Les entreprises françaises regagnent des parts de marché à l’export selon le dernier bilan trimestriel des douanes. Au 3ème trimestre 2022, les exportations de biens ont crû de 5,1%, confirmant la belle dynamique engagée depuis le début de l’année (+ 4% de hausse au 2ème trimestre après + 5,9% au 1er).
Néanmoins, ce dynamisme est loin de compenser la hausse des importations. Alimentée par la flambée du coût des énergies, celles-ci ont progressé de 8% au 3ème trimestre, quasiment au même rythme qu’au cours des 3 mois précédents (+ 7,8%).
Au bout du compte, le solde commercial de la France s’est détérioré de 7,3 milliards d’euros au 3ème trimestre par rapport au trimestre précédent, pour atteindre un niveau historique très bas. Avec 153,1 milliards d’euros d’exportations contre 200,7 milliards d’euros d’importations, le déficit enregistré au 3ème trimestre avoisine les 47 milliards d’euros.
DES EXPORTATIONS DYNAMIQUES
Si la croissance mondiale ralentit, les exportateurs français continuent de bénéficier d’une forte demande. Au 3ème trimestre, celle-ci a été particulièrement soutenue pour les produits manufacturés qui ont pesé pour plus des trois-quarts de la hausse des exportations. C’est le cas en particulier pour la filière des transports qui a bénéficié d’un vif rebond des exportations aéronautiques (+ 24% sur le trimestre).
De même, les exportations automobiles ont été soutenues (+ 10%). Idem pour les exportations agricoles. Portées par le cours élevé du blé et une moindre concurrence de l’Ukraine, elles enregistrent sur le trimestre une forte hausse en valeur (+ 24%) et permettent au secteur agricole de dégager un excédent commercial de 2,2 milliards d’euros sur le trimestre.
LA FACTURE ÉNERGÉTIQUE AUGMENTE
Malgré ces bons résultats, la balance commerciale de la France reste lourdement déficitaire. Elle s’alourdit même davantage du fait de l’augmentation de la facture énergétique qui pèse à elle seule pour moitié dans la hausse des importations au 3ème trimestre.
Contrairement aux deux trimestres précédents, cette situation n’est pas due au pétrole ni au gaz, mais bien davantage à l’électricité, dont le montant des importations atteint un record historique au 3ème trimestre, équivalant à 42 fois son niveau moyen de 2019. La faible disponibilité du parc nucléaire (plus de la moitié des réacteurs sont à l’arrêt) et la forte augmentation du prix du gaz sur le marché européen, dont dépendent les prix de l’électricité, expliquent cette envolée.