Les Français sont toujours accros aux bulles. En 2020, près d’un livre vendu sur cinq (18%) était un album de bande dessinée, selon l’institut GFK (1). Il est vrai que le 9ème art y est très populaire, la France étant une nation phare de la discipline. Tous les ans, s’y tiennent plusieurs festivals comme celui d’Angoulême(2), l’un des plus renommés au monde, ou de Saint-Malo(3) (festival « Quai des bulles »). Surtout, certains des plus grands noms de la scène francophone sont français : Uderzo, Graton, Giraud/Moebius, Bilal… « La bande dessinée touche toutes les générations et couches de la population », rappelle Eric Leroy, expert bande dessinée chez Artcurial.
Considérée comme un genre mineur et achetée avant tout pour être lue, elle est devenue ces dernières années un thème de collection et d’investissement. Car, paradoxalement, « plus une pièce se vend cher, plus elle prend de la valeur », observe l’expert qui explique que « la bande dessinée est un marché de la nostalgie. Les collectionneurs cherchent à retrouver un objet d’époque qui les a fait rêver ou qui représente un moment d’histoire, de la vie de l’artiste ou de la leur ». Les éditions originales des albums ont créé le marché grâce à la demande de bibliophiles passionnés.
« Mais comme les timbres ou les pièces, ils doivent être fleur de coin (état neuf) », précise Éric Leroy qui recommande les albums des années 1930 à 1960. Certains collectionneurs leur préféreront les dessins ou planches originales, ou les couvertures encore plus rares. Et donc plus chères. En janvier dernier, le marteau de la maison Artcurial tombait à 3,2 millions d’euros pour la couverture originale du Lotus Bleu, record mondial. Pour Éric Leroy, « sa qualité et son caractère unique en font un chef-d’œuvre de la BD ». Signe aussi de la bonne santé du marché.
Si les grands maîtres atteignent des montants vertigineux, il est possible d’initier ou compléter une collection de BD pour quelques centaines d’euros. L’important est avant tout de se faire plaisir et d’acquérir des biens de qualité qui, assure Éric Leroy, « se valoriseront avec le temps ». Avant de vous lancer, n’hésitez pas à pousser les portes des galeries et librairies spécialisées, à assister à des ventes aux enchères ou à visiter des expositions. De plus en plus de musées lui ouvrent leurs portes. Pour preuve, la réouverture du musée Maillol, prévue en avril, consacrera le père d’Astérix avec l’exposition « Uderzo, comme une potion magique », dont Artcurial est partenaire.
(1) https://www.gfk.com/fr/insights/BD-ne-connait-pas-la-crise
(2) Du 24 au 27 juin 2021
(3) Du 29 au 31 octobre 2021
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© Magazine Regards partagés Crédit Agricole Banque Privée – Edit 360, 12 Mars 2021
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