QUEL EST L’OBJECTIF DU LABEL « RELANCE » ?
Bruno Ducastel : Le label « Relance », créé en 2020 par l’État français, est une initiative de mobilisation de l’épargne accumulée ces derniers mois et de l’investissement en faveur de la relance économique, à la suite de la crise de la Covid-19.
La pandémie a redessiné le paysage économique de notre pays et touché nombre d’entreprises de plein fouet, mettant un frein à leurs activités – quand ce n’est pas un arrêt total – et ce, tout au long de l’année 2020.
Le gouvernement français a lancé une série d’outils destinés aux entreprises pour les soutenir financièrement et leur permettre de traverser cette crise sanitaire. Le label « Relance » est l’un d’entre eux.
Son objectif est de restaurer durablement leur solidité financière et leur capacité à investir en redirigeant vers elles les financements en fonds propres et quasi-fonds propres de façon prioritaire.
L’enjeu du label est de permettre aux épargnants d’identifier aisément les placements à même de répondre aux besoins des entreprises, favorisant ainsi leur mobilisation pour la relance.
QU’APPORTE-T-IL AUX FONDS ?
B.D. : Le lancement du label « Relance » vient reconnaître les fonds d’investissement capables de mobiliser rapidement des ressources nouvelles pour soutenir les fonds propres et quasi-fonds propres des entreprises françaises cotées ou non, et en particulier des PME et ETI.
Son obtention court jusqu’au 31 décembre 2022 et son usage est ouvert pendant quatre ans à compter de la labellisation.
Afin de pouvoir l’utiliser, les organismes de placement collectif (OPC) doivent respecter les critères d’éligibilité définis dans la charte du label « Relance » (1). Celle-ci impose, comme nous l’avons vu, aux OPC labellisés d’investir une partie significative de leur actif dans des entreprises françaises (fonds propres ou quasi-fonds propres), dont des PME et ETI.
Leur exposition doit s’inscrire en augmentation sur les deux ans qui suivent l’ouverture du droit d’usage du label. De plus, les fonds doivent participer significativement à au moins cinq augmentations de capital ou introductions en Bourse par an.
La charte inclut aussi un ensemble de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui doivent guider la politique d’investissement et d’engagement actionnarial des fonds labellisés. En particulier, ceux-ci doivent s’engager à ne pas financer le secteur du charbon.
Les seuils retenus permettent d’apposer le label sur des fonds présentant des profils de risque variés, qu’il s’agisse de fonds de capital-investissement (FCPI, FIP…) ou investis dans des valeurs cotées françaises et européennes (FCP, Sicav…).
Le suivi de la bonne application de la charte du label par les fonds labellisés est assuré par la direction générale du Trésor.
Ainsi, cela contribue pour les fonds Relance à être perçus comme un partenaire de long terme pour les entreprises ; à faire de l’ESG une réalité au quotidien, un facteur de croissance pour les participations et un sujet de dialogue actionnarial.
AU-DELÀ DE PARTICIPER À L’EFFORT DE RELANCE, QUEL INTÉRÊT POUR LES ÉPARGNANTS DE SOUSCRIRE DE TELS FONDS ?
B.D. : Les épargnants bénéficient de la création de valeur découlant de la participation des entreprises sélectionnées à une démarche valorisante de la transition écologique et sociale avec des objectifs partagés en termes ESG. Ce qui donne du sens à leur épargne.
Enfin, investir dans un tel fonds permet un accompagnement de long terme pour les PME et ETI sélectionnées, source de valorisation à travers les apports liés aux réseaux d’affaires, le développement du chiffre d’affaires (y compris à l’international), de l’innovation, ou de la création de richesses et d’emplois sur le territoire national.
Il s’agit donc d’une véritable source de valorisation de leur épargne et le plus souvent décorrélée des mouvements sur les marchés financiers pour les fonds de capital-investissement.
Si certains fonds sont réservés aux investisseurs professionnels, la plupart peuvent être souscrits par le grand public via l’assurance vie (unités de compte), les plans d’épargne en actions (PEA, PEA-PME) ou l’épargne salariale et retraite.
Enfin, les épargnants bénéficieront d’une transparence renforcée avec la mise en place d’un reporting semestriel dédié, attestant du respect des critères ESG et valorisant la contribution de l’épargne financière au dynamisme de l’économie et des territoires.
(1) https://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/2020/Charte-label-relance.pdf
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© Magazine Regards partagés Crédit Agricole Banque Privée – Edit 360, Août 2021
Article à caractère informatif et publicitaire.