Le compte à rebours est enclenché. D’ici à 2025, la France s’est engagée à réduire de 50% l’usage des produits phytosanitaires, comparativement à 2008, année de lancement du premier Plan Ecophyto. L’Europe pousse à la roue. Dans le cadre de sa Stratégie Biodiversité, la Commission européenne s’est fixée pour objectif de réduire de 50% d’ici à 2030 l’utilisation et la nocivité des pesticides.
Si la sobriété phytosanitaire embrasse de très nombreuses pistes (sélection variétale, diversification des assolements, alternatives mécaniques...), le recours à des macro-organismes (nématodes, insectes, invertébrés, vertébrés…), à des micro-organismes (bactéries, levures, champignons, virus…), à des médiateurs chimiques (kairomones et phéromones) ou encore à des substances d’origine naturelle (végétale, animale, minérale), autrement dit au biocontrôle, s’avère indispensable. Problème : l’offre est encore restreinte et la sensibilisation des agriculteurs largement perfectible.
ACCROITRE L’OFFRE
L’un des axes de la Stratégie nationale de déploiement du biocontrôle va consister à soutenir la recherche et l’expérimentation de nouvelles solutions, dans le but d’étoffer le catalogue. Actuellement, celui-ci 40% des usages, toutes cibles confondues (herbicides, fongicides insecticides). L’objectif est d’atteindre les 60% d’ici à 2025. Pour y parvenir, le plan porte un dispositif d’accompagnement des TPE / PME porté par la Banque publique d’investissement et doté d’un budget d’un million d’euros. En filigrane, le Plan souhaite voir émerger sur le territoire national des outils de production
Les entreprises bénéficieront d’autres formes de soutien, en matière de recherche de financement et de demande d’autorisation de mise sur le marché. À ce sujet, Paris compte aussi œuvrer auprès de la Commission européenne pour proposer des simplifications en matière de mise sur le marché.
ACCROITRE LA DIFFUSION
Pour déjouer la méconnaissance qui peut entourer ces solutions novatrices, le ministère de l’Agriculture cible un certain nombre d’actions en direction des utilisateurs : renforcer la formation initiale et le Certiphyto, développer les formations continues, accompagner la prise de risque due à la réduction des produits phytosanitaires et l’utilisation des solutions de biocontrôle. À compter de 2021, le biocontrôle trouvera ainsi avec la mise en place du conseil stratégique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques indépendant de la vente, un faire-valoir tout trouvé.
Un article de Raphaël Lecocq
Retrouvez toute l’actualité agricole sur pleinchamp.com
© Pleinchamp – Novembre 2020
Article à caractère informatif et publicitaire.