À l’intérieur du rumen des bovins, les fourrages et les concentrés sont dégradés en acides gras volatils sous l’effet de micro-organismes. Une partie de l’hydrogène né de la fermentation entérique est ensuite convertie en méthane (CH4) sous l’effet d’autres organismes. Ce CH4 est relargué dans l’atmosphère par éructation.
Selon l’Institut de l’élevage, le méthane émis par le rumen des bovins est responsable de 50% des émissions de gaz à effet de serre (GES) des exploitations laitières. À lui seul, du fait de l’importance du cheptel, il représente 5% des émissions nationales de GES, d’où la quête de leviers de réduction.
QUATRE LEVIERS DE RÉDUCTION
La conduite du troupeau, l’amélioration de la ration et l’incorporation d’ingrédients alimentaires : ce sont les trois pistes identifiées par l’Institut de l’élevage.
Par conduite du troupeau, l’institut technique entend l’amélioration de la productivité par kilo de lait produit, sous l’effet de plusieurs leviers tels que la réduction des périodes improductives (se rapprocher du vêlage à deux ans, abaisser le taux de réforme et de renouvellement, améliorer la santé et la reproduction).
En ce qui concerne la ration, l’institut explore la piste d’un renforcement de la proportion d’amidon (dans la limite de 25% de la matière sèche), des lipides ou encore des nitrates. Au niveau des prairies, l’introduction d’espèces riches en tanins (chicorée, sainfoin…) est jugée bénéfique. Une autre piste consiste à intégrer des additifs et autres ingrédients alimentaires, susceptibles de réduire la production d’hydrogène dans le rumen et, in fine, de méthane.
UN POTENTIEL DE RÉDUCTION DE 50%
Le dernier levier réside dans la sélection génétique. Selon les scientifiques, il existe une variabilité génétique entre animaux. Plusieurs projets de recherche laissent augurer une réduction de 10% des émissions à une échéance de dix ans.
Les leviers inhérents à la conduite du troupeau et à la ration sont quant à eux crédités d’un potentiel respectif de 5 à 10% et 10 à 15%. La piste la plus prometteuse est portée par le recours à des additifs, capables de réduire jusqu’à 30 % les émissions de méthane. L’effet combiné de ces différents leviers atteindrait ainsi les 50%, équivalent au quart des émissions totales de gaz à effet de serre générées par l’élevage français.