La colocation n’est plus l’apanage des étudiants ou des jeunes actifs. Les seniors, propriétaires ou locataires, sont de plus en plus séduits par cette perspective et n’hésitent pas à proposer à d’autres quinquas ou sexagénaires de partager leur logement.
« Divorces tardifs, familles monoparentales… nombreux sont les parcours de vie conduisant à une solitude subie et qui amènent à envisager la colocation », note Anne-Laure Tougeron, cofondatrice de l’association Loki Ora à Nantes, qui accompagne les seniors dans cette démarche.
Le principe est identique à celui de la colocation entre étudiants, où les colocataires partagent un logement, une maison ou un appartement, ainsi que le loyer et les charges.
Vivre en colocation permet de mutualiser les frais, un avantage financier non négligeable, vu que 33% des retraités perçoivent une pension inférieure à 1 000 euros par mois. Toutefois, la motivation ne doit pas être uniquement financière, mais répondre également à un choix de vie participatif.
Moyen idéal de combattre la solitude, la vie en communauté permet aussi de s’entraider si besoin. La place des familles est également importante dans la vie des colocations. Elles peuvent s’y investir et s’associent volontiers à leur montage.
DES SENIORS AUTONOMES, D’AUTRES UN PEU MOINS
La colocation attire avant tout des seniors autonomes. « Il s’agit d’un mouvement de fond qui correspond mieux aux aspirations des personnes vieillissantes d’aujourd’hui, qui souhaitent vivre dans un logement à leur image, plus personnalisé que les maisons de retraite, mais aussi dans un lieu de vie sécurisant par les liens qu’il apporte », note Marion Villez, socio-anthropologue spécialisée dans les questions de vieillissement.
Pour autant, la colocation peut s’adresser aussi aux personnes qui présentent un handicap ou une fragilité.
« Ce type de colocation est généralement accompagné par un acteur associatif chargé d’organiser la vie sociale du collectif et les services d’aide à domicile, précise Marion Villez. Il peut d’ailleurs être judicieux pour ceux qui montent des projets de colocation de réfléchir en même temps à l’évolution de leur situation de santé et à leurs éventuels besoins d’être aidés dans leur vie quotidienne. »
PARTAGER SON PROPRE LOGEMENT OU S’INSTALLER DANS UN NOUVEAU LOGEMENT
Il existe une multitude de sites destinés aux 50 ans et plus désireux d’accueillir un colocataire, voire davantage, dans leur logement. Ils proposent, outre le dépôt d’annonces, tout une gamme de services pour créer sa colocation : guide, exemple de charte de fonctionnement, séminaire de formation, assurance habitation, etc.
Pour mettre toutes les chances de son côté dans sa recherche de colocataires, mieux vaut penser avant à ce que l’on est prêt à partager ou pas. Car, contrairement aux étudiants, les seniors tiennent à une certaine forme d’indépendance. Il est ainsi préférable que chaque locataire ait une salle d’eau, des toilettes et des placards personnels.
Outre de possibles travaux à prévoir, il faut compter avec le fait que des candidats puissent être réticents à investir une habitation déjà chargée en histoire.
Louer ou acheter ensemble un logement dans le but de le partager est une autre possibilité.
Dans cette optique, des associations se proposent d’aider les candidats à former des groupes, afin d’apprendre à se connaître avant de sauter le pas.