Une Surface agricole utile (SAU) en hausse de 2,6% au profit des pâturages et des surfaces en fruits et légumes ; une perte de production de 13% en céréales, 12% en oléagineux et 7% en fruits et légumes ; une réduction des effectifs de porcins et de volailles de 15% ; une chute de 12% de la production de lait et de 15% de la production de viandes : telles sont les conséquences de la mise en œuvre des stratégies Farm to Fork (de la fourche à la fourchette ou de la ferme à la table) et biodiversité. Ces conclusions émanent du Centre commun de recherche, unité de recherche de la Commission européenne. Elles étaient réclamées par les organisations agricoles qui redoutent un décrochage de l’Union européenne (UE) au plan alimentaire et une dépendance accrue aux importations, sous l’effet du Green deal.
STRATÉGIE GREEN DEAL (PACTE VERT)
Afin de lutter contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement, l’UE a défini en décembre 2019 une nouvelle stratégie de croissance durable, visant la neutralité carbone d’ici à 2050 et réduisant les impacts environnementaux. Tous les secteurs économiques sont concernés (agriculture, énergie, transports, industrie, bâtiment, nouvelles technologies...). La transposition agricole du Green Deal s’opère via deux programmes distincts que sont la stratégie biodiversité et la stratégie Farm to Fork.
STRATÉGIE FARM TO FORK
Après avoir fait de l’alimentation une norme mondiale aux plans quantitatif et qualitatif, l’UE souhaite l’inscrire dans la durabilité. Elle se fixe ainsi de réduire l’empreinte environnementale et climatique de son système alimentaire, incluant la production, le transport, la distribution, la commercialisation et la consommation. Elle souhaite renforcer sa résilience et réduire le gaspillage de 50% d’ici à 2030. Avant la fin 2023, la Commission présentera une proposition législative fixant le cadre de ce système alimentaire durable. Y seront notamment consignées des règles en matière d’étiquetage, couvrant les aspects nutritionnels, climatiques, environnementaux et sociaux des produits alimentaires.
STRATÉGIE BIODIVERSITÉ
La stratégie biodiversité vise à stopper son appauvrissement et à esquisser une reprise écologique à l’horizon 2030. Elle repose sur des mesures de protection juridique (30% des terres et des mers) et de restauration des écosystèmes dégradés. La stratégie interfère avec la politique agricole puisqu’elle prévoit d’étendre l’agriculture biologique (25% de la SAU), d’augmenter les éléments du paysage riches en biodiversité et de requalifier 10% des terres agricoles en haute diversité biologique (mares, bandes tampons, haies...). Elle vise à enrayer le déclin des pollinisateurs et à réduire de 50% d’ici à 2030 l’utilisation et la nocivité des pesticides. Autres objectifs : réduire de 20% l’usage des engrais chimiques et de 50% l’usage des antibiotiques dans l’élevage et l’aquaculture.
© Raphaël Lecocq – Uni-médias - Septembre 2021
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