La consigne était tombée en désuétude dans les années 70, avec la généralisation de l’emballage à usage unique. Elle fait son retour dans les commerces alimentaires. Des magasins bio l’ont remise au goût du jour il y a quelques années, à charge pour leurs clients de ramener leurs bouteilles et boîtes consignées au magasin pour se faire rembourser.
Depuis, plusieurs enseignes de la grande distribution ont repris l’initiative à leur compte. Elles ont mis en place, avec des start-up de l’économie circulaire, des expérimentations dans des magasins pilotes, principalement en région parisienne. Quelques dizaines de références sont concernées, essentiellement au rayon liquides.
UNE IDÉE PLEBISCITÉE PAR LES CONSOMMATEURS
Ces initiatives rencontrent un écho favorable auprès des consommateurs. Selon un sondage Ifop-WWF, 88% des Français se déclarent favorables à la mise en place d’une consigne pour les bouteilles et emballages. Le bénéfice environnemental est loin d’être symbolique. Selon une étude d’impact réalisée pour le secteur brassicole, la consigne des bouteilles en verre permettrait d’économiser 76% d’énergie, 33% d’eau et réduit de 79% les émissions de carbone, comparé à la fabrication de nouveaux contenants.
Reste que si l’idée est bonne, sa mise en place se heurte à d’importantes contraintes pratiques et logistiques. D’abord parce qu’il n’y a plus d’usines de lavage des contenants sur le territoire. Seules subsistent les stations de lavage utilisées par le secteur des cafés/hôtels/restaurants qui a toujours conservé le système de la consigne pour le verre et les fûts de boisson. Mais leur capacité est loin d’être suffisante pour absorber cette nouvelle demande.
Ensuite, parce que le transport des contenants vers les sites de nettoyage est fortement émetteur de CO2. D’où la nécessité d’avoir des usines de lavage disséminées sur le territoire si l’on veut limiter l’empreinte carbone de la consigne. Cela va demander du temps. Sans compter aussi, l’épineuse question de la nécessaire standardisation des contenants.
UNE MESURE ATTENDUE MAIS REPORTÉE
Compte tenu de ces contraintes, la consignation des emballages en verre, portée par la Convention citoyenne pour le climat et la loi climat d’août 2021, qui devait intervenir à l’horizon 2025, a été reportée à une date ultérieure.
Pour l’heure, si la consigne constitue une solution d’avenir, il reste encore du chemin à faire pour passer d’un stade local et expérimental, à un déploiement à grande échelle. L’emballage à usage unique n’est pas encore prêt de disparaître.