Même si un excédent de trésorerie n’est pas si courant dans la comptabilité d’une association et si la notion de bénéfice est antinomique avec le statut d’association à but non lucratif tel qu’il est défini dans la loi de 1901, il n’en reste pas moins que les excédents budgétaires restent la propriété de l’association, sous réserve de les utiliser à bon escient. Que donc faire de cet « argent en plus » ?
UN « SURPLUS » DE TRÉSORERIE ADMIS PAR LA LOI
Les associations vivant de plus en plus des ressources tirées de leurs activités plutôt que de subventions, elles ont justement un besoin de trésorerie plus important dans l’attente des versements des dites subventions. Les pouvoirs publics admettent donc l’existence d’un « excédent raisonnable », sans pour autant en préciser le périmètre.
Le Code général des impôts établit qu’il est « légitime qu’un organisme non lucratif dégage, dans le cadre de son activité, des excédents, reflets d’une gestion saine et prudente. Cependant, l’organisme ne doit pas les accumuler dans le seul but de les placer. Les excédents réalisés, voire temporairement accumulés, doivent être destinés à faire face à des besoins ultérieurs ou à des projets entrant dans le champ de son objet non lucratif ».
Comptablement, cet excédent peut être inscrit dans une réserve pour investissement (pour assurer le renouvellement des immobilisations) et une réserve de trésorerie (pour le fonds de roulement).
DISTINGUER LA TRÉSORERIE COURANTE DE LA TRÉSORERIE SUR UN PLUS LONG TERME
De façon préliminaire, il faut évaluer les montants disponibles, et pour combien de temps. On ventile ainsi l’excédent en deux volets : la trésorerie courante et la trésorerie de moyen et long terme.
La trésorerie courante permet de faire face rapidement à des besoins de financement exceptionnels. Ce montant dépend essentiellement du budget prévisionnel de l’association et du caractère variable des ressources à venir sur six mois ou un an.
L’autre partie de l’excédent pourra être affecté à une trésorerie de moyen ou long terme, pour financer un nouveau projet, couvrir des risques ou encore renouveler des immobilisations.
PLACER L’ARGENT : OUI MAIS OÙ ?
Les excédents affectés à la trésorerie courante ne seront pas placés sur les mêmes supports que ceux destinés à la trésorerie de moyen et long terme.
La trésorerie courante sera en priorité déposée sur un livret A qui a pour lui les atouts de la disponibilité immédiate des fonds, la garantie publique des montants épargnés ou encore une rémunération légèrement supérieure aux taux monétaires.
En complément, les comptes sur livret proposés par les banques permettent de passer outre le plafond sur le livret A, afin de ventiler le reliquat de trésorerie en contrepartie d’une rémunération des dépôts librement fixée par chaque établissement financier.
Concernant la trésorerie de moyen et long terme, un contrat de capitalisation est une bonne base. Le produit pourra mixer un fonds en euros au capital garanti avec des unités de compte. Il ne faut pas hésiter à contacter sa banque pour dimensionner ce type de placement afin qu’il réponde au mieux à la situation et aux besoins de chaque association.
Enfin, le recours à l’investissement dans une société civile de placement immobilier (SCPI) est également une piste digne d’intérêt. Le rendement potentiel de ce type d’investissement peut être important, en contrepartie d’une durée d’investissement plus longue (minimum 3 ans).