La chute est historique. Au deuxième trimestre 2020, l’activité de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité, de l’hôtellerie/restauration et des professions libérales a chuté de 28,5%, selon une étude menée auprès de 6 200 professionnels et patrons de TPE par l’institut Xerfi-I+C pour le compte de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Au premier trimestre, l’activité avait déjà enregistré un recul de 5,3%.
DE FORTES DISPARITÉS SECTORIELLES
Fortement pénalisés par les mesures de fermeture administrative et le confinement imposés par la crise du coronavirus, le secteur des HCR (hôtels, cafés, restaurants) et celui du commerce alimentaire de proximité, ont particulièrement souffert avec une baisse moyenne de 55% du chiffre d’affaires sur les mois d’avril, mai et juin. Les HCR sont les plus sévèrement touchés avec une chute d’activité de 88%. Les professions libérales et l’artisanat, subissent également des reculs marqués, mais bien moindres en comparaison (respectivement - 26,5% et - 24,5%).
Pour surmonter ce trou d’air, les professionnels ont largement fait appel aux dispositifs d’aide mis en place par l’État et les régions. Un peu plus d’une entreprise de proximité sur deux y a eu recours. Les dispositifs les plus utilisés ont été le premier volet du Fonds de solidarité (47% des entreprises en ont bénéficié) et les reports de charges (43%). À l’opposé, seule une minorité de professionnels a pu prétendre au deuxième volet du Fonds de solidarité (3%) ou à une exonération de charges (2%).
LA TRÉSORERIE FILE MAIS LES PERSPECTIVES S’AMÉLIORENT
En dépit de ces soutiens, la situation financière d’une partie des professionnels se dégrade. Si les aides ont permis de maintenir les trésoreries à flot, l’activité n’est pas encore revenue à ses niveaux d’avant-crise, ce qui ne permet pas de reconstituer les réserves de cash. Au deuxième trimestre, 56% des sondés font ainsi état d’une dégradation de leur trésorerie, contre 37% au premier trimestre.
Malgré ce contexte difficile, les professionnels ne sombrent pas dans le pessimisme. Au contraire puisqu’une nette inversion de tendance s’amorce quant à la perception de l’avenir. Désormais, moins d’un professionnel sur trois anticipe une baisse d’activité cet automne. Au début de la crise, ils étaient trois sur quatre à privilégier ce scénario pessimiste. Pour une majorité de professionnels, le pire semble désormais passé.
© Thibault Bertrand – Uni-Médias - Septembre 2020
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