Point mensuel novembre 2023 - Investissements
07/12/2023 - 20 min de lecture
Rubrique : Fiscalité
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Point mensuel novembre 2023 - Investissements
Le mois de novembre a mis un terme spectaculaire à une baisse larvée des marchés actions après un long mouvement baissier entamé au mois d’août et achevé fin octobre. Le facteur décisif et fondamental à cet éclatant mois de novembre aura été la détente spectaculaire des rendements obligataires suite aux discours plus accommodants des grands argentiers de la planète (en particulier celui de Jerome Powell), discours intervenants dans le sillage de la poursuite de la décélération de l’inflation de part et d’autre de l’Atlantique. Le statu quo des banques centrales sur leurs taux directeurs a donc été salué par l’ensemble des marchés financiers. Les places boursières ont donc retrouvé des ailes après trois mois consécutifs de baisse. Les actions internationales (MCSI World) ont bondi de 9,21 % suivies des États-Unis de la zone euro dont les indices Standard & Poor’s 500 et Euro Stoxx 50 ont grimpé respectivement de 8,92 % et 7,91 %. Évènement rare, les Émergents (MSCI Emerging Markets) ont pratiquement fait jeu égal en progressant de 7,86 % tandis que le Japon a vu son indice Nikkei s’apprécier de 4,81 %. Nos portefeuilles progressent ce mois-ci de 5,3 %.
Par rapport à nos concurrents (catégorie Quantalys allocation Monde offensive), notre avance est de 52 % avec une performance globale de 136,7 % depuis le 31/12/2011. Résultats de nos conseils d’investissements au 30/11/2023 :


Comme chaque mois, voici le tableau des performances des investissements que nous conseillons : nous avons investi 100 000 euros sur chaque portefeuille type au 31 Décembre 2011, et nous donnons donc la performance du portefeuille et de chaque ligne pour les supports PEA et assurance-vie (Floriane, Espace Liberté et Anaé) au 30/11/2023.
Portefeuille type PEA : valorisation : 246 632 €

Portefeuille type Assurance-vie (Floriane, Espace Liberté 1 & 2 et Anaé) : valorisation : 219 573 €

Répartition du portefeuille actuel :

Point marchés
Après une série déprimante de trois mois compliqués, le mois de novembre symbolise le mois du rebond avec des performances exceptionnelles sur toutes les classes d’actifs à l’exception de certaines matières premières comme le pétrole. Novembre aura été un mois record pour le marché obligataire qui aura vu le rendement de ses taux souverains se détendre considérablement. Il l’aura été également pour le marché actions dont les indices auront été les principaux bénéficiaires de cette détente des taux ce qui à l’arrivée, leur aura permis d’accélérer sans interruption et d’effacer en un seul mois l’intégralité de leur baisse des trois mois précédents avec des bonds de 6 % à 10 % selon les places boursières.
Durant tout le mois, les actifs risqués (actions et obligations) ont été portés par plusieurs facteurs déterminants et rassurants pour la suite de l’année et pour 2024. D’abord, une nouvelle confirmation du recul de l'inflation aux Etats-Unis comme en Europe. Cette publication rassurante éloigne encore plus l’éventualité d'un relèvement des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) les 13 et 14 décembre prochains. Puis, la publication de statistiques macroéconomiques qui continuent de se dégrader lentement et qui traduisent le ralentissement voulu par les banques centrales des économies américaine et européenne. Ensuite, les décisions des banquiers centraux de maintenir leurs taux directeurs inchangés. Enfin, la résultante à ces trois facteurs avec la détente spectaculaire du marché obligataire qui a permis aux investisseurs de retrouver de l’appétit pour le risque c’est-à-dire les actions. Malgré les graves tensions géopolitiques au Proche-Orient et en Ukraine, l’ensemble de ces informations (très positives) a tout simplement contribué à faire du mois de novembre la meilleure performance de l’année pour les marchés obligataires et pour les principales places boursières mais aussi, le deuxième meilleur mois de l'année pour les actions européennes après celui de janvier.
Au cours du mois de novembre, les performances exceptionnelles des indices boursiers sont la conséquence directe de cette spectaculaire détente du marché obligataire. L’embellie des marchés actions peut sembler paradoxale alors que les grandes économies américaine, européenne ou même chinoise subissent un ralentissement plus ou moins marqué. Pourtant, fort de leur capacité d’anticipation, les marchés ont décidé de voir l’avenir positivement. Certains indices boursiers se sont véritablement envolés. Parmi ceux des grandes zones géographiques, les meilleures performances reviennent en novembre aux actions internationales et américaines. Ainsi, les indices MSCI World et Standard & Poor’s 500 ont bondi respectivement de 9,21 % et 8,92 %. Ils devancent la zone euro et les Emergents qui s’adjugent des performances de 7,91 % (Euro Stoxx 50) et de 7,86 % (MSCI Emerging Markets). Une telle performance ne s’était plus produite depuis novembre 2020. A l’époque souvenons-nous, les marchés avaient salué l’arrivée imminente d’un certain vaccin anti-Covid. Abonné depuis plus de 6 mois aux premières places, le Japon ferme pour une fois la marche avec une hausse de 4,81 % mais il garde une confortable avance sur l’année 2023.

Terminons avec les deux premières économies de la zone euro ; le marché allemand (indice Dax) surperforme ce mois-ci assez nettement le marché français (CAC 40) avec des gains respectifs de 9,48 % et 6,17 %. L’indice phare tricolore est pour le moment toujours pénalisé par les prises de bénéfices significatives (- 20 %) subies par LVMH depuis le milieu de l’été, titre qui pèse près de 15 % de l’indice. Toutefois, l’indice parisien enregistre tout de même son deuxième meilleur mois de l’année (+ 6,17 % à 7 310 points) soit plus très loin de son sommet historique du 21 avril dernier (7 577 points). Son meilleur mois reste celui de janvier (+ 9,4 %) lorsque les espoirs de réouverture de l'économie chinoise avaient provoqué une importante effervescence, notamment sur le secteur du luxe.
Sur le marché des taux, le mois de novembre aura été le témoin de la spectaculaire détente des taux longs et par la même, de la meilleure performance du marché obligataire depuis 1985. Cette performance inédite résulte d’abord de la confirmation d’une inflation qui continue mois après mois de refluer et ensuite de taux directeurs des banques centrales qui restent une nouvelle fois inchangés ce qui d’une part éloigne de plus en plus l’éventualité d'un relèvement des taux et d’autre part, valide un peu plus le scenario d’un plateau durable des taux directeurs et principalement ceux de la Fed. Ainsi, le taux à dix ans de la dette américaine a perdu près de 70 points de base passant de plus de 5 % à 4,33 % en l’espace d’à peine un mois, une dégringolade d’une violence rare de près de 13 %. Même constat en Europe, puisque le taux à 10 ans allemand qui sert de référence (le bund) est passé de plus de 3 % à 2,44 % et celui de l’OAT 10 ans française a reculé de 3,60 % à 3,02 % soit des chutes de près de 12 % sur le seul mois de novembre. Pour les marchés, il ne fait aucun doute que les grandes banques centrales en ont terminé avec les hausses de taux et que désormais ce sont les baisses qui seront à l’ordre du jour des prochaines réunions planifiées en 2024. Naturellement les paris vont déjà bon train, et le consensus ne cesse d’évoluer passant d’un début de pivot début du deuxième trimestre 2024 à fin du premier semestre 2024 ou fluctuant entre deux ou quatre baisses de taux aux États-Unis d’ici fin 2024. Nous ne sommes qu’au début des spéculations.
Depuis le 1er janvier 2023, les principaux emprunts d’Etats ont connu des évolutions opposées. La dette américaine à dix ans est passée de 3,879 % à 4,330 % soit une progression de 11,63 %. A l’inverse, la dette allemande à 10 ans a baissé de 4,5 % passant de 2,564 % à 2,449 % quant à l’OAT française à 10 ans, celle-ci a reculé de 2,76 % passant 3,113 % à 3,027 %.
Depuis le début de l’année et à quelques semaines d’établir un bilan pour 2023, la plupart des indices boursiers ont effacé la baisse des trois derniers mois (août à octobre) et ont retrouvé leur niveau du milieu de l’été voire leur plus haut de l’année. Malgré un mois de novembre légèrement en retrait par rapport aux autres places boursières, le Japon conserve nettement sa place de leader avec une performance annuelle de + 28,33 % pour son indice Nikkei. Le Standard & Poor’s 500 suit avec une hausse de 18,97 %. Il est suivi par l’indice des actions internationales (MSCI World) qui s’adjuge un gain de 16,17 %. Ce dernier devance d’une courte tête l’Euro Stoxx 50 qui progresse de 15,52 %. Au sein de la zone euro, le place de Francfort distance désormais celle de Paris avec des performances respectives de + 16,46 % et + 12,92 %. Après une performance digne des meilleurs élèves novembre, les Emergents (MSCI Emerging Markets) renouent avec une performance annuelle positive de 3,21 %.

Afin de rendre à César ce qui appartient à César, précisons que depuis le début de l’année c’est l’indice Nasdaq qui enregistre la plus forte progression. Avec une performance de + 35,92 % il fait donc mieux que l’indice Nikkei (+ 28,33 %), mais rappelons aussi que l’indice américain se concentre uniquement sur le secteur des valeurs technologiques américaines (particulièrement à la fête cette année) contrairement à l’indice japonais qui regroupe des valeurs au sein de tous les secteurs économiques.
L'or a continué de progresser au mois de novembre avec une hausse de 2,20 %. Après son bond de près de 7 % en octobre, il franchit (à la hausse) à nouveau le seuil symbolique des 2 000 dollars à 2 038,1 dollars l’once. Il gagne désormais 11,6 % depuis le début de l’année (1 826,2 dollars au 1er janvier). Les investisseurs se souviennent que le métal précieux est également une valeur refuge et sans doute la seule qui compte vraiment en période de fortes tensions géopolitiques. Le climat actuel d’incertitudes pourrait lui permettre de se maintenir largement au-dessus des 2 000 dollars voire d’établir de nouveaux records (cf. « L’or sur un plus haut historique »). Il reste une protection recommandée afin de se protéger de la forte volatilité sur les marchés.
Le pétrole avec le baril de la mer du Nord (Brent) poursuit en novembre sa baisse (- 5,24 %). Cette tendance d’un cours qui continue de refluer a largement contribué à la poursuite du processus de désinflation au mois de novembre. Il continue de fluctuer à la hausse comme à la baisse et recule désormais de 3,58 % depuis le début de l’année à 82,83 (vs 85,91 dollars fin décembre).
Sur le marché des devises l'euro augmente ses gains face au dollar. Il serait plus juste de dire que ce dernier perd du terrain à cause de la baisse des bons du Trésor américain. La devise de la zone euro s’apprécie sur le mois de 2,93 % face au billet vert à 1,0886 contre 1,0576 dollar fin octobre. Depuis le début de l’année, la monnaie unique progresse à nouveau légèrement de 1,72 % (vs 1,0702 dollar fin décembre).
La volatilité qui traduit la nervosité des marchés a considérablement baissé avec un « indice de la peur » (VIX pour les actions américaines) qui se situe à 13,76 fin novembre (vs 18,13 fin octobre) et ce malgré les tensions au Proche-Orient. Pour rappel, une volatilité raisonnable se situe généralement entre 15 et 20.
Convictions d’investissement
L’embellie des marchés actions peut sembler paradoxale alors que les grandes économies américaine, européenne ou même chinoise subissent un ralentissement plus ou moins marqué. Pourtant, fort de leur capacité d’anticipation, les marchés ont décidé de voir l’avenir positivement. Le reflux de l’inflation et la perspective d’une baisse des taux d’intérêt favorable aux entreprises, aux ménages et aux Etats ont suffi à redonner confiance aux investisseurs. Au mois de novembre, les prix ont ainsi augmenté de 3 % aux Etats-Unis (vs 3,2 % en octobre et 3,7 % en septembre) tandis qu’en zone euro l’inflation est tombée à 2,4 % (vs 2,9 % en octobre). Les marchés considèrent que la politique monétaire des banques centrales a porté ses fruits et que nous sommes à la fin de cette période inflationniste inédite depuis près de quarante ans. Ces conclusions suffisent à alimenter les prévisions de baisse des taux directeurs des banques centrales l’année prochaine. Naturellement toute l’attention des investisseurs se portera en priorité sur l’évolution des taux d’intérêt de la Fed même si Jerome Powell (J. Powell) cherche à chaque fois qu’il en a l’occasion à temporiser leurs spéculations concernant le début d’un assouplissement de la politique monétaire de la Fed. D’après le consensus des économistes, la probabilité de voir pivoter les taux de la Fed au cours du premier semestre serait actuellement de 50 %. De notre côté, nous pensons plutôt que le début de la baisse des taux aux États-Unis n’interviendra pas avant la fin du premier semestre 2024.
En Europe, la baisse des taux de la BCE devrait intervenir après celle de la Fed si l’on se réfère à la chronologie des précédentes décisions, même si pour nous, rien n’est moins sûr. Évidemment, il serait surprenant que l’institution de Francfort devance celle de Washington. Le passé récent démontre que cette dernière a toujours été plus prompte à réagir dans un sens ou dans l’autre. Pourtant, les dernières statistiques macroéconomiques démontrent que le durcissement des conditions d’octroi de crédit et la transmission de la politique monétaire restrictive de la BCE à l’économie réelle auront été plus rapides et efficaces en Europe qu’aux États-Unis. Dès lors, nous considérons qu’il n’y aurait rien de surprenant à ce que la BCE annonce sa première baisse des taux avant la Fed étant donné son niveau plus faible de croissance économique.
Les perspectives d’un changement de politique monétaire par les banques centrales ont d’ores et déjà fait baisser les taux des obligations souveraines qui avaient atteint des sommets historiques en octobre. Les investisseurs ont donc retrouvé de l’appétit pour les actifs risqués d’autant que les prévisions de croissance économiques sont moins mauvaises que redouté. L’économie américaine reste très robuste et en Europe le ralentissement est principalement marqué en Allemagne. Comme pour les États-Unis, nous pensons que le Vieux Continent pourrait échapper à la récession en 2024 et même bénéficier d’un scenario favorable dit « boucle d’or » ou « goldilocks » (scenario qui actuellement fait consensus).
Par cette formule imagée du monde de la finance, les marchés veulent signifier qu’ils prévoient une croissance qui ralentit sans provoquer de récession, une inflation modérée qui continue mois après mois de décélérer, des résultats d’entreprises qui résistent comme ce fut globalement le cas au troisième trimestre avec des publications conformes aux attentes, ce qui in fine, laisse aux banquiers centraux la marge de manœuvre nécessaire pour décider du moment le plus propice pour commencer à baisser leurs taux directeurs. Dernier point notable, la prudence des discours des dirigeants pour 2024 après trois années post Covid exceptionnelles au cours desquelles les grandes entreprises mondiales ont littéralement marché sur l’eau. La consommation des ménages devrait finir par se normaliser ce qui, après des mois en apesanteur, sonnerait un retour à la normale pour les entreprises avec l’intégration de ce nouveau contexte économique dans les résultats des grands groupes avec des ajustements sur leurs recettes mais aussi sur leurs cours boursiers.
Dans les précédents points mensuels nous indiquions notre conviction que la baisse des indices boursiers était temporaire et ne constituait pas un retournement des marchés. Les performances du mois de novembre en ont apporté la démonstration puisque trente-cinq entreprises de la cote parisienne sur quarante ont enregistré une hausse de leurs cours. Il serait donc logique aujourd’hui de se demander si cette tendance haussière est durable ou pas, autrement dit, si la bourse a progressé trop vite ou pas ? Nous ne le pensons pas car les faibles valorisations des entreprises dans bon nombre de secteurs peuvent continuer de soutenir la tendance de novembre avec notamment les secteurs ayant été les plus sensibles à la hausse des taux au cours des derniers mois et qui ont dernièrement le plus rebondi comme les valeurs industrielles (Stellantis, Schneider Electric, Saint Gobain) ou les cycliques (Crédit agricole, BNP Paribas) ou enfin les petites et moyennes capitalisations qui ont enfin retrouvé des couleurs après trois années de traversée du désert.
Quel pourrait-être l’obstacle à la réalisation de ce scenario ? Si les banques centrales et notamment la Fed, n’ont pas rapidement la preuve que les risques inflationnistes sont bel et bien derrière nous, alors elles décaleront le temps qu’elles le jugeront nécessaire le début de la baisse de leurs taux directeurs destinée à assouplir leur politique monétaire. Dès lors, il faudra d’abord surveiller les statistiques de l’emploi du marché américain et voir si la spirale entre les prix et les salaires est bien stoppée. Il conviendra ensuite de garder un œil sur les matières premières qui sont un indicateur avant-coureur des tensions inflationnistes et en particulier le pétrole. Ainsi un baril qui reviendrait proche de 100 dollars (par exemple à cause d’une forte demande de l’économie chinoise) pourrait retarder un début de baisse des taux des banques centrales. A l’inverse, un baril qui resterait au niveau actuel voire se rapprocherait de 70 dollars inciterait davantage les banquiers centraux à entamer leur cycle d’assouplissement monétaire plus rapidement.
En conclusion, le bilan actuel des places boursières est très positif. En se gardant bien de tomber dans une euphorie excessive, il offre aux investisseurs un nouveau vent d'optimisme tout en continuant d’être vigilants. Les marchés actions poursuivent leur rebond après la confirmation d'une décélération de l'inflation aux États-Unis et en Europe. Après les dernières décisions des banques centrales (BCE le 26 octobre et Fed le 1er novembre), cette publication était clairement la plus attendue en novembre. Les chiffres de l'inflation américaine ressortis inférieurs aux attentes ont fait le bonheur des investisseurs « bullish » c'est-à-dire ceux qui misent sur une hausse des marchés. La hausse des prix a nettement ralenti aux États-Unis. L'indice des prix à la consommation (CPI) est ressorti à 3 % sur un an en novembre (vs 3,2 % en octobre alors que les économistes sondés par le Wall Street Journal attendaient un chiffre de 3,3 % sur un an. Mieux encore, l'inflation dite « cœur » (« core »), c'est-à-dire hors prix de l'alimentaire et de l'énergie, s'établit à 3,5 % sur un an en octobre (vs 3,7 % en septembre), soit au plus bas depuis avril 2021. A l’arrivée, cette publication bénéficie à l’ensemble des classes d’actifs puisqu’elle éloigne encore plus la perspective d'un relèvement des taux par les banques centrales. Les marchés semblent de plus en plus décidés à d'adhérer au scenario que nous réitérons dans chacun de nos points mensuels depuis le début de l’année à savoir celui d'un atterrissage en douceur de l’économie américaine accompagné d’une poursuite, même non linéaire, de la désinflation et d’un début de baisse des taux directeurs courant 2024.
La dernière ligne droite avant la fin de l’année est souvent marquée par un rallye (période de hausse) des marchés actions. Nous verrons bien ce qu’il en est pour la fin de l’année 2023 et le début de l’année prochaine mais une chose est certaine, les indices actions ont retrouvé des couleurs et un certain élan depuis la fin octobre. En attendant que ces prévisions se concrétisent et que la visibilité globale s’améliore, nous choisissons d’attendre les réunions des banques centrales mi-décembre et de nous laisser porter par l’actuel mouvement haussier avant de modifier nos portefeuilles. Nous conservons encore certains fonds dont les performances étaient en retrait une grande partie de l’année et les laissons profiter du net rebond de la bourse avant de dresser un bilan et de décider de les arbitrer ou pas. Le redressement des performances nous conforte dans l’idée que l’allocation de nos portefeuilles modèles est bien équilibrée tant sur le plan géographique et sectoriel que sur les styles de gestion présents.
L’or sur un plus haut historique
Le 4 décembre, l’or a atteint un nouveau sommet historique à 2 135,39 dollars l’once. Dans l’après-midi, son cours est immédiatement redescendu à 2 024 dollars. Le précédent record (2 063 dollars) remontait à août 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 paralysait la planète. A cette époque très particulière qui nous a tous marqués, les investisseurs se ruaient dessus car ils redoutaient un cataclysme économique. Cette fois-ci, les raisons qui propulsent le métal précieux au plus haut pour la quatrième fois depuis 2020 sont nombreuses et pas toujours évidentes.
D’abord l’évènement et son déroulement. Lors de son intervention du 1er décembre dernier, le président de la Fed a précisé qu’il serait prématuré de la part des marchés de spéculer sur le moment où les taux d’intérêt allaient baisser. En interprétant la déclaration de J. Powell, les investisseurs n’ont voulu retenir que la seconde partie de son avertissement à savoir que le pic des taux était atteint et qu’il ouvrait la voie à une baisse dans les mois à venir. Ce raccourci a eu pour effet de propulser l’or vers un nouveau sommet. Pourtant ces derniers mois, la résistance de l’économie américaine encourage plutôt à la retenue ou à la prudence face à cette perspective. Néanmoins, le ralentissement de l’activité de part et d’autre de l’Atlantique devrait prochainement inciter les banques centrales à assouplir leur tour de vis sur les conditions financières.
Ensuite, le facteur psychologique et conjoncturel. Mécaniquement, nous savons qu’une baisse des taux d’intérêt profite généralement à l’or. Ce dernier qui ne délivre ni rendement ni dividende est souvent délaissé par les investisseurs lorsque les rendements des obligations sont élevés comme ce fut le cas ces derniers temps. En revanche, en période de taux plus faibles, il retrouve tout son attrait. Ainsi, après les pics atteints par les taux en octobre, la baisse générale du niveau des emprunts d’État ces dernières semaines a précipité le mouvement de hausse de l’or. En corollaire, la baisse du dollar qui accompagne celle des bons du Trésor américain profite aussi au métal précieux.
Les tensions géopolitiques et le conflit au Moyen-Orient sont une autre explication. En effet, la remontée des cours de l’or a débuté juste après l’attaque terroriste du 7 octobre contre Israël. Le métal jaune a depuis retrouvé ses habits d’éternelle valeur refuge, tout comme l’argent, qui a également rebondi (+ 16 % depuis le 3 octobre). Les incertitudes géopolitiques avec le Moyen-Orient mais aussi la guerre en Ukraine et les tensions entre la Chine et Taïwan incitent les investisseurs à conserver dans leurs portefeuilles des actifs refuges tel que l’or.
Des raisons plus culturelles participent également à la demande en or. Certains pays comme la Chine et surtout l’Inde achètent également de l’or par tradition. En Chine, les consommateurs se prémunissent contre le ralentissement économique et la crise immobilière en investissant dans le métal précieux. En Inde, l'offrande de l’or est une tradition millénaire. Le métal précieux est considéré à la fois comme un placement et une couverture contre les risques. De plus, la population indienne achète énormément d’or pour l'offrir sous toutes ses formes : bijoux, pièces d'or notamment pour la fête des lumières le « Diwali » qui lance la saison des mariages.
Les achats par les banques centrales mondiales jouent également un rôle majeur sur le cours de la « relique barbare » comme l’appelait l’économiste John Maynard Keynes. En 2022, elles ont acheté 1 136 tonnes d’or, soit 25 % du marché annuel (4 500 tonnes). Un record inégalé depuis 1967. La tendance s’est poursuivie cette année avec 800 tonnes achetées au cours des neuf premiers mois de l’année, un nouveau record, selon le World Gold Council. En 2023, la Chine est le principal acheteur (200 tonnes), mais la Pologne est également très présente, après avoir déjà plus que doublé ses réserves d’or. La Chine, qui détient beaucoup de bons du Trésor américains, cherche à diversifier ses actifs financiers en achetant de l’or, l’une des rares valeurs refuges. Cela fait partie de sa stratégie de « dédollarisation ». Plusieurs autres pays comme la Russie, la Turquie, l’Égypte, le Qatar ou l’Ouzbékistan adoptent la même démarche et renforcent leurs réserves en or. Les sanctions occidentales contre la Russie accentuent cette défiance vis-à-vis du dollar et l’appétit pour la diversification. Cette tendance a ainsi permis à l’or de résister et de ne pas tomber sous les 1 600 dollars lorsque les taux d’intérêt sont remontés.
Historiquement, les plus gros détenteurs de réserves d’or sont les États-Unis (8 100 tonnes), l’Allemagne (3 355 tonnes), l’Italie et la France (2 400 tonnes chacune) récemment rattrapées par la Russie et la Chine. En règle générale, plus des deux tiers des réserves de change des grandes banques centrales occidentales sont placées en or, le reste étant sur des devises ou des obligations d’État. Depuis 2008, les grands argentiers ont redécouvert les atouts de cette valeur refuge en période troublée. Cette tendance devrait se poursuivre, puisqu’un quart des banques centrales interrogées en juin par le World Gold Council indiquaient qu’elles prévoyaient d’acheter de l’or au cours des douze prochains mois. En conséquence, la production minière d’or pour répondre à cette demande semble se diriger elle aussi vers un record cette année.
Enfin, des motivations ponctuelles et spéculatives contribuent à ce contexte porteur pour le métal jaune. Celui-ci attire les hedge funds (fonds spéculatifs) dont les investissements via des contrats à terme ont augmenté de 15 % la semaine dernière. Ces derniers spéculent sur une poursuite de la hausse des cours du métal précieux. Ce scenario devrait se réaliser puisque les experts s’attendent à ce que l’once d’or franchisse de nouveaux sommets dans les mois qui viennent. En effet, la hausse des cours de l’or s’intensifiera lorsque les banques centrales commenceront à baisser leurs taux. Elle pourrait être d’autant plus marquée que les risques géopolitiques seront malheureusement toujours d’actualité ce qui fait conclure à certains experts que les cours pourraient encore augmenter de 10 % à 15 % pour atteindre la fourchette de 2 300 à 2 400 dollars l’once dans les mois qui viennent. Plus que jamais, nous maintenons notre fonds or au sein de notre portefeuille assurance vie.



A suivre dans les prochaines semaines :
- Réunions des banques centrales le 13 décembre pour la Fed et le 14 décembre pour la BCE
- Géopolitique : évolution des conflits au Proche-Orient et en Ukraine
- Indicateurs macro-économiques : inflation, emploi, confiance des ménages, investissements etc
- Évolution de la situation en Chine : annonces possibles de mesures de relance budgétaires ou monétaires
- Évolution du cours du pétrole
Rédacteurs : Nicolas DUPLANTIER - L’illustration graphique présentée ne constitue pas une prévision de la performance future de vos investissements. Elle a seulement pour but d’illustrer les mécanismes de votre investissement sur la durée de placement. L’évolution de la valeur de votre investissement pourra s’écarter de ce qui est affiché, à la hausse comme à la baisse. En poursuivant votre navigation, vous reconnaissez avoir pris connaissance de cet avertissement, l’avoir compris et en accepter le contenu. Les informations et analyses diffusées par Parlons Patrimoine ne constituent qu’une aide à la décision pour les investisseurs. La responsabilité de la caisse régionale Crédit Agricole Pyrénées Gascogne ne peut être retenue directement ou indirectement suite à l’utilisation des informations et analyses par les lecteurs. Il est recommandé à toute personne non avertie de consulter un conseiller professionnel avant tout investissement. Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter.
Les investissements présentés ici sont dynamiques et présentent un risque de perte en capital
L'adaptation de nos propositions au profil d'investissement de chaque client suit 4 règles principales :
- Cantonnement : définition d'un pourcentage du patrimoine financier soumis au risque, avec un conseil et un suivi global sur la totalité des contrats intégrant ce risque (PEA, CTO et UC d'assurance-vie)
- Diversification : géographique, thématique, devise, différentes stratégies et sociétés de gestion, ne pas empiler du risque par des actifs identiques : lignes différentes entre PEA, CTO et UC d'assurance-vie
- Volatilité/Gestion du risque : risque global (volatilité) relativement faible (par rapport au cac40 ou aux actions en direct par exemple), complémentarité des lignes dans le but de construire un portefeuille équilibré
- Communication/suivi : mail et article mensuel sur www.ca-pg.fr