Les stratégies d’investissement responsable en bourse

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Les stratégies de l’investissement responsable : l’essentiel en 150 mots

L'investissement responsable concilie performance financière et développement durable en s'appuyant sur les critères ESG (Environnementaux, Sociétaux et de Gouvernance).

Principales stratégies d'investissement responsable :

• Exclusion : écarte certains secteurs controversés (armement, tabac) ou entreprises ne respectant pas des normes internationales
• Best-in-class : sélectionne les entreprises les plus vertueuses dans chaque secteur
• Thématique : cible des secteurs à impact environnemental positif (énergies renouvelables, traitement de l'eau)
• Activisme actionnarial : influence les pratiques des entreprises via le droit de vote

Pour s'orienter, plusieurs labels existent : ISR (approche générale), Greenfin (environnement) et Finansol (finance solidaire).

Les supports d'investissement peuvent inclure des actions, des green bonds (dites « obligations vertes »), des ETF ISR et des fonds immobiliers, accessibles via différentes enveloppes (assurance-vie, PEA, PER).

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Sommaire :

• Comment investir responsable ?
• Quelles stratégies pour investir de façon responsable en bourse ?
• Investir dans le responsable : s’aider des différents labels
• Les green bonds et catégories d’obligations écologiques
• Comment débuter un investissement durable en bourse ?
• Dans quoi investir pour avoir un impact durable et responsable ?
• FAQ – Investir durable et responsable

Comment investir responsable ?

L’Investissement responsable (communément associé au terme de « finance durable ») permet de contribuer au développement durable tout en recherchant de la performance financière. Il consiste à soutenir des entreprises qui prennent en compte des critères financiers assortis de critères extra-financiers (critères ESG) :

• Critère environnemental : il mesure l’impact direct ou indirect de l’entreprise sur l’environnement (consommation d’énergie, traitement des déchets, impact sur la biodiversité…)
• Critère sociétal : il vérifie que l’entreprise respecte le droit du travail, le droit de la personne, la diversité…
• Critère de gouvernance : il prend en compte la façon dont l’entreprise est dirigée (indépendance du conseil d’administration, déontologie, transparence dans les rémunérations, lutte contre la corruption…)

En favorisant cette économie, ce type d’investissement permet de limiter les risques grâce à une meilleure résistance aux fluctuations boursières.

Différentes solutions sont envisageables :

Investir directement dans un secteur donné

Pour un particulier, l'investissement responsable peut se faire en soutenant directement une cause, un secteur qui lui tient à cœur : cause environnementale, inégalités sociales, accès au logement, à l'eau, etc.

Cette stratégie consiste ainsi à acquérir directement des parts de sociétés ou de coopératives œuvrant dans ces secteurs. Néanmoins, les opportunités sont rares, et le risque peut être élevé en termes de rendement financier et de liquidité.

Investir dans un fonds d'investissement socialement responsable

La deuxième option consiste à investir dans un fonds ISR. Ces fonds sont gérés par des sociétés de gestion habilitées par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Il en existe de très nombreux qui vous permettent de sélectionner la thématique qui vous importe le plus, tout en bénéficiant de l’expertise de ses gérants.

Ils sont généralement accessibles aux épargnants via tous les placements financiers traditionnels : compte-titres ordinaire, PEA (si le fonds ISR visé est éligible), l'assurance vie (si votre contrat le prévoit), l'épargne salariale ou de retraite collective, ou certains produits d’épargne retraite individuelle comme le Plan Épargne Retraite (PER).

Quelles sont les différentes stratégies utilisées pour investir de façon responsable en bourse ?

L’exclusion ou « approche éthique »

La stratégie d’exclusion est la plus ancienne des stratégies d’Investissement Responsable (IR). Deux formes existent :

• La forme « sectorielle » : elle exclut automatiquement certaines entreprises, secteurs ou activités controversés (armement, alcool, tabac, jeux d’argent, paris sportifs...). Les fonds d’exclusion écartent également des secteurs trop nocifs pour l’environnement, comme ceux qui utilisent ou produisent des OGM ou des énergies fossiles.

• La forme « normative » : elle exclut des compagnies ou États qui n’ont pas signé des standards ou des normes internationalement reconnues, telles que les « Lignes directrices de l’OCDE pour les entreprises multinationales » ou le « Pacte Mondial » des Nations Unies.

L’approche « best in class »

Dans cette approche, l’investisseur ne va pas refuser d’investir dans un domaine ou un secteur précis, mais va concentrer ses investissements sur des entreprises qui présentent les meilleures notations sur un ou l’ensemble des critères ESG dans un secteur donné.

Cette stratégie d’investissement responsable vise ainsi à identifier quelles sont les entreprises les mieux armées pour relever les grands défis du développement durable : changement climatique, surexploitation des ressources naturelles, évolution démographique, santé/bien-être… Cette analyse macro est réalisée pour tous les secteurs d’activité, afin de choisir les entreprises les plus vertueuses de chacun d’entre eux. Tous ont naturellement leurs spécificités, le secteur minier étant par exemple davantage concerné par le sujet des ressources naturelles que le secteur bancaire.

On étudie aussi comment l'entreprise gère les intérêts des parties prenantes de son activité, toujours sous l'angle des critères ESG : clients, fournisseurs, collectivités locales, ou encore employés.

L'approche Best-in-Class suit en outre l’idée que favoriser les entreprises les plus vertueuses de chaque secteur d'activité permet d'obtenir un portefeuille bien diversifié, représentatif de l'économie mondiale, avec une orientation positive sur les enjeux de développement durable.

L’approche thématique

Cette stratégie ISR consiste à investir uniquement dans des secteurs d’activité ayant un impact direct sur l’environnement, par exemple le secteur des énergies renouvelables ou celui du traitement de l’eau. Ces investissements doivent permettre de financer des projets concrets, en lien avec l’économie réelle. Attention toutefois, une approche trop restrictive peut être contraire aux bonnes pratiques de diversification de votre portefeuille.

Vous aimerez aussi : Investir responsable en bourse : accélérer la décarbonation, protéger les ressources naturelles et améliorer le bien-être des populations

L’activisme de certains fonds d’investissement

Au-delà des particuliers, certains investisseurs institutionnels se donnent pour objectif de changer profondément les pratiques des entreprises en matière sociale et environnementale.

L’engagement ou activisme actionnarial a par exemple pour objectif de pousser les entreprises à adopter des pratiques plus vertueuses en utilisant le droit de vote lors des assemblées générales, notamment pour bloquer certaines décisions.

Cette forme d’engagement est beaucoup plus développée et facile à mettre en place aux États-Unis qu’en Europe.

Certains fonds dits « d’Impact Investing » visent même, en plus du rendement financier, à avoir un impact social et environnemental positif. Cette forme d'investissement va au-delà de simples critères ISR à respecter : ces fonds accordent autant d'importance aux impacts sociaux et environnementaux générés par l'activité qu'au rendement financier créé.

Dans cette approche, on trouve également les fonds de partage et les fonds solidaires dont l’objectif est de soutenir spécifiquement des actions sociales et solidaires (l'habitat social, le microcrédit, l'insertion par l'emploi…).

Investir responsable : s’aider des différents labels

Pour que les épargnants s’y retrouvent parmi la multitude de placements responsables, des labels finance durable ont progressivement vu le jour afin de garantir le caractère responsable ou solidaire de ces investissements.

De nombreux labels existent en Europe. Parmi les premiers en termes de nombre de fonds labellisés, on peut citer : le Label ISR (France), FNG-Siegel (Allemagne, Autriche et Suisse), LuxFlag ESG (Luxembourg), Towards Sustainability (Belgique), Umwetlzeichen (Autriche).

Certains labels émanent de places financières, d’autres d’associations professionnelles ou encore d’organisations spécialisées dans la labellisation environnementale.

La France est le seul pays où le gouvernement a créé et porte deux labels publics : le label ISR dédié à l’investissement socialement responsable, et le label Greenfin qui cible les fonds environnementaux. Le Label Finansol est quant à lui dédié à la finance solidaire.

À noter que depuis la loi Pacte, les contrats d’assurance vie doivent intégrer dans leur offre au moins une unité de compte labellisée investissement socialement responsable (ISR), solidaire (Finansol) ou verte (Greenfin).

Le label ISR

Créé en 2016 et géré par le ministère des Finances, ce label est accordé à des fonds d’investissement suite à un audit réalisé par des organismes indépendants, pour une durée de 3 ans renouvelable. Des contrôles ont lieu également pendant cette période afin de s’assurer que le fonds continue de répondre à tous les critères.

Un référentiel en définit les critères d’éligibilité et d’inéligibilité et les méthodes de contrôle. Ce référentiel est amené à évoluer régulièrement, afin d’actualiser et renforcer toujours plus les exigences.

Le label Greenfin

Le label Greenfin a été créé fin 2015 par le Ministère de la Transition Écologique pour garantir la transparence et l’engagement environnemental des produits financiers.

Quelle différence entre Greenfin et ISR ?

Plus spécifiquement centré sur l’environnement que le label ISR, le label Greenfin récompense les investissements qui prennent en compte la transition écologique et énergétique, ce qui exclut par exemple les entreprises opérant dans le secteur nucléaire et les énergies fossiles.

Le label FINANSOL

Le label a été créé en 1997 par Finansol, une association loi 1901, pour distinguer les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne.

Quels sont les critères du label Finansol ?

Le label garantit à l’épargnant que son argent est investi dans des activités à forte utilité sociale et/ou environnementale, comme l’accès à l’emploi et au logement pour des personnes en difficulté, le soutien à l’agriculture biologique et aux énergies renouvelables, ou encore l’entrepreneuriat dans les pays en développement.

Les green bonds et catégories d’obligations écologiques

Sur le marché obligataire, plusieurs types de titres offrent des opportunités d’investissement durable. Les green bonds (traduites par « obligations vertes ») se sont notamment développées ces dernières années pour permettre aux investisseurs de cibler des projets d’investissement écoresponsables.

Les green bonds ou obligations environnementales

Définition des green bonds

Il s'agit d'un emprunt obligataire émis sur les marchés financiers par une entreprise ou une entité publique (collectivité, agence internationale, etc.), qui vise à financer des projets contribuant à la transition écologique.

Comment fonctionnent ces obligations ?

La différence par rapport aux obligations classiques tient dans :

• les engagements pris par l'émetteur sur l'usage précis des fonds récoltés, qui doit porter sur des projets ayant un impact positif sur l'environnement ;
• la publication chaque année d'un rapport rendant compte aux investisseurs de la vie de ces projets.

Les secteurs et types de projets concernés

Plusieurs types d’obligations environnementales existent en fonction des secteurs visés par les projets sous-jacents :

Energies renouvelables

Production, transport, équipements…

Efficacité énergétique

Constructions neuves ou projets de rénovation immobilière, stockage énergétique, chauffage urbain, réseaux intelligents, équipements et produits…

Prévention et maîtrise de la pollution

Réduction des rejets atmosphériques, maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, dépollution des sols, prévention et réduction des déchets, recyclage, transformation et valorisation…

Gestion durable des ressources naturelles et des sols

Agriculture et élevage durable, pratiques agricoles respectueuses de l’environnement (par exemple la protection biologique des cultures ou l’irrigation goutte à goutte), pratiques durables de pêche et d’aquaculture, exploitation forestière durable (notamment l’afforestation ou la reforestation), préservation ou restauration des milieux naturels…

Préservation de la biodiversité terrestre et aquatique

Protection des milieux côtiers, marins et des bassins versants…

Moyens de transport propres

Moteurs électriques et hybrides, transports publics, transport ferroviaire, transport non motorisé, multimodal, infrastructures destinées aux véhicules propres et à la réduction des émissions nocives…

Gestion de l’eau et des eaux usées

Infrastructures durables pour la production d’eau propre ou d’eau potable, traitement des eaux usées, systèmes durables d’assainissement urbain, de régulation des fleuves et autres types de prévention des inondations…

Adaptation au changement climatique

Systèmes d’aide à l’information, surveillance du climat, systèmes d’alerte précoce…

Produits écologiquement efficients et/ou adaptés à l’économie circulaire

Production de biens ou services permettant de limiter la pollution, la consommation et le gaspillage des ressources ainsi que la production de déchets.

Immobilier durable

Bâtiments écologiques construits selon des normes ou règles de certification reconnues

Comment débuter un investissement responsable en bourse ?

• Première étape : évaluer vos objectifs financiers ainsi que votre tolérance au risque. Pour ce faire, vous devez prendre en compte votre horizon d’investissement, le niveau de perte que vous êtes prêt à supporter et les types d’investissements responsables que vous souhaitez sélectionner.

• Deuxième étape : sélectionner les supports d’investissement qui répondent au profil d’investisseur précédemment défini. Il en existe plusieurs centaines en France bénéficiant du label ISR (Investissement Socialement Responsable). Vos choix seront fonction de convictions personnelles, de vos attentes de rendement et des secteurs que vous souhaitez inclure ou exclure.

• Troisième étape : veiller à diversifier suffisamment vos investissements pour optimiser les sources de rendement et limiter les pertes potentielles.

• Quatrième étape : les critères ESG évoluant en permanence, il est important de rééquilibrer régulièrement votre portefeuille d’investissement pour rester à jour et être sûr que vos investissements sont toujours en ligne avec vos objectifs.

Dans quoi investir pour avoir un impact durable et responsable ?

Vous pouvez investir soit dans :

• Des actifs mobiliers ISR : actions cotées en bourse, obligations d’entreprises ou emprunts d’État, ETF
• Des fonds d’investissement immobilier : Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), Organismes de Placement collectif en Immobilier (OPCI) ou encore Fonds d’Investissement alternatif (FIA) immobiliers. Ces fonds permettent d’investir dans la construction, la rénovation des performances énergétiques notamment.

Ces produits peuvent être détenus dans différentes enveloppes fiscales : Assurance vie ; Plan d’Épargne en Actions (PEA) ; compte titres ordinaires ; épargne salariale ou plans d’épargne d’entreprise (PEE) ; Plan d’Épargne Retraite (PER).

FAQ – Investir durable et responsable

Comment savoir si un fonds est vraiment responsable ?

Il existe différentes classifications qui permettent d’évaluer l’engagement durable de vos investissements :

• Classification selon le règlement européen SFDR :

Article 9 : fonds devant présenter un objectif d’investissement durable
Article 8 : fonds tenant compte des critères ESG en vue de la construction de leurs portefeuilles
Article 6 : fonds sans objectif de durabilité

• Classification AMF

Catégorie 1 : fonds ayant un engagement significatif dans leur gestion
Catégorie 2 : fonds tenant compte de critères extra-financiers mais sans engagement significatif dans leur gestion
Catégorie 3 : interdiction de communiquer sur la prise en compte des critères ESG par le fonds

• Obtention d’un label de finance durable :

Label ISR français (investissement socialement responsable)
Label Greenfin (finance environnementale)
Label Finansol (finance solidaire)
Label CIES pour les fonds d’épargne salariale

Faut-il diversifier ses placements responsables ?

Comme pour tout investissement financier, il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Répartir ses investissements sur différents actifs, différentes zones géographiques et différentes durées permet de réduire le risque et d’optimiser les rendements.

Pour que cette diversification soit efficace, il convient de sélectionner des actifs dont les performances se complètent. Ainsi la baisse de certains d’entre eux pourra être compensée par la hausse des autres.

Cette stratégie de base est bien entendu valable pour l’ensemble des investissements en bourse, y compris l’investissement responsable.

À lire également : Pourquoi et comment diversifier ses placements ?

Puis-je investir responsable avec des ETF ?

Il est possible d’investir dans des ETF ISR qui répliquent la performance d’un indice tout en sélectionnant les acteurs les plus responsables de leurs secteurs respectifs.

Contrairement aux ETF classiques qui s’appuient principalement sur le niveau de capitalisation boursière, les ETF ISR appliquent des filtres supplémentaires pour exclure ou au contraire privilégier certaines entreprises. Ainsi, les secteurs responsables seront surpondérés (écotechnologies, infrastructures durables) au détriment de ceux jugés moins responsables.

En offrant diversification, frais réduits et critères ESG, représentent donc une solution intéressante pour les investisseurs désirant concilier performance financière et impact positif.

Regardez aussi notre vidéo : Investir en bourse : c'est quoi la finance durable ?

© Crédit Agricole S.A. – Dernière mise à jour Novembre 2025

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