La Commission européenne et la Banque Centrale Européenne publient, chaque année, une étude sur l’accès au financement des PME européennes. Baptisée Safe (Survey on the access to finance of enterprises), cette enquête recense, pays par pays, les sources de financement auxquelles les entreprises recourent, les éventuelles difficultés qu’elles rencontrent et dresse un état des lieux de leur situation financière. L’occasion de constater que la question du financement n’est pas un problème pour la plupart des PME du Vieux Continent. L’occasion aussi de réaliser qu’il existe, sur certains points, des disparités importantes entre pays.
LE FINANCEMENT N’EST PAS UN PROBLÈME MAJEUR
Premier constat : que ce soit en France et en Europe, la question de l’accès aux financements n’est pas une source de préoccupation majeure pour les dirigeants de PME. Dans l’immense majorité des pays, c’est d’abord le manque de main-d’œuvre et de managers expérimentés qui mobilise l’attention, puis la recherche de nouveaux clients, enfin l’évolution de la réglementation. En Europe, ces trois sujets, sont respectivement cités par 25 %, 23 % et 13 % des répondants, contre 8 % seulement pour la question du financement. Des scores globalement en ligne avec ceux enregistrés en France.
Quelles sont les sources de financement les plus utilisées ? À l’échelle européenne, les entreprises recourent d’abord aux lignes de crédit (52 %), puis au leasing (47 %) et aux prêts bancaires (47 %). Viennent ensuite le crédit commercial (33 %), les subventions (32 %), les apports des associés (26 %), et enfin le capital investissement (12 %).
De ce point de vue, les PME françaises affichent une différence de taille avec leurs homologues européennes. Elles sont bien plus nombreuses à recourir aux prêts bancaires (64 % contre 47 % en moyenne). Ce dernier mode de financement arrive largement en tête des outils jugés les plus pertinents par les PME hexagonales.
DES PME OPTIMISTES
Globalement, les PME européennes se disent confiantes sur la question du financement. Depuis 2015, le sentiment que l’accès aux financements se détend prédomine aux yeux des dirigeants d’entreprises. Près de la moitié d’entre eux (45 %), estiment qu’ils ne devraient pas subir de restrictions dans leur accès aux financements à l’avenir. Un point de vue qui se double d’un sentiment d’optimisme pour le climat des affaires : 64 % des dirigeants de PME européennes anticipent pour la suite une croissance de leur activité.
© Thibault Bertrand – Uni-Médias - mars 2019