soumis au risque, avec un conseil et un suivi global sur la totalité des contrats intégrant ce risque (PEA, CTO et UC d'assurance-vie)
  • Diversification : géographique, thématique, devise, différentes stratégies et sociétés de gestion, ne pas empiler du risque par des actifs identiques : lignes différentes entre PEA, CTO et UC d'assurance-vie 
  • Volatilité/Gestion du risque : risque global (volatilité) relativement faible (par rapport au cac40 ou aux actions en direct par exemple), complémentarité des lignes dans le but de construire un portefeuille équilibré
  • Communication/suivi : mail et article mensuel sur www.ca-pg.fr
     
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