Emploi cadre : des difficultés de recrutement

Les recrutements de cadres ont été soutenus en 2022 et la demande reste forte, ce qui occasionne des difficultés à pourvoir les postes. Celles-ci sont plus ou moins prononcées selon la technicité du poste à pourvoir et le bassin d’emploi concerné.

Le marché de l’emploi cadre se porte bien. Selon les premières estimations de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), le nombre de recrutements opérés en 2022 devrait totaliser 282 000 embauches, un chiffre en progression sensible par rapport à l’année précédente (+ 5%).

Revers de la médaille : les entreprises peinent à trouver des candidats. Dans un dossier de recrutement sur deux, les employeurs font état de difficultés à pourvoir le poste. C’est tout particulièrement le cas lorsque l’emploi requiert une forte expertise technique et se situe dans un bassin d’emploi en tension, comme le révèle l’étude de l’Apec.

DES EXPERTISES RECHERCHÉES

Si le profil de l’entreprise (taille, notoriété) et l’attractivité de son bassin d’emploi sont des facteurs influents en termes de recrutement, quels que soient les employeurs et les territoires concernés, une constante s’impose : « les métiers cadres à forte dimension technique sont particulièrement difficiles à recruter », pointe l’Apec.

En tête des recrutements « complexes » figurent ceux des cadres informaticiens (développeurs, chefs de projets informatiques, ingénieurs système), des cadres spécialisés en Études et Recherche et Développement (ingénieurs R&D, ingénieurs mécaniques) et des spécialistes de la production industrielle et des chantiers (responsables et ingénieurs de production, ingénieurs travaux, chefs de chantier). Autant de métiers indispensables pour engager les grands chantiers de la transition numérique, environnementale, énergétique, et répondre aux nouveaux enjeux de l’industrie (comme la voiture électrique).

À l’inverse, dans les fonctions transverses (commercial, marketing, finance, comptabilité, audit, etc.), communes à toutes les entreprises et secteurs, les tensions observées sont moins prégnantes, même si elles restent importantes.

DES TERRITOIRES INÉGAUX FACE À LA DEMANDE

Outre la technicité du poste à pourvoir, sa localisation géographique peut être un facteur de complication supplémentaire. Ainsi, « si les difficultés de recrutement de cadres touchent, peu ou prou, toutes les régions sans exception, certains territoires sont davantage exposés », note l’Apec. C’est le cas de l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Bretagne, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ainsi que des Pays de la Loire.

Point commun à ces territoires : ils disposent d’un tissu économique riche en services à forte valeur ajoutée et en activités industrielles à haute intensité technologique. C’est aussi le cas de l'Île-de-France, qui est une région clé pour l’emploi cadre (38 % des cadres en poste). Paradoxalement, les tensions y sont moins sensibles. Pour le coup, la concentration de cadres en poste et de jeunes diplômés relativise en partie les difficultés à recruter.

BON À SAVOIR

51%, c’est la part des recrutements de cadres considérés comme « difficiles » par les employeurs (source : enquête de l’Association pour l’emploi des cadres - Apec).

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