En finir avec l’astreinte de la traite pour entrer dans une forme de dépendance aux écrans et notamment au smartphone et à ses applications dédiées au suivi des automates ? Cette question, l’Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) dans le Grand-Est l’a posée à une trentaine d’éleveurs équipés d’un robot de traite des vaches par le biais d’une enquête menée avec la contribution de plusieurs organismes sociaux (Caisse agricole d’assurance-accidents agricole de Moselle- CAAAM, Mutualité sociale agricole - MSA) et professionnels (Chambres d’agriculture). Résultat ? Si le robot de traite met fin à double astreinte quotidienne, il introduit une source de brouillage entre la vie professionnelle et la vie privée. Le robot travaillant 24 heures sur 24, il est de nature à induire une connexion 24 heures sur 24 de l’éleveur, via son smartphone sinon son ordinateur.
UN GUIDE D’ACCUEIL DU ROBOT
La masse et la complexité́ des informations produites constituent potentiellement une autre source de charge cognitive. Regarder les indicateurs, les traiter, les analyser, cela s’apprend et ne s’opère pas du jour au lendemain, relève l’enquête qui pointe la nécessité, pour les exploitations de se préparer en amont à l’intégration d’un robot de traite. S’il existe des guides d’accueil du salarié en exploitation agricole, le robot a également droit à des égards. Pas tant pour ses capteurs et cartes électroniques que pour ménager la cohabitation avec les opérateurs. Quelle que soit sa nature, l’arrivée d’un robot sur une exploitation chamboule le rapport au travail. Pour prévenir les risques de rejet, la MSA a édité un guide d'accompagnement en collaboration avec l’Aract Grand-Est et les Caisses d’assurance-accidents-agricoles d’Alsace-Moselle
LE BIEN-ÊTRE DE L’ÊTRE HUMAIN ET DES ANIMAUX
Moyennant la prise en compte de ces points de vigilance, un robot de traite engendre de nombreux bénéfices à commencer par la fin de l’astreinte et de la pénibilité inhérentes à la traite. L’introduction du robot permet en effet de redéfinir les temps sociaux, familiaux et professionnels, souvent inextricables en traite conventionnelle. Le rapport à l’animal en est changé. La surveillance s’opère sur l’ensemble du troupeau tout au long de la journée, à la fois en passant dans le bâtiment et via les données informatiques. Cette activité, particulièrement mise en avant par l’ensemble des éleveurs, est l’une des clés de compréhension qui facilite l’adaptation à ce nouvel outil et au nouveau rapport que l’éleveur a de son métier. Le robot est aussi l’occasion de repenser les conditions de vie et de confort des animaux. Ceci se traduit par un cheminement qui respecte mieux la logique des animaux qui semblent plus calmes, moins sujets aux maladies, voire plus productifs...
© Raphaël Lecocq – Uni-Médias – Février 2020
Article à caractère informatif et publicitaire.