La récupération de chaleur fatale est une technique qui consiste à utiliser la chaleur générée pas les besoins de la production comme source d’énergie. Ainsi récupérée, l’énergie peut être autoconsommée sur place ou bien revendue pour alimenter le réseau électrique, voire un réseau de chaleur collectif desservant des entreprises ou collectivités situées à proximité.
L’industrie française recèle un gisement de 109,5 TWh de chaleur perdue chaque année, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). À titre de comparaison, cela équivaut à près de 15 % de la consommation annuelle française de pétrole. Concrètement, plus de 30 % de l’énergie consommée dans le secteur industriel part en fumée alors qu’elle pourrait resservir ou être utilisée pour produire de l’électricité. La France s’étant fixée pour objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050, cette chaleur non utilisée représente un potentiel d’économies d’énergie important.
UN PRINCIPE SIMPLE
Aujourd’hui, l’état de la technologie permet de récupérer la chaleur fatale dite à haute température (plus de 150°C), comme celle dite à basse température (moins de 150°C). À titre d’exemple, on peut utiliser les fumées des fours de fonderie et de cimenterie pour récupérer de la chaleur ou produire de l’électricité grâce à des turbines à vapeur ou des machines à cycle organique de Rankine. On peut aussi valoriser les buées produites par les séchoirs industriels pour « produire de l'eau chaude sanitaire, chauffer des locaux, ou alimenter des procédés industriels à basse température, comme la pasteurisation dans l’agroalimentaire », indique l’Ademe.
Ces technologies justifient leur utilité dans de nombreuses activités industrielles : la métallurgie, la chimie, l’industrie du verre, du ciment, du plastique, l’industrie textile, l’industrie agroalimentaire…
UNE APPROCHE SUR MESURE
Si les technologies sont mûres, se lancer dans un projet de récupération de chaleur fatale nécessite une expertise pointue. Quel est le potentiel de récupération de chaleur sur le site concerné ? Quelles sont les possibilités de valorisation ? Est-il préférable d’utiliser l’énergie récupérée en interne ou de la revendre à des tiers ? De quelle manière ? Autant de questions qui se posent et qui impliquent de réaliser en amont un audit et une étude de faisabilité.
Des bureaux d’études spécialisés accompagnent les entreprises sur ce terrain. Il est aussi possible de se rapprocher des directions régionales de l’Ademe, qui peuvent apporter aux industriels intéressés des conseils sur leurs projets, mais aussi les informer sur les financements publics dédiés à ce type de projet.