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Les cultures associées, un défi agroécologique

07/06/2022 - 2 min de lecture

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Les cultures associées, un défi agroécologique

Les associations lentille/céréale, féverole/blé, pois/céréale ou encore lentille/cameline présentent de nombreux atouts agronomiques et économiques. Mais leur exploitation et leur valorisation par les organismes stockeurs restent problématiques.

Associer des cultures consiste à cultiver simultanément sur la même parcelle et en mélange deux espèces différentes. Il s’agit d’une technique ayant fait la preuve de son intérêt technico-économique en agriculture biologique. Selon une étude, pour le compte du ministère de l’Agriculture, des cabinets de conseil Ceresco et Circoé mais aussi de l'institut de recherche de la filière des huiles et protéines végétales, et de la filière chanvre Terre Inovia, dans le cas d’une association entre une céréale et une légumineuse, on obtient quasi systématiquement un rendement total (somme du rendement du protéagineux et de la céréale) plus important que le rendement de chaque espèce cultivée en pur (une seule espèce cultivée) dans toutes les situations regardées. De surcroît, ces rendements sont plus stables d’une année sur l’autre, contrairement aux rendements des cultures en pur.

Ce système (le mélange de deux espèces différentes sur une même parcelle) est à ce jour très peu développé en production conventionnelle alors qu’il constitue un potentiel de développement des surfaces de légumineuses important dans un contexte de pression croissante sur l’utilisation d’engrais azotés minéraux. 

LES FREINS AUX CULTURES ASSOCIÉES

Le déclenchement de la récolte implique la gestion de l’hétérogénéité de maturité entre les espèces puisque l’optimum de maturité pour les deux espèces associées n’est pas le même que celui de chaque espèce prise indépendamment. Ainsi, il peut être nécessaire de sécher une partie de la récolte.

L’organisme stockeur (OS) doit par ailleurs gérer l’exigence d’absence de contaminations croisées au gluten et aux allergènes avec la contrainte du mélange, pouvant impliquer la réalisation d’un tri optique mécanisé. L’OS doit également déterminer la part de chaque espèce dans le mélange et qualifier la qualité de chacune d’entre elles. Cette étape est rendue plus difficile par le fait qu’une décantation par gravité peut s’opérer avec les vibrations liées au transport. Elle constitue une source de risque de litiges avec les clients, à tel point que pour les légumes secs, certains effectuent un travail du grain, lot par lot, afin de pouvoir refacturer avec un maximum de transparence les écarts de tri à l’agriculteur. Enfin, le tri de cultures associées nécessite des capacités de stockage augmentées en nombre. 

LES LEVIERS D’AMÉLIORATION

Au niveau de l’agriculteur, la formation aux réglages et à l’utilisation de la moissonneuse pour ces cultures spécifiques serait bienvenue. L’agriculteur pourrait également se charger du tri, ce qui permettrait à l’OS de collecter deux lots d’espèces différentes sur lesquels il aurait un travail de nettoyage à réaliser, mais pas nécessairement de séparation.

Au niveau de l’OS toujours, le travail de tri des cultures associées serait considérablement facilité si ses installations permettaient la sortie d’un second produit.

Au niveau du client final enfin, une évolution des critères de paiement du produit pourrait favoriser le développement des cultures associées. Diminuer le niveau de pénalités associés aux impuretés constituerait un levier fort et permettrait une plus grande souplesse pour les fabricants de produits alimentaires et de d’aliments pour le bétail, sans remettre en cause l’objectif de qualité. Les recettes de ces produits pourraient être modifiées afin d’accepter un niveau de pureté en espèce moins exigeant (hors allergènes). Enfin, la capacité du client à pouvoir patienter pour le tri de sa marchandise au-delà de la période de récolte permettrait à l’OS de réaliser ce tri, plus chronophage que pour les cultures séparées, hors période de pic d’activité.

BON À SAVOIR

+ 30€/tonne, c’est le surcoût minimum induit par le tri de deux espèces associées pour un organisme stockeur. 

© Raphaël Lecocq – Uni-médias – Juin 2022
Article à caractère informatif et publicitaire.

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