En 2021, le solde commercial des échanges de biens a enregistré un déficit record de 84,7 milliards d’euros, en augmentation de 20 milliards d’euros sur un an, selon les chiffres du ministère en charge du Commerce extérieur. Ce mauvais résultat, qui signe un plus bas historique, tient en grande partie à l’augmentation des prix de l’énergie. En 2020, le baril de pétrole s’est apprécié de plus de 60%, ce qui a eu pour effet d’alourdir la facture énergétique de la France de 17,9 milliards d’euros.
REBOND DES EXPORTATIONS
Pourtant, les exportations françaises de biens ont opéré un net rebond l’an dernier. En augmentation de 17% en valeur, après avoir connu une chute brutale en 2020 (- 16%), les ventes ont presque renoué avec leur niveau de 2019.
Certains secteurs ont été particulièrement performants. La demande a été soutenue pour les produits chimiques et métallurgiques, ainsi que pour les équipements mécaniques, pour le matériel électrique, électronique et informatique. Les secteurs de la mode et de la beauté ont également tiré la tendance. Parfums, cosmétiques, cuirs, bagages et chaussures, articles d’habillement se sont bien vendus à l’étranger. L’agro-alimentaire, principalement porté par les boissons, champagne et cognac en tête, a également enregistré une forte progression de ses ventes.
Là aussi, mais dans une moindre mesure que pour le pétrole, l’effet prix a joué. Selon la Douane, la reprise des exportations françaises tiendrait pour les deux tiers, à l’augmentation du prix des marchandises.
Reste que ce rebond des exportations ne concerne pas tous les secteurs. La construction aéronautique et spatiale, l’automobile, ainsi que les matériels de transport sont loin d’avoir compensé la chute de leurs ventes à l’international en 2020. Au bout du compte, en 2021, les exportations ont moins progressé que les importations (+17 % contre +19%).
EXCÉDENT RECORD POUR LES SERVICES
Cet accroissement du déficit de la balance commerciale ne doit pas occulter la performance du secteur des services qui a enregistré d’excellents résultats en 2021. En effet, le solde des échanges de services a plus que doublé par rapport à 2020 pour atteindre un excédent record de 36,2 milliards d’euros. Cette performance est d’autant plus notable que les recettes du tourisme international, un atout important pour la balance commerciale, sont loin d’avoir retrouvé leur niveau antérieur. En 2021, elles n’ont représenté que 62% de leur niveau de 2019.
Autre constat positif : la part des entreprises exportatrices françaises continue d’augmenter. En 2021, la douane en a comptabilisé 135 900, contre 123 000 en 2017 et 128 000 en 2019. Le signe que l’appareil exportateur français se porte bien.