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L’agriculture face au défi de la fertilisation

09/06/2021 - 2 min de lecture

Rubrique : Tendances

Thématiques de l'article hashtagDéveloppement durable et énergie hashtagGestion

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L’agriculture face au défi de la fertilisation

Selon une étude commanditée par le ministère de l’Agriculture, l’augmentation de l’usage des fertilisants organiques est conditionnée par le maintien d’un élevage dynamique, le développement de la filière de biodéchets triés à la source et la réduction des pertes d’azote dans l'air et l'eau liées à l'utilisation de ces matières issues du recyclage.

Fientes, fumiers, lisiers, boues d’épuration, composts de déchets organiques, digestats de déchets organiques, cendres de biomasse... tel est l’éventail des Matières fertilisantes d’origine résiduaire (Mafor). Brutes ou transformées, ces matières constituent des matières fertilisantes, assurant la nutrition des plantes et améliorant les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. Elles permettent de réduire l’usage de ressources fossiles (azote) et minières (phosphore, potasse...), non renouvelables, en compensant les éléments en partie exportés dans les récoltes. En 2017, Les États généraux de l’Alimentation ont formalisé le constat de la dépendance de l’agriculture française aux engrais issus de ressources non renouvelables et de la nécessité d’anticiper une éventuelle volatilité des prix à venir. Ils ont acté le principe de fixer un objectif national stratégique d'augmentation de la part de fertilisants issus de ressources renouvelables d’ici 2050.

TROIS SCÉNARIOS, UNE MÊME CONCLUSION

Dans cette perspective, le ministère de l’Agriculture a financé une étude prospective réalisée par le bureau d'étude I Care & Consult. Trois scénarios prospectifs ont été étudiés avec différentes hypothèses sur l'évolution de la ferme France, des habitudes de consommation alimentaire de la population française et des possibilités de mobilisation des Matières fertilisantes d’origine résiduaire.

Résultats : dans les trois cas, le pourcentage de fertilisation à partir des Mafor plafonne à son niveau actuel. La cause principale de cet effet est qu’ils intègrent tous les trois une forte diminution du cheptel. Les lisiers et fumiers produits représentent des gisements si importants que même une diminution du besoin en azote des plantes (sobriété locale) ou une collecte accrue des effluents industriels et urbains (transition ambitieuse) ne les compensent pas.

L’étude révèle en outre que les apports de Mafor ne couvrent aujourd’hui que 20% des besoins azotés de plantes, de par des phénomènes de pertes d’azote lors du stockage, du transport, de volatilisation au champ, et de capacité des plantes à le prélever.

LES RECOMMANDATIONS

Malgré ces résultats, l’étude indique des marges de manœuvre restent possibles pour augmenter la part de fertilisation en Mafor. En effet, certaines hypothèses prises dans la définition des scénarios sous-estiment sans doute la part de Matières fertilisantes d’origine résiduaire pouvant être épandues : la diminution du cheptel prévue est importante, les marges de manœuvre sur les pratiques d’épandage ou une amélioration de la qualité des composts et digestats de méthanisation sont laissés de côté. Un des scenarios surestime quant à lui les besoins en azote des plantes. De plus, la collecte séparée d’urines humaines représente un gisement potentiellement très intéressant d’azote et gagnerait à être développée.

Le rapport formule les recommandations suivantes :

  • améliorer les pratiques d’épandage, afin de réduire les pertes et d’augmenter la disponibilité des nutriments pour les plantes, développer la collecte séparée d’urines humaines, 
  • maintenir les filières d’élevage couplées à des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement (élevage à l’herbe, extensif...), 
  • orienter la consommation française vers de la viande française, 
  • poursuivre le développement des filières de légumineuses, 
  • généraliser le tri à la source des biodéchets, 
  • développer les filières de compostage et de méthanisation.

BON À SAVOIR

39%, c’est la part de l’azote organique dans les épandages d’azote en France, selon une expertise du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).

© Raphaël Lecocq – Uni-médias - Mai 2021
Article à caractère informatif et publicitaire.

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