Les experts du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) sont pessimistes concernant les risques sécheresse dans l’Hexagone pour cet été. Le niveau des nappes phréatiques est en effet exceptionnellement faible et pourrait attendre des niveaux « bas » à « très bas », une situation plutôt rare. En cause : une pluviométrie très basse en France cet hiver. Depuis le début de l’année, le déficit de pluies atteint 35%. Les nappes phréatiques ont commencé à se vider avec deux à trois mois d’avance. Et rien ne permet pour l’instant d’espérer une amélioration.
Selon le BRGM, le risque sur le territoire se divise en trois zones. Un risque « très fort » est notamment avéré sur la Provence, la Côte-d’Azur et le Centre Ouest (Charentes, Poitou, Maine …). Dans ces secteurs, des restrictions d’eau souterraine ont déjà été mises en place et la situation a peu de chance de s’améliorer. Viennent ensuite les zones en risque « fort ». Ces secteurs concernent des nappes dont le niveau est déjà inférieur aux normales et dont la situation pourrait se dégrader rapidement, en raison de pluies insuffisantes ou de trop fortes sollicitations par des pompages. Enfin certaines zones sont à risque « faible » ou « très faible ». Il s’agit principalement du Nord de l’Île-de-France, de la Haute-Normandie et de la Picardie. La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) alerte aussi depuis plusieurs mois sur les risques de perte d’environ 40% sur la rentabilité des cultures.
MESURES DE RATIONNEMENT
Les préfets de chaque département disposent des moyens d’actions les plus importants en matière d’interdiction ou de suspension des usages de l’eau. Interdictions d'arrosages des jardins, des pelouses, des golfs ou encore de lavage des véhicules et de remplissage des piscines, font partie de l’arsenal classique dont ils disposent. Parallèlement les maires peuvent, en vertu de leur pouvoir de police, imposer certaines restrictions de l’utilisation de l’eau. Ils peuvent s’appuyer pour cela sur l'article L.2212-2 du Code général des collectivités territoriales. Les maires doivent justifier de circonstances locales et adopter des mesures « nécessaires et proportionnées ».
Les édiles ont aussi la mission de communiquer pour faire connaître d’avantage les arrêtés préfectoraux de restriction d’eau. De façon plus générale, il rentre dans la compétence des communes la mission de lancer des grandes campagnes d’information pour sensibiliser la population sur la nécessité d’économiser l’eau.
Dans tous les cas, un comité départemental de gestion de la ressource en eau, instance de concertation au niveau local, se réunit dans les départements pour définir les mesures à prendre. Les préfets adoptent les décisions concernant les limitations de prélèvement d’eau en se basant sur des seuils d’alerte pour déclencher les mesures : seuil de vigilance, niveau d’alerte, niveau de crise et niveau de crise renforcée.
© Philippe Houdart – Uni-médias – Juillet 2022
Article à caractère informatif et publicitaire.