Les causes de l’endormissement au volant
La somnolence au volant peut entraîner des micro-sommeils d’une durée variant entre 1 et 4 secondes. L’endormissement au volant peut avoir des causes très diverses, telles que :
- Le manque de sommeil : le déficit de sommeil peut être lié à un événement particulier, comme une nuit blanche, ou bien s’expliquer par l’accumulation de nuits courtes qui contribue à accroître la dette de sommeil.
- L’installation ou la position au poste de conduite a une incidence directe sur le niveau de vigilance du conducteur.
- Le rythme chronobiologique : on considère que la vigilance d’un individu tend à se relâcher à des périodes particulières de la journée (entre 13h et 15h, ainsi qu’entre 2h et 5h du matin), même si ce constat peut varier en fonction des individus.
- La consommation d’alcool, de médicaments ou de stupéfiants.
- Un problème de santé entraînant la somnolence.
- Un repas trop copieux et la chaleur.
Les différents types d'hypovigilance
Il existe différents types d’hypovigilance :
- Celle ayant un impact sur la vision. Dans ce cas, le conducteur peut difficilement fixer son regard sur un point. Les yeux se mettent à clignoter plus souvent. La vision devient approximative et le champ de vision se rétrécit.
- Celle ayant un impact sur la concentration. Ici, le conducteur a du mal à se concentrer sur sa route. Sa vitesse se fait plus fluctuante et la trajectoire, plus hésitante.
- Celle ayant un impact sur les réflexes. Dans ce cas de figure, le conducteur met davantage de temps à réagir. Sa mémoire fonctionne moins bien et les gestes de conduite deviennent moins précis.
LES SIGNES DE L'HYPOVIGILANCE
Cet état peut se manifester par plusieurs symptômes qui peuvent être d’ordre cognitif ou physique. Voici quelques précisions afin de mieux détecter l’hypovigilance au volant.
Les symptômes cognitifs
Vous vous trouvez peut-être en situation d’hypovigilance si :
- Vous avez des absences ou des pertes de mémoire (incapacité à mémoriser le parcours que vous venez de faire, doute momentané sur votre destination, etc.).
- Vous éprouvez des difficultés à vous concentrer sur votre route (franchissements de ligne à répétition, trajectoire aléatoire, alertes sonores liées au franchissement des bandes latérales sur l’autoroute, etc.).
- Vous recevez des alertes d’autrui (questionnements des autres passagers, appels de phares des automobilistes arrivant en sens inverse, etc.).
Les symptômes physiques
Vous faites peut-être face à un état d’hypovigilance si :
- Vous baillez de façon fréquente.
- Vous changez constamment de position et avez besoin de vous passer les mains sur le visage.
- Vous ressentez des picotements au niveau des yeux.
- Vos paupières deviennent lourdes et votre regard peine à se fixer.
- Vous éprouvez des douleurs au niveau du dos, ou une raideur au niveau de la nuque ou des épaules.
- Vos jambes s’engourdissent.
Les symptômes physiques peuvent être accentués par la consommation d’alcool. Découvrez toutes les conséquences de l’alcool au volant dans notre article dédié.
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES POSSIBLES DE L’HYPOVIGILANCE ?
L’hypovigilance peut entraîner des conséquences très graves, pour vous comme pour les personnes qui vous entourent.
Les sanctions possibles en cas d’hypovigilance
Il n’existe pas de sanction à proprement parler dans le Code de la route concernant l’hypovigilance. Toutefois, l’article R. 412-6 du Code de la route rappelle que le conducteur doit être en pleine possession de ses capacités : « Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres. »
Le contrevenant s’expose à une amende de deuxième classe, soit une amende d’un montant de 35€.
Le risque d’accident mortel
Selon les chiffres de la Sécurité routière, la somnolence est responsable d’un accident mortel sur trois. Par ailleurs, la Sécurité routière estime que le risque d’avoir un accident est 8 fois plus élevé lorsqu’on est somnolent. Un conducteur ayant dormi 5 heures ou moins la veille de son départ à 3 fois plus de risques d’avoir un accident qu’un conducteur bien reposé. Le risque d’accident mortel lié à l’hypovigilance ne doit donc pas être minimisé.
COMMENT RÉAGIR EN CAS D'HYPOVIGILANCE ?
Fort heureusement, il existe de multiples moyens de prévenir ce phénomène. Il est également possible de réagir lorsque la somnolence se fait trop prégnante, notamment en passant le volant ou en effectuant des pauses.
Les mesures préventives
Il est possible de limiter les risques en prenant la route tout en étant bien reposé. Il est ainsi recommandé d’éviter de prendre le volant après une journée de travail ou de nuit. Si vous partez le matin, veillez à charger votre véhicule le soir afin de limiter les efforts le jour J.
Une fois installé au poste de conduite, installez-vous de manière optimale. Prenez le temps d’effectuer tous vos réglages et choisissez une position de conduite confortable que vous pourrez tenir sur la durée.
Autre astuce pour éviter la somnolence : mangez léger avant de partir ! Néanmoins, cela ne veut pas dire que vous ne devez pas vous alimenter avant de prendre la route. Vous devez prendre des forces afin d’avoir toute votre capacité d’attention. Pensez également à prendre de l’eau avec vous afin de pouvoir vous hydrater sur votre trajet, lors de la pause.
Enfin, limitez au maximum les facteurs aggravants tels que :
- L’excès de chauffage ou de climatisation, qui peuvent favoriser l’engourdissement.
- La consommation de médicaments, d’alcool ou de stupéfiants.
- Les excès de vitesse.
- Une trop forte intensité d’éclairage sur le tableau de bord ou l’écran du GPS.
- Un pare-brise ou des rétroviseurs sales.
Les mesures d'urgence
Lorsqu’il devient impossible de lutter contre la fatigue au volant et la somnolence, il est plus que temps de s’arrêter. Au moment de planifier votre itinéraire, pensez à intégrer la durée des pauses dans votre temps total de trajet. Vous serez d’autant plus disposé à vous arrêter régulièrement.
- Il est ainsi recommandé d’effectuer une pause de 15 minutes minimum, au moins toutes les 2 heures. Lors de vos pauses, veillez à prendre l’air et vous dégourdir les jambes.
- Vous pouvez également pratiquer quelques étirements. Si vous en ressentez le besoin, mangez un en-cas et buvez de l’eau.
Choisissez un endroit adapté pour vous arrêter, si possible à l’écart du bruit et de l’agitation. Pour stationner, privilégiez une zone sans danger. Pour rappel, le Code de la route encadre strictement les conditions dans lesquelles vous pouvez vous arrêter ou stationner sur la chaussée :
- En ville, votre véhicule doit être stationné dans le sens de la circulation. Vous devez stationner sur l’accotement lorsque celui-ci n’est pas réservé à la circulation d’autres usagers comme les cyclistes. De plus, vous devez stationner à droite lorsque la circulation est à double sens, et sur le côté droit ou gauche si la route est à sens unique.
- Hors agglomération, vous devez stationner de manière à ne pas gêner la circulation.
Enfin, sachez que vous pouvez préférer la sieste à la pause si vous effectuez un long parcours. Les professionnels de santé recommandent une sieste de 10 à 15 minutes maximum, sans quoi s’enclenchent dans le cerveau des mécanismes d’inertie de sommeil qui peuvent ensuite gêner la conduite. Par exemple, se réveiller alors qu’on était encore endormi peut diminuer les réflexes de conduite, réduisant ainsi à néant l’impact positif de la sieste.