Le transport de marchandises connaît un nouvel essor en milieu urbain, notamment sous l’effet du développement du commerce en ligne. Il représente aujourd’hui environ 20% du trafic dans les agglomérations. Cette logistique entraîne cependant de nombreux inconvénients : nuisances sonores, surcroît de pollution atmosphérique et d’émissions de gaz à effet de serre, accidents routiers.
La Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat estime que la mauvaise intégration de la logistique urbaine dans les villes s’explique par trois causes principales : une insuffisante connaissance des flux de marchandises, un manque de dialogue entre les acteurs de la logistique urbaine et une faible intégration des besoins liés à la logistique urbaine dans les documents de planification locaux.
Le Sénat suggère ainsi aux agglomérations de plus de 150 000 habitants de réaliser des enquêtes sur le transport de marchandises en ville d’ici fin 2024. Il pense nécessaire que ces dernières tiennent compte de « l’intégration de la logistique urbaine dans les documents de planification des collectivités territoriales » (plan de mobilité et schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation). La création d’aires de livraison en nombre suffisant et dotées d’un gabarit adéquat, dans le cadre de l’enrichissement du volet logistique des plans de mobilité est notamment souhaité.
LIVRAISONS PLUS RESPONSABLES
La Haute assemblée estime aussi utile d’expérimenter localement des livraisons en horaires décalés dans les grandes agglomérations pour favoriser un meilleur partage de la voirie.
Dans un souci de décarbonation, la Commission sénatoriale propose également le développement d’une flotte de véhicules plus propres. Un prêt à taux zéro garanti par l’État pour l’achat de ces véhicules propres fait partie des solutions envisagées. En parallèle, le développement des modes peu polluants, et plus particulièrement du transport fluvial et de la « cyclologistique » doit devenir une priorité. Enfin, la mission souhaite rendre les livraisons du commerce en ligne plus responsables écologiquement : mutualisation des livraisons, interdiction de la mention « « livraison gratuite » sur les sites de vente en ligne aux particuliers à compter du 1er janvier 2023 et remplacement par une information sur le coût environnemental d’une livraison.
Pour en savoir plus :
Rapport d'information au nom de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable sur les perspectives de la politique d’aménagement du territoire et de cohésion territoriale, sur le volet « logistique urbaine durable » - auteures : sénatrices Martine Filleul et Christine Herzog – 24 mai 2022
© Philippe Houdart – Uni-médias – Septembre 2022
Article à caractère informatif et publicitaire.