Symptômes de ces déséquilibres, les industriels font face à des problèmes, voire à des ruptures d’approvisionnement sur certains produits ou matières premières, auxquels se rajoutent des difficultés logistiques, avec à la clef un net renchérissement de leurs coûts de production.
La forte demande d’énergie, à l’approche de l’hiver, a également provoqué une flambée des prix du gaz et de l’électricité, accentuant les pressions inflationnistes. Ces tensions devraient néanmoins s’apaiser à mesure que les rythmes de progression de l’activité et de la consommation se normalisent.
Cette poussée d’inflation à caractère temporaire n’a donc pas de quoi affoler les banques centrales qui devraient s’engager prudemment dans la voie de la normalisation monétaire, d’abord en réduisant progressivement leurs rachats d’actifs avant d’envisager toute première hausse de taux.
Piloter la sortie s’annonce dans tous les cas un exercice délicat. D’un côté, les taux ne peuvent pas remonter trop vite, au risque de rendre insoutenables les trajectoires d’endettement public. De l’autre, un environnement de taux bas et de liquidité abondante donne du carburant aux marchés financiers, ce qui alimente des excès d’endettement et une inflation galopante des prix des actifs.
De ce contexte, se dégagent des tendances lourdes et durables : les placements sans risque ne rapportent guère et l’érosion des rendements des fonds en euros va se poursuivre. Faire fructifier son épargne nécessite d’avoir une approche diversifiée (actions, immobilier, private equity…) et de se porter davantage sur des actifs plus risqués comme, par exemple, les unités de compte.
ISABELLE JOB-BAZILLE
Directrice des Études économiques Groupe à Crédit Agricole S.A.
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