La contrefaçon est un fléau économique dont on sous-estime volontiers l’ampleur. Selon une estimation de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), les pertes annuelles dues aux produits contrefaits et au piratage se chiffreraient, à l’échelle de l’Union européenne, à 60 milliards d’euros par an.
Cet organisme s’est attaché à étudier l’impact de la contrefaçon sur 11 secteurs économiques clés : cosmétiques, textile, vins et spiritueux, produits pharmaceutiques, téléphonie… Sur ces différents secteurs, la part de la contrefaçon totalise 7,4% de l’ensemble des ventes réalisées sur le territoire européen, selon l’EUIPO.
LES COSMÉTIQUES ET LE TEXTILE EN PREMIÈRE LIGNE
Deux secteurs sont particulièrement touchés. D’une part, celui des cosmétiques et produits de soins personnels, avec une perte équivalente à 10,6% du chiffre d’affaires du secteur. D’autre part, le textile (vêtements, chaussures, accessoires), avec un manque à gagner estimé à 9,7% des ventes du secteur.
Malheureusement, les conséquences ne se limitent pas à une perte d’activité. Elles se traduisent aussi par des destructions d’emplois. La contrefaçon pesant sur la production des fabricants ayant pignon sur rue, ces derniers utilisent moins de main d’œuvre. À l’échelle de l’Union européenne, près de 468 000 emplois seraient directement perdus de ce fait, selon l’EUIPO.
En France, la situation est aussi préoccupante. L’UEIPO estime le manque à gagner dû à la contrefaçon et au piratage à 7 milliards d’euros par an, soit environ 6,2% des ventes des secteurs concernés. Ce qui équivaut à une dépense en produits contrefaits de 105€ par citoyen français et par an. Seul motif de consolation : ces chiffres se situent légèrement en dessous de la moyenne européenne.
INTERNET, NOUVEL ELDORADO DES CONTREFACTEURS
Selon l’Unifab, l’Union des fabricants qui représente les entreprises françaises engagées dans la lutte contre la contrefaçon, la vente de produits contrefaits est en pleine expansion sur les canaux de distribution en ligne (marketplaces, sites de revente de produits d’occasion, réseaux sociaux).
D’où la nécessité de développer des outils digitaux pour lutter efficacement contre la fraude sur ces espaces dématérialisés. Les moyens ne manquent pas : filtrage des annonces illicites, outils numériques de traçabilité et d’identification, recours à la blockchain… Face à une délinquance en perpétuel renouvellement, l’innovation s’impose.
© Thibault Bertrand – Uni-Médias – juillet/août 2019
Article à caractère informatif et publicitaire.