Deux pratiques controversées vont disparaître des élevages français d’ici à fin 2021, à commencer par la castration des porcelets à vif. Cette pratique permet d'obtenir des porcs plus gras, tout en évitant l'odeur nauséabonde que peut dégager à la cuisson le gras des mâles entiers. La castration ne sera pas proscrite mais de nouveaux protocoles, établis par des vétérinaires, vont permettre de supprimer totalement la douleur. La deuxième mesure phare décrétée par le ministère de l’Agriculture concerne le broyage de poussins mâles au sein des élevages de poules pondeuses. Là, ce sont des impératifs économiques qui motivent cette pratique, l’élevage des mâles n’étant pas rentable. La solution alternative consistera à réaliser le sexage des poussins in ovo, une technique d’ores et déjà maîtrisée par un accouveur allemand, ce que les groupe LDC (marque Loué) et Carrefour, s’apprêtent à instaurer. La Suisse, qui a interdit le broyage des poussins mâles le 1er janvier 2020, a recours à l’asphyxie au dioxyde de carbone.
UN RÉFÉRENT BIEN-ÊTRE ANIMAL DANS LES ÉLEVAGES
Au-delà de ces deux mesures emblématiques, le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’un décret serait prochainement présenté au conseil d’État, pour aller vers l’interdiction de toute pratique douloureuse en élevage, s’ajoutant à des mesures améliorant la qualité de vie des animaux d’élevage. C’est ainsi que les financements de l'État vont aujourd’hui prioritairement vers des bâtiments favorisant l'expression naturelle des comportements des animaux d'élevage. Il en sera de même à l’échelon européen, dans le cadre de la future réforme de la Politique agricole commune (Pac). Dans les élevages de porcs et de volailles en particulier, le ministère se fixe pour objectif d’imposer la présence d’un référent bien-être animal dûment formé dans chaque élevage, d’ici au 1er janvier 2022. Du côté de l’enseignement, à compter de septembre 2020, la sensibilisation et la formation au bien-être animal seront renforcées.
INFORMER LES CONSOMMATEURS
Les conditions de transport seront également améliorées. Des textes réglementaires seront pris au cours du premier semestre 2020 pour accroître les contrôles sur les transports de longue durée, en habilitant des vétérinaires privés. L’objectif est d’assurer 5% de contrôles au chargement des animaux. Les sanctions seront élargies, en cas de non-respect de la réglementation telle qu’une absence de certificat de compétence, l’utilisation d’un véhicule non agréé ou non conforme ou encore l’absence d’un carnet de route validé. Le ministère de l’Agriculture souhaite enfin améliorer l’information des consommateurs sur les modes d’élevage et le bien-être animal. Sans en dévoiler les contours, il a annoncé lancer une expérimentation dans ce sens dès cette année, avec l’ambition de porter le projet au niveau européen.
© Raphaël Lecocq – Uni-Médias – Mars 2020
Article à caractère informatif et publicitaire.