La crise sanitaire n’arrange pas les affaires des cédants. En témoigne la nette baisse du nombre des ventes et cessions d’entreprises enregistrées en 2020. Selon l’étude annuelle d’Altares sur les ventes et cessions de fonds de commerce, celles-ci ont chuté de 10,5% l’an dernier.
Mais la crise sanitaire n’explique pas tout. Si elle a porté un coup de frein aux transactions, ce ralentissement était déjà à l’œuvre depuis plusieurs années. Alors qu’on dénombrait en 2017 et 2018 plus de 30 000 transactions annuelles, ce nombre est descendu à 28 000 en 2019, avant d’approcher le seuil des 25 000 cessions l’an dernier (25 320 précisément). Les chiffres 2020 confirment donc la baisse structurelle en cours.
HAUSSE DES VALORISATIONS
Paradoxalement, ce recul du volume des transactions s’accompagne d’une hausse du prix moyen de cession. En 2020, celui-ci s’est établi à 198 000€, alors qu’il plafonnait entre 180 000€ et 185 000€ depuis 4 ans.
Mais cette hausse est loin d’être unanimement partagée. En réalité, ce sont les pharmacies, en première ligne dans la crise sanitaire, qui tirent à la hausse la valorisation moyenne des fonds de commerce. Alors que le prix médian des transactions peine à dépasser 100 000€, celui d’un fonds de pharmacie est dix fois plus élevé (1 072 000€). Un montant largement supérieur à celui d’une reprise d’hôtel (340 000€ en moyenne), d'un débit de tabac (269 000€), d'un magasin d’optique (226 000€) ou d’une concession automobile (225 000€), qui sont les quatre autres activités générant les plus fortes valorisations.
DES CESSIONS PLUS TARDIVES
Autre fait notable : l’âge moyen des cédants augmente. Alors qu’il y a cinq ans, le vendeur avait un peu plus de 50 ans en moyenne, il en a désormais près de 53. Cela n’est pas sans conséquence pour les dirigeants qui comptent sur la vente de leur fonds de commerce pour sécuriser leur retraite, comme le souligne Thierry Millon, le directeur des études d’Altares : « Lorsqu’on approche de l’âge de la retraite, vendre son affaire est un levier essentiel pour financer sa retraite. Mais cet enjeu est tel qu’il amène bien souvent le dirigeant à surestimer le prix de vente de son fonds de commerce. Or cela fait peser un risque parfois vital pour l’avenir de l’entreprise. Car en attendant qu’une transaction se noue, on a tendance à stopper les investissements et à ne plus engager de projets structurants ». Dans ce contexte, la juste estimation de la valeur d’un fonds de commerce est plus que jamais un point clé pour les cédants.
© Thibault Bertrand – Uni-médias - Novembre 2021
Article à caractère informatif et publicitaire.