C’est un constat un peu sévère que livre la Cour des comptes sur l’organisation du sport scolaire. Les sages de la rue Cambon estiment notamment que l’organisation scolaire n’intègre pas suffisamment la pratique du sport, en tout cas moins que dans plusieurs autres pays européens. Selon eux, de grandes marges de progression sont possibles.
UN MANQUE D’ÉVALUATION
La Cour estime, pour commencer, qu’il est bien difficile de faire ressortir l’efficacité de l’éducation physique et sportive en France. Seul le « savoir nager » fait l’objet d’un objectif national visant à garantir qu’à l’issue de la classe de 6ème, l’élève maîtrise cette compétence. Mais des enquêtes menées sur échantillon par le ministère de l’Éducation nationale montrent que l’on est encore loin d’avoir atteint cet objectif. Notons au passage, que 11% des collèges ne programment même pas un cycle de natation sur l’ensemble de leur cursus. Et la Cour constate qu’un tiers des écoles primaires ne bénéficient pas d’un accès suffisant aux piscines.
UNE MISE À DISPOSITION INÉGALE DES ÉQUIPEMENTS SPORTIFS
La livraison d’équipements sportifs pour l’enseignement, pour les clubs sportifs et pour la population générale s’évalue, localement au cas par cas, selon un arbitrage entre « besoins d’usage variés et concurrents », note la Cour des Comptes. Ce sont les collectivités locales, propriétaires des équipements, qui tranchent entre ces divers besoins. Conséquence : des différences importantes d’un territoire à l’autre. Pourtant, note le rapport de la Cour, le niveau d’accessibilité des élèves aux équipements sportifs est un facteur déterminant de la réussite dans cette discipline. La situation est surtout problématique pour les collèges, beaucoup de lycées disposant de leurs propres équipements sportifs. La Cour estime ainsi indispensable que les rectorats s’impliquent davantage sur l’adéquation entre les besoins et les équipements disponibles.
UNE COORDINATION DIFFUSE
Au-delà de la mise à disposition des équipements sportifs, d’autres collaborations ont été nouées entre les collectivités locales et les institutions scolaires. Des dispositions législatives permettent notamment l’intervention de personnels locaux pour des activités sportives, périscolaires, etc. Mais la Cour note que si la contribution des collectivités au sport scolaire est significative, elle reste « diffuse et peut prendre des formes diverses ». Cette coordination s’inscrit en effet rarement dans « un schéma d’ensemble liant école et politique sportive », ce que regrette la Cour.
Pour en savoir plus
Rapport de la Cour des comptes "L'école et le sport, une ambition à concrétiser", septembre 2019
© Philippe Houdart – Uni-Médias – octobre 2019
Article à caractère informatif et publicitaire.