Les collectivités locales, principalement les régions et les communautés d’agglomérations, ont nettement renforcé leurs interventions dans le secteur des transports, depuis la loi d’orientation des mobilités, dite loi Lom du 24 décembre 2019. Elles investissent aujourd’hui cinq fois plus que l’État dans les transports. Le Conseil d’orientation des infrastructures (Coi) estime ainsi que les collectivités constituent désormais plus qu’un simple partenaire de l’État dans ce domaine. Elles maîtrisent l’essentiel des services en tant qu’autorités organisatrices de la mobilité (AOM), ainsi que les outils d’aménagement du territoire. Elles sont également désormais gestionnaires de 98% du linéaire du réseau routier.
CHANGEMENT DE STRATÉGIE
Les collectivités sont donc au cœur de tous les travaux conduits sur les questions de mobilité estime le Conseil d’orientation. Un chantier à venir colossal. Le Conseil d’orientation des infrastructures estime en effet que la France connaît un grave retard en matière de transports.
L’investissement public a été quasiment doublé ces dernières années, passant de 8 à 15 milliards annuels après 2017. Malgré cela, le Conseil estime qu’environ 200 milliards d’euros devraient être investis dans les dix prochaines années, tous secteurs confondus (rail, routier, fluvial...), afin de combler ce retard et tenter de rejoindre la moyenne européenne. Pour le réseau ferroviaire, les crédits de renouvellement sont restés très en deçà du niveau requis depuis quinze ans pour éviter une dégradation malgré leur forte augmentation. La mobilisation pour sauver les lignes de desserte fine (les petites lignes) du territoire marque aussi une rupture importante avec les stratégies antérieures. L’État et les collectivités ont en effet revu ensemble la place accordée au ferroviaire dans la desserte des territoires, tant pour les voyageurs que pour le fret. Cette politique doit s’articuler avec des offres massives de rabattement vers les gares (vélos, voitures, covoiturage, véhicules légers).
OBJECTIF DÉCARBONATION
La politique des transports doit trouver, parallèlement, des réponses concrètes au défi de la décarbonation. Les travaux récents confirment qu’atteindre la neutralité carbone demande de combiner technologie et sobriété. Là encore, les collectivités locales vont être en première ligne et devoir investir massivement au côté de l’État. Il va notamment falloir installer des stations de charge des véhicules électriques sur la route, soutenir le développement des biocarburants, favoriser le développement de clusters hydrogène rassemblant les acteurs de la filière. Enfin, dans les ports maritimes et fluviaux, on va devoir soutenir l’installation de distribution d’énergies alternatives sur les quais.
Pour en savoir plus :
Bilan et perspectives des investissements pour les transports et les mobilités – Conseil d’orientation des infrastructures, ministère chargé des Transports - mars 2022
© Philippe Houdart – Uni-médias – Septembre 2022
Article à caractère informatif et publicitaire.