Alors que les marchés boursiers subissent une forte volatilité sur fond de perspectives économiques moroses, de nombreux experts soulignent l’avantage actuel des actions dites décotées, aussi désignées comme titres « value » dans le jargon des boursicoteurs. Mais d’autres spécialistes sont plus réservés à leur égard, estimant qu’un portefeuille équilibré ne doit pas négliger pour autant aujourd’hui les actions dites « de croissance » (ou « growth »), qu’on oppose habituellement aux précédentes. L’occasion de faire un point sur ces deux grandes familles d’actions.
DES ACTIONS PROGRESSANT VAILLE QUE VAILLE
Ces dernières années, les marchés ont privilégié les valeurs de croissance, c’est-à-dire les entreprises pour lesquelles on anticipe une forte progression du chiffre d’affaires. Un titre « growth » affiche donc, dans son historique, une valorisation en Bourse forte et régulière, relativement déconnectée de l’orientation générale des marchés. Bien sûr, son cours peut céder du terrain dans les périodes de forte baisse, mais souvent dans une moindre mesure que le reste du marché et avec une capacité de rebond forte. Leur croissance supérieure à la moyenne du marché ou à celle de leur secteur se traduit habituellement par un prix relativement élevé en Bourse. Mais peu importe, ce prix n’étant pas le critère essentiel de sélection d’une telle action.
LE MODÈLE DES GAFAM
Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont un exemple emblématique des actions de croissance. Ou encore Uber et Tesla qui ont subi des pertes financières de plusieurs milliards de US dollars ces dernières années, ce qui n’a pas freiné l’envolée de leurs cours. Les investisseurs se basent donc avant tout sur les perspectives futures de ces sociétés. Une autre de leurs caractéristiques est un taux de distribution de dividende faible car elles préfèrent réinvestir leurs bénéfices dans leur développement.
DE BELLES VALEURS « SOLDÉES »
L’approche est très différente concernant les titres « décotés » ou « value ». L’investisseur se focalise sur leur prix en Bourse, leur premier critère de sélection. La gestion dite « value » privilégie, en effet, les titres dont la valorisation est inférieure à celle du marché, dans l’espoir d’un rattrapage à venir.
Comment apprécier si un cours de Bourse est décoté par rapport à la valeur intrinsèque de l’entreprise ? Différents critères d’évaluation sont utilisés. Le plus habituel, est le PER (Price earning ratio), c‘est-à-dire le cours rapporté aux bénéfices. Parallèlement, on peut aussi se fonder sur le rapport entre le cours de l’action et son chiffre d’affaires ou sur le rapport entre la valeur comptable et le chiffre d’affaires. Encore faut-il vérifier que les fondamentaux d’une société décotée ne la prive pas de tout potentiel de rebond. À la suite de la chute brutale des cours lors de l’acte 1 de la crise sanitaire au printemps dernier, de grandes valeurs solides ont été « injustement » sanctionnées dans les secteurs de l'automobile, de la construction, de l'énergie ou encore des sociétés financières. Parmi les titres décotés, certains sont plus défensifs que d’autres car moins exposés aux aléas de la conjoncture économique. On les retrouve notamment dans les secteurs pharmaceutiques, des télécoms et de la grande distribution.
© Alexandre Roman – Uni-Médias – Décembre 2020
Article à caractère informatif et publicitaire.