Selon l’Association nationale interprofessionnelle de la volaille de chair (Anvol), la France figure désormais en tête des pays de l’Union européenne consommant le plus de volailles. En 2021, la consommation globale du pays (domicile et hors domicile) a en effet renoué avec la croissance pré-covid et augmenté de 2,1% en volume. Chaque habitant en a consommé environ 28,5 kg sur l’année, essentiellement des poulets (76%).
Cette dynamique a cependant été mise à mal par l’épisode d’influenza aviaire sans précédent qui a touché la filière avicole début 2022. La France, 2e pays producteur de volailles de l’Union européenne (UE) en 2021, devrait ainsi passer à la 4e place. Entre abattages et vides sanitaires, la filière estime que la production de volailles françaises sera globalement en baisse de 9,7 % en 2022 par rapport à 2021. Les canards à rôtir (- 30,3%), les pintades (- 18,6%) et les dindes (- 17,7%) devraient être les plus touchés par ce repli. La production française de poulets ne devrait quant à elle reculer que de 3,3% sur l’année.
POURSUITE DE LA HAUSSE DES COÛTS DE PRODUCTION
Dans ce contexte de redémarrage progressif des mises en place dans les élevages, les professionnels doivent toujours faire face à la flambée de leurs coûts de production : le coût de l’alimentation se maintient à un niveau très élevé, les prix des poussins, de l’énergie, des emballages, et de la main-d’œuvre augmentent considérablement. L’indice Itavi (Institut technique de l’aviculture) mesurant le coût de l’aliment a ainsi bondi de 80% entre août 2020 et août 2022 et toutes les autres charges voient leurs hausses s’accélérer.
Cette flambée a une incidence très importante puisque l’alimentation représente de 60 à 65% du coût total de la production d’une volaille. Au total, l’Anvol estime que le coût de production d’un poulet vivant a augmenté de 45 à 50% sur le 2e trimestre 2022 par rapport au 2e trimestre 2020. Une flambée des coûts qui fragilise le modèle contractualisé de la filière.
CONTRE LES IMPORTATIONS, L’ACHAT CITOYEN
En parallèle de ces charges, la filière doit également affronter la menace grandissante des importations non soumises à la réglementation européenne et éloignées des bonnes pratiques des éleveurs français. Sur les cinq premiers mois de l’année 2022, 49% des poulets consommés en France ont ainsi été importés, contre 45% sur la même période en 2021. La hausse des importations est particulièrement marquée sur la viande de poulet en provenance du Brésil (+ 122%) et d’Ukraine (+ 181%).
Pour assurer la pérennité de leur modèle exemplaire et contribuer à la souveraineté alimentaire du pays, les acteurs de la filière appellent les consommateurs à soutenir le redémarrage de leurs activités sur le territoire en choisissant des produits estampillés « Volaille Française » garantissant leur origine en magasins comme en restauration. Pour rappel, depuis le 1er mars 2022, un décret oblige en effet les professionnels de la restauration hors domicile à indiquer l’origine française de toutes leurs viandes, y compris de la volaille.