La croissance repart de l'avant. Portée par le soutien des pouvoirs publics, le déploiement des vaccins et le redémarrage des secteurs économiques mis à l’arrêt, Le PIB français devrait progresser de 6,3% cette année, puis de 3,7% en 2022, selon les projections de la Banque de France. Grâce à ce fort mouvement de reprise, l’activité pourrait retrouver son niveau pré-Covid dès la fin 2021.
Reste que cette conjoncture porteuse n’est pas sans conséquence, en particulier sur l’inflation, qui s’affiche en forte progression depuis le début de l’année. Sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 1,9% en France selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), contre + 0,5% seulement en 2020. Aux États-Unis, la tendance est même bien plus marquée, avec une hausse supérieure à 5%. Ce qui n’est pas sans poser question.
LA DEMANDE TIRE LES PRIX
Selon les économistes, cette poussée inflationniste n’est pas surprenante. Après avoir stagné l’an dernier, du fait de la chute brutale de la demande mondiale, les prix sont repartis de l’avant sous le coup du redémarrage de la consommation et des échanges internationaux. À commencer par ceux de l’énergie et des matières premières, en forte augmentation et qui expliquent l’essentiel de la remontée de l’inflation.
Facteur aggravant : la hausse en cours est alimentée par les difficultés de certains pays à redémarrer leur production et l’engorgement des chaînes internationales d’approvisionnement, dû à la reprise mondiale de l’activité. Cette situation devrait toutefois être transitoire et laisser progressivement place à un retour à la normale.
UNE HAUSSE MALGRÉ TOUT CONTENUE
À quoi faut-il s’attendre demain ? Dans le cas de la France, la hausse des prix devrait rester maîtrisée. Selon les projections de la Banque de France, la poussée inflationniste sur l’énergie et les biens manufacturés pourrait progressivement s’estomper. En 2021, malgré de possibles à-coups, il est prévu que l’inflation se stabilise autour de + 1,8%. Par la suite, en 2022-2023, elle devrait ralentir autour de + 1,3% à + 1,4%.
Reste que la France connaît un contexte particulier. Avec un taux de chômage structurellement élevé (8% avant la crise contre 3,5% aux États-Unis) et un marché du travail assez peu volatil, l’Hexagone semble à l’abri d’une pression haussière sur les salaires, susceptible d’alimenter une bulle inflationniste. Dans d’autres pays, comme les États-Unis, la situation pourrait s’avérer plus instable.