Pour les fournisseurs et sous-traitants des grandes entreprises, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est désormais un sujet quasi incontournable. Depuis la loi du 27 mars 2017 qui oblige les grandes entreprises à adopter un plan de vigilance pour prévenir les risques sociaux et environnementaux dans leur chaîne de sous-traitance, cette question prend une place croissante dans la relation donneurs d’ordre/fournisseurs.
Plus de 7 fournisseurs et sous-traitants sur 10 se disent ainsi régulièrement sollicités par leurs clients sur le thème de la RSE, comme l’indique une enquête réalisée par Bpifrance, PwC et l’Observatoire de la RSE, auprès de 600 entreprises intervenant en qualité de fournisseurs et sous-traitants.
DES FOURNISSEURS PROACTIFS
Avec l’entrée en vigueur de la loi sur le devoir de vigilance, la prise en compte de la thématique RSE s’intensifie, comme le constatent les entreprises interrogées dans le cadre de cette enquête. Pour un tiers d’entre elles, les sollicitations et demandes autour de la RSE se sont intensifiées avec la nouvelle loi. En particulier au cours de la phase d’appel d’offres.
Face à cette demande croissante, les fournisseurs n’hésitent pas à prendre les devants et à anticiper les demandes de leurs clients. Plus de 6 fournisseurs sur 10 disent ainsi travailler à améliorer leurs offres et process productifs. Parmi eux, la moitié va même jusqu’à initier une démarche de certification, « même si la clientèle ne l’exige pas ». À leurs yeux, cette démarche volontaire constitue l’opportunité de gagner des points auprès de la clientèle en place, mais aussi de décrocher de nouvelles opportunités d’affaires.
UN DIALOGUE PARFOIS COMPLIQUÉ
Revers de médaille, cette montée en puissance de la RSE a parfois tendance à brouiller la relation donneurs d’ordre/fournisseurs. De l’avis de nombreux fournisseurs (38%), les injonctions RSE émanant des donneurs d’ordre n’apparaissent pas toujours suffisamment claires et lisibles. Le fait que la pondération des critères RSE ne soit pas communiquée lors des appels d’offres et le manque de retours de la part des donneurs d’ordre vis-à-vis des offres de leurs fournisseurs constitue à cet égard un important axe d’amélioration.
Enfin, une majorité de fournisseurs relève une distorsion entre les exigences RSE de leurs clients et leurs pratiques commerciales vis-à-vis des sous-traitants, que ce soit en matière de tarification, d’équilibre de la relation contractuelle ou de respect des délais de paiement. Si les donneurs d’ordre sont fondés à avoir des exigences RSE vis-à-vis de leurs fournisseurs, l’inverse apparaît aussi légitime.
© Thibault Bertrand – Uni-médias - Février 2020
Article à caractère informatif et publicitaire.