Mahdi BOUAYAD et Matthieu MONLUN (Crédit Agricole CIB)
Plus d’un Français sur deux affirme prendre en compte les enjeux du développement durable dans ses choix en matière de placement financier. D’ailleurs, 76% déclarent que l’impact des placements sur la qualité de l’environnement (pollution, biodiversité…) est un sujet important (1).
Ils sont effectivement de plus en plus nombreux à vouloir concilier leurs convictions et leurs investissements. « Pour agir, les épargnants peuvent investir en capital via des fonds durables, labellisés ou verts, souscrire des produits d’épargne solidaire et faire un don à des associations en reversant, par exemple, une partie des commissions, indique Matthieu Monlun, Managing director au sein de la ligne métier Equity Solutions chez Crédit Agricole CIB. Mais également favoriser l’augmentation de poches de financement plus vertueuses et ciblées en souscrivant des obligations durables ».
OBLIGATIONS VERTES OU SOCIALES
Parmi les obligations durables, les épargnants qui souhaitent contribuer à l’effort en faveur de la lutte contre le changement climatique et l’amélioration de vie de chacun peuvent acheter des obligations vertes - aussi appelées « green bonds » - ou sociales.
Une obligation verte est émise par une entreprise, une organisation internationale ou une entité publique auprès d’investisseurs pour lui permettre de contribuer au financement de projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion durable des déchets et de l’eau, exploitation durable des terres, transport propre...).
Si ses caractéristiques financières sont similaires à celles d’une obligation classique (taux de rendement, maturité…), « elle se distingue par le fait qu’elle garantit aux épargnants qu’un montant égal à leurs investissements sera exclusivement destiné au financement de projets verts, c’est-à-dire qui favorisent les activités à forts bénéfices environnementaux », déclare Matthieu Monlun.
Un marché en forte progression puisque sur 1,2 trillion d’euros de nouvelles émissions d’obligations durables prévues en 2022, les obligations vertes pourraient en représenter 52%, selon Crédit Agricole CIB.
De leur côté, les obligations sociales doivent permettre de contribuer au financement de projets générant un impact social positif, en visant à favoriser l’accès à la santé ou encore à soutenir l’emploi et le monde associatif.
MESURER, RÉDUIRE ET COMPENSER
Mais les activités financées produisent des émissions de gaz à effet de serre. L’investissement génère donc une empreinte carbone.
« Notre rôle est alors de la mesurer et d’accompagner nos investisseurs pour permettre une réduction immédiate et progressive et, in fine, proposer une compensation de la partie restante, explique Mahdi Bouayad, Responsable de la structuration des solutions Equity QIS & ESG chez Crédit Agricole CIB, qui précise que « nous travaillons en amont sur la construction du produit, en sélectionnant des sous-jacents respectueux des critères ESG (2), en s’inscrivant dans la trajectoire de décarbonation de l’Union européenne d’ici 2050, et en compensant, une fois par an, les émissions résiduelles du placement via l’achat de crédits carbone qui financent des projet de captation de CO2 ».
(1) Les Français et les placements responsables - Juillet 2021 (Opinion Way pour l’AMF)
(2) Environnementaux, sociaux et de gouvernance