Un cédant potentiel sur dix prévoit de céder son affaire à ses salariés. C’est ce qui ressort d’une enquête nationale sur la transmission d’entreprise, menée en 2021 par le réseau des CCI. Si ce type de transmission n’est pas le plus courant, il mérite d’être étudié car il présente plusieurs avantages potentiels pour le cédant.
UN PROCESSUS FACILITÉ
Lorsque l’on cède son entreprise à un salarié, le premier avantage est de limiter l’incertitude qui pèse sur l’arrivée d’un repreneur extérieur. Par définition, les salariés ont une parfaite connaissance de l’entreprise, de ses produits et de ses clients. Ils maîtrisent le savoir-faire nécessaire à son activité et connaissent son environnement. C’est un atout indéniable pour la pérennité de l’affaire. C’est aussi plus sécurisant pour la clientèle.
Deuxième avantage : le processus de cession s’en trouve simplifié. Plus besoin de partir à la recherche d’un acquéreur potentiel, avec toutes les contraintes que cela suppose. Pour le cédant, c’est une préoccupation en moins et un précieux temps de gagné.
D’autre part, céder son affaire à un salarié méritant est une excellente façon de lui témoigner sa reconnaissance et de lui donner la chance de devenir à son tour chef d’entreprise. Dans les TPE, où l’affectif joue plus qu’ailleurs, ce point peut compter.
LA QUESTION DU FINANCEMENT
Elle est bien sûr centrale, mais encore davantage lorsque c’est un collaborateur qui reprend. Comme l’expérience le montre, les capacités financières des salariés sont souvent plus contraintes que celles des repreneurs extérieurs.
Pour lever cet obstacle potentiel, plusieurs options sont envisageables. La première consiste à échelonner dans le temps le paiement d’une partie du prix de l’entreprise. Mécaniquement, cela réduit d’autant le besoin de financement initial. C’est ce que l’on appelle le crédit vendeur.
Une autre possibilité consiste à envisager une vente partielle de l’entreprise, portant sur une partie des parts ou des actifs. Le reliquat sera cédé plus tard. On peut aussi envisager de confier au salarié le fonds en location-gérance, le temps pour lui de se constituer un capital suffisant pour financer son acquisition.
Enfin, si l’on est propriétaire de son local, on peut décider d’en conserver les murs pour ne vendre que le fonds de commerce. C’est un bon moyen d’alléger l’effort financier reposant sur le salarié. Quitte à céder cet actif immobilier dans un deuxième temps.