La fréquence des négociations collectives dépend en grande partie de la présence de délégués syndicaux dans l’entreprise. D’ou une propension à négocier bien plus importante dans les grandes entreprises, où une délégation syndicale est généralement présente, que dans les petites (l’élection de délégués syndicaux n’est possible qu’à partir de 50 salariés). Selon l’enquête de la Dares, qui court sur une durée de 3 ans (2014 à 2016), 98% des établissements de 1 000 salariés et plus ont mené une négociation collective sur la période concernée, contre 30% seulement des établissements de moins de 50 salariés.
LES SECTEURS D’ACTIVITÉS QUI NÉGOCIENT LE PLUS
C’est dans les entreprises du secteur de la banque et de l’assurance que l’on négocie le plus souvent. Dans ces activités, 70% des établissements ont mené une négociation au cours de la période étudiée. Dans l’immobilier, ainsi que les métiers de l’information et de la communication, plus d’un établissement sur deux est dans ce cas. En revanche, dans le commerce, l’hébergement/restauration et la construction, la négociation collective est beaucoup moins pratiquée, avec un taux d’entreprises concernées de respectivement 36%, 26% et 22% La question des salaires est de loin le sujet le plus abordé. Parmi les entreprises ayant mené une négociation, 82% ont débattu de ce thème. C’est la question des augmentations générales qui est au cœur de la discussion. La part des augmentations individuelles n’entre en ligne de compte que dans 32% des négociations seulement. À noter que dans près de 2 cas sur 3, les négociations salariales aboutissent à un accord, signé par la totalité ou une partie des organisations présentes. Outre les salaires, les thèmes de négociation qui reviennent le plus autour de la table sont l’égalité professionnelle entre femmes et hommes, la protection sociale et les conditions de travail.
UN DIALOGUE PLUTÔT CONSENSUEL
Globalement, le climat de la négociation est plutôt apaisé. Ainsi, 62% des représentants de la direction qualifient le climat des discussions de généralement consensuel. À l’inverse, 11% seulement le jugent globalement tendu. Ce qui n’empêche pas quelques points de crispation. Un représentant de la direction sur deux fait état de tensions « occasionnelles » lors des négociations avec les représentants du personnel.
Enfin, la négociation collective n’est pas le seul canal d’échanges entre la direction et les salariés. Dans 80% des entreprises, des échanges informels, tenus hors du cadre de la négociation collective, participent aussi à la conclusion d’accords collectifs.
© Thibault Bertrand – Uni-Médias - avril 2019
Article à caractère informatif et publicitaire.