COMMENT L'AGRICULTURE RAISONNÉE PEUT-ELLE PRÉSERVER LES ÉCOSYSTÈMES ?
Le concept de l’agriculture raisonnée concilie rendement et responsabilité environnementale avec un cahier des charges favorisant le bien-être des animaux, la protection des cultures, de l’environnement, les ressources en eau, etc.
Parmi les 103 exigences du référentiel national de l’agriculture raisonnée, plusieurs incitent les exploitants à adopter de préférence des méthodes naturelles plutôt que des pesticides en faisant appel à des agents de lutte biologique, c’est-à-dire des ennemis naturels du nuisible à éradiquer.
Elles préconisent également d’opter pour des méthodes de désherbage mécaniques et non chimiques. Globalement, elles stipulent que l’utilisation des engrais et pesticides ne doit se faire qu’en cas de besoin et non pas de manière systématique.
En résumé, l’agriculture raisonnée cherche à trouver un équilibre entre les objectifs de productivité de l’agriculture moderne conventionnelle et les contraintes d’une agriculture respectueuse de l’environnement et des écosystèmes.
QUELS SONT LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS DE L’AGRICULTURE RAISONNÉE ?
Comme toute pratique, l’agriculture raisonnée comporte à la fois des points positifs non négligeables pour l’exploitant agricole mais également quelques limites à garder à l’esprit.
Les avantages de l’agriculture raisonnée pour l’exploitant agricole
Au-delà de la protection des écosystèmes, la mise en place des méthodes d’agriculture raisonnée offre des avantages et des points positifs certains pour l’agriculteur.
Parmi ces avantages :
- l’attrait des consommateurs pour ce type de production respectueuse de la planète.
- Une meilleure organisation et pilotage de l’exploitation agricole avec un rendement potentiellement au rendez-vous.
Le passage à l’agriculture raisonnée implique une réflexion sur les modes de production, une connaissance fine de son exploitation et une prise en compte notable des ressources naturelles. Par ailleurs, les méthodes d’agriculture raisonnée placent l’exploitant agricole dans une dynamique d’amélioration continue
- L’anticipation des futures règlementations environnementales.
En adoptant ces pratiques, les agriculteurs s'adaptent plus facilement aux normes environnementales qui pourraient être imposées à l'avenir.
Les limites potentielles à la pratique de l’agriculture raisonnée
La mise en place d’une démarche d'agriculture raisonnée implique des investissements en termes d'audits, de conseils et de conformité, assurés par des entités certifiées. L’effort financier à fournir n’est donc pas neutre notamment pour les petites exploitations agricoles.
Cette pratique peut être plus ou moins difficile à mettre en place en fonction des régions et des conditions environnementales. Tous les exploitants agricoles ne se trouvent donc pas sur un même pied d’égalité.
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE ET L'AGRICULTURE RAISONNÉE ?
Si l’idée de base de ces 2 types d’agriculture est la même, à savoir le respect de l’environnement, une meilleure alimentation des animaux, l’utilisation de produits chimiques et autre OGM n’est cependant pas appréhendée de la même façon. Là où l'agriculture biologique les bannit complètement, l'agriculture raisonnée les tolère, voire les accepte sous certaines conditions.
Autre différence : d’un point de vue législatif, l’agriculture biologique est définie au niveau européen, alors que l’agriculture raisonnée telle que nous la connaissons n’est définie qu’en droit français.
Enfin, les produits dits « raisonnés » ne peuvent pas prétendre au label et à l’adjectif « biologiques ».
Agriculture biologique et bien-être animal
Si l’agriculture biologique refuse l’utilisation des produits chimiques de synthèse issus d’une transformation chimique, elle proscrit également l’élevage hors sol : tous les animaux doivent avoir accès aux parcours extérieurs tandis que les ruminants doivent pouvoir pâturer dès que les conditions le permettent.
En outre, chaque animal doit disposer d’un espace bien aéré, de lumière et d’une surface paillée minimum à l’intérieur des bâtiments lui permettant de se mouvoir librement.
Autre point important : la densité des animaux et la taille des bâtiments doivent être limitées, les traitements hormonaux, le clonage et le transfert d’embryon exclus.
Enfin, en cas de maladie, la priorité doit être donnée aux médecines douces.