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La décapitalisation bovine ancrée dans la durée

20/04/2023 - 2 min de lecture

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La décapitalisation bovine ancrée dans la durée

Alors que la France a perdu près de 10% de ses effectifs de vaches au cours des six années passées, l’Institut de l’élevage anticipe une nouvelle baisse de 10% d’ici à 2030. En cause : la démographie mais aussi le défaut d’attractivité du métier lié pour partie aux revenus mais aussi aux conditions de travail et à la reconnaissance sociale.

En l’espace de 6 ans, le cheptel bovin a perdu 9,5% de ses effectifs, soit 837 000 vaches, réparties entre 494 000 vaches allaitantes (- 11,4%) et 443 000 vaches de races laitières et mixtes (- 7,7%). Selon l’Institut de l’élevage, ce sont les arrêts d’activité qui expliquent très majoritairement la décapitalisation bovine, avec comme premier moteur, la démographie. Ce n’est pas une surprise. Selon le recensement agricole, 20% des exploitations ont disparu au cours de la décade 2010/2020. La perte atteint 31% pour celles spécialisées en élevage, 41% pour celles conjuguant production de lait et de viande, 41% également pour celles associant cultures et élevages.

ADAPTATIONS ÉCONOMIQUES ET CLIMATIQUES

Les stratégies économiques expliquent aussi pour partie la décapitalisation, avec en premier lieu la réduction des charges d’exploitation, qui peut se traduire par une réduction du cheptel, sinon du chargement à l’hectare. L’adaptation au changement climatique et la quête d’autonomie alimentaire peuvent aussi peser sur la taille des troupeaux. Il faut aussi compter avec la recherche d’une meilleure valorisation, avec le passage à la transformation et la vente directe, assorties de signes officiels de qualité. Enfin, l’Institut de l’élevage pointe l’investissement dans d’autres activités à vocation agricole (atelier de volailles, céréales...), sinon énergétique (méthanisation, photovoltaïque).

LES DÉFIS DU RENOUVELLEMENT

Face à ces arrêts sinon à ces réorientations, l’installation de nouveaux éleveurs constitue un véritable défi. Si le modèle d’installation familiale, motivée par la passion et le patrimoine, demeure dominant, il devrait faire de plus de plus de place à des candidats dit hors cadre familial et non issus du monde agricole, avec une problématique toute spécifique à l’élevage bovin : celle du besoin en capital. Si le capital prémunit en grande partie du risque d’arrêt d’activité pour cause de difficultés économiques, relève l’Institut de l’élevage, il constitue un frein à l’installation, un peu moins prégnant en installation sociétaire qu’en individuel. Mais il n’est pas le seul. Pour l’Institut de l’élevage, si l’on veut infléchir la décapitalisation, il faut donner aux éleveurs des signaux et de la visibilité en termes de rémunération, et agir de concert sur l’attractivité du métier, mise à mal par la faiblesse des revenus, la dureté des conditions de travail ou encore la piètre reconnaissance sociale.

DES PROJECTIONS À - 10% À L’HORIZON 2030

Selon l’Institut de l’élevage, les projections à l’horizon 2030 font état d’une nouvelle perte de 10% du nombre de vaches, qui ne va pas manquer d’amplifier les tensions sur la production et le prix de la viande, avec comme corollaire une multitude d’impacts économiques, sur le prix de l’alimentation, l’emploi, la vitalité des territoires, la rentabilité et le maillage des outils d’abattage. Au plan environnemental, l’Institut de l’élevage fait état d’un bilan plus mitigé. La réduction des émissions de gaz à effet de serre devra être mise au regard des atteintes à la biodiversité (prairies) et aux paysages. La complémentarité entre productions animale et végétale (assolements diversifiés, fertilisants organiques) est aussi questionnée.

BON À SAVOIR

837 000, c’est le nombre de vaches que la France a perdues entre fin 2016 et fin 2022 (source : Institut de l’élevage)

© Raphaël Lecocq – Uni-médias – Avril 2023

Article à caractère informatif et publicitaire.

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