La commission du développement durable de l’Assemblée nationale a mené une réflexion sur le rôle et l’avenir des commerces de proximité, qui s’est traduite par un rapport avec 21 recommandations. Les commerces de proximité représentent un enjeu essentiel pour les centres villes et les centres bourgs en termes d’animation et d’aménagement du territoire.
LE CONSTAT
Les auteurs du rapport rappellent que les commerces représentent encore actuellement près de 700 000 établissements et 3,2 millions de salariés. Mais ils sont très inégalement répartis en fonction de la taille et des données socio-économiques des communes. Ainsi 60% des communes rurales ne possèdent plus de commerces. La réduction des commerces des centres bourgs a démarré au cours des années 1980, celle des centres villes petites et moyennes a commencé à la fin des années 2000. La dévitalisation du commerce possède des causes multiples mais a été accentuée par le développement du commerce électronique. Celui-ci entraîne un changement fondamental puisqu’il remet en cause l’acte d’achat physique dans une boutique. « Le commerce électronique rompt le lien entre le consommateur, le magasin, le quartier et la rue » relèvent les rapporteurs. Même s’il est en plein essor (plus de 129 milliards € de chiffre d’affaires annuel en 2021), la très grande majorité des achats continue de s’effectuer dans des boutiques.
DES SOLUTIONS CONCRÈTES
Les rapporteurs se veulent optimistes et estiment que le volontarisme des élus locaux et de l’État peut dans de nombreux cas inverser les tendances. Ils commencent par demander que les services publics, générateurs d’attractivité et de flux de personnes soient bien maintenus en centre-ville. Ils prônent la prise en compte des espaces dévolus aux marchés de plein air dans les documents d’urbanisme.
Ils conseillent ensuite que les élus structurent leurs échanges avec les commerçants. Ils suggèrent que les communes et les intercommunalités établissent une conférence du commerce ou un conseil consultatif du commerce et que la profession de manager de centre-ville soit renforcée.
Second volet, le rapport insiste sur l’importance pour les élus d’être attentifs à la concurrence des grandes surfaces et du commerce électronique. Ainsi, les créations de nouveaux centres commerciaux ne devraient plus être possibles sans s’accompagner d’équipements et/ou de logements assurant une mixité des usages (travail, habitations, loisirs, commerces …). Quant au rôle des élus, il devrait être renforcé pour que ces derniers aient le pouvoir de refuser l’implantation de nouveaux supermarchés. Enfin la commission réclame une taxation plus forte des acteurs du numérique, tandis que les efforts des commerçants pour proposer également une offre digitale doivent être accompagnés financièrement.
Pour en savoir plus :
Rôle et avenir des commerces de proximité dans l’animation et l’aménagement des territoires - Mission d'information - 2022
© Philippe Houdart – Uni-médias – Mars 2022
Article à caractère informatif et publicitaire.