La finance responsable : définition, critères et placements
17/11/2025 - 3 min de lecture
Rubrique : Epargne
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La finance responsable : définition, critères et placements
Aujourd’hui, la rentabilité n’est plus l’unique objectif de nombreux épargnants. Grâce à la finance durable, vos investissements peuvent désormais avoir un impact positif sur la planète et la société.
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La finance responsable : l’essentiel en 150 mots
L’investissement responsable intègre des critères extra-financiers (environnementaux, sociaux et de gouvernance - ESG) dans les décisions d'investissement, au-delà de la simple rentabilité. Il concerne notamment :
• L'Investissement Socialement Responsable (ISR)
• L'investissement lié à la transition énergétique
• La finance solidaire (économie sociale)
• Le microcrédit (lutte contre la précarité)
Les entreprises bien notées sur ces critères démontrent une meilleure résilience, notamment en période de crise comme le Covid-19, avec des performances comparables aux placements traditionnels.
Pour éviter le greenwashing, vérifiez les labels (ISR, Greenfin, Finansol) et la classification SFDR. Les ETF ESG constituent une solution accessible pour les petits budgets souhaitant investir durablement.
Investir responsablement permet de faire fructifier son épargne tout en contribuant positivement à la société et l'environnement.
Pour plus de détails ou compléments, lisez l’article complet !
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Sommaire :
- Qu’est-ce que la finance durable ?
- Les critères de la finance durable : ESG, RSE, IRS et ESS
- Quelles performances pour les investissements durables ?
- FAQ – Finance durable
Qu’est-ce que la finance durable ?
La réelle appellation est l’investissement « durable » ou « responsable ». Il désigne la prise en compte, dans les décisions d’investissement, de la performance et de critères extra-financiers des entreprises, c’est-à-dire des politiques mises en œuvre et de leurs résultats sur les plans environnemental et sociétal. Le choix du gestionnaire de portefeuille n'est dès lors plus guidé par la seule rentabilité financière.
Souvent appelée finance « verte » dans les médias, l’investissement responsable jouit aujourd’hui d’une force de changement réelle : il mobilise les moyens financiers au service de projets socialement responsables, écologiquement efficients et économiquement compétitifs. Les entreprises se retrouvent ainsi mieux armées pour résister aux crises.
Il ne vise pas à exclure certaines entreprises des portefeuilles des investisseurs, mais au contraire à les inciter à évoluer afin d’avoir accès à des capitaux.
Que regroupe l’investissement responsable ?
L’Investissement Socialement Responsable (ISR)
Il est fondé sur des critères ESG : environnement, social et gouvernance (voir plus bas).
Il est spécifiquement destiné à favoriser la transition énergétique. Il regroupe notamment les « Green bonds » et les fonds responsables, qui investissent dans des entreprises ou projets à impact environnemental positif.
La Finance Solidaire
Elle répond aux besoins de financement de l’économie sociale. Les entreprises ou organisations qui bénéficient de ces aides ont une activité socialement utile, notamment l’accompagnement et la réinsertion de personnes en difficulté.
Le microcrédit
Il permet de lutter contre la précarité en permettant à des personnes en difficulté de trouver des financements pour des projets généralement refusés par les acteurs bancaires traditionnels.
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Différence entre l’investissement durable, responsable, solidaire ou éthique ?
Il existe de multiples dénominations pour parler de cet univers d’investissement. Ces appellations désignent généralement le même type d’investissement avec toutefois quelques légères différences :
- L’investissement durable ou responsable : terme utilisé pour désigner l’ensemble des pratiques financières qui intègrent les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leurs décisions d’investissement. En prenant en compte des critères autres que purement financiers, elle a pour objectif de favoriser les projets responsables et d’améliorer ainsi le bien-être collectif.
- La finance responsable : c’est une autre façon de le nommer ; le but est de construire un système économique plus responsable :
- Pour lutter contre le changement climatique en finançant les entreprises qui adoptent des pratiques durables comme par exemple la transition vers une économie bas carbone.
- Pour préserver la nature en finançant des projets qui respectent l'environnement et qui sont respectueux de la biodiversité.
- Pour réduire la pauvreté et l'inégalité en investissant dans des entreprises qui contribuent à l'inclusion sociale.
- Pour créer de la valeur à long terme en s'assurant que les entreprises qu'elle finance soient durables et résilientes.
Elle utilise différentes stratégies d’investissement :
- L’exclusion : certaines entreprises ne sont pas financées en raison de leur activité (tabac, armement) ;
- La thématique : l’investissement est destiné à des secteurs spécifiques, comme les énergies renouvelables ou la santé ;
- Le dialogue direct avec les entreprises pour les inciter à améliorer leurs pratiques durables et leur score ESG.
- La finance solidaire : terme utilisé pour désigner plus spécifiquement les projets qui luttent contre l’exclusion et améliorent la cohésion sociale. Elle finance aussi bien les entreprises que les associations privilégiant l’humain et la solidarité : activités d’insertion dans l’emploi, accompagnement de personnes en difficulté, lutte contre le mal logement, solidarité internationale etc.
- La finance éthique : terme utilisé par les personnes qui parlent d’une finance conjugant rentabilité et responsabilité et destinée à construire un avenir meilleur.
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Pourquoi investir de manière responsable et durable ?
L’investissement responsable permet de faire fructifier son épargne tout en participant à la construction d’un avenir meilleur.
Ce mode d’investissement offre des avantages financiers :
- Des performances durables : les entreprises bien notées sur les critères ESG affichent souvent une résilience financière supérieure à leurs concurrents car elles s’adaptent mieux aux évolutions de leur environnement.
- Une réduction des risques : l’intégration des critères ESG limite l’exposition à des scandales ou des controverses nuisibles à la croissance de l’entreprise (pollution, pratiques anti-éthiques, etc.).
- Une diversification de son capital : sur des secteurs en forte croissance susceptibles de générer des rendements attractifs comme les énergies renouvelables ou les nouvelles technologies.
Bref, c’est pouvoir agir sur la société et l’environnement en soutenant les entreprises qui contribuent au développement responsable de l’économie, favorisent les avancées sociales et participent au bien être des générations futures.
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Les critères pour investir : ESG, RSE, IRS et ESS
Les critères ESG
Le sigle « ESG », utilisé par la communauté financière internationale, désigne les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance :
- Le critère environnemental (E) concerne la mise en place d’actions de recyclage des déchets, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique, et de prévention des risques environnementaux (marée noire, contamination des nappes phréatiques...).
- Le critère social (S) concerne la prévention des accidents, le respect du droit des employés, la formation du personnel, les sous-traitants, la qualité du dialogue social ou encore l’emploi des personnes handicapées ou la proportion de personnel issu des minorités.
- Le critère de gouvernance (G) vérifie l’indépendance du conseil d’administration, la transparence de la rémunération des dirigeants, la lutte contre la corruption ou encore de la féminisation des conseils d’administration.
À quoi sert le critère ESG ?
Le critère ESG en bourse offre une nouvelle grille d’analyse des opportunités d’investissement, au-delà du simple prisme financier. Plus qu’une simple évaluation des pratiques sociales et environnementales des entreprises, il permet d’estimer leur durabilité et donc leur viabilité sur le temps long.
Pour l’entreprise elle-même, la prise en compte des critères ESG est aussi une source de croissance sur le long terme : réduction des risques et des coûts, capacité à attirer et fidéliser des salariés, amélioration de l’image auprès des clients, création de nouveaux débouchés commerciaux…
Comment est évalué le critère ESG ?
Le critère ESG est évalué par des agences de notation extra-financière.
Leurs analyses sont effectuées à partir des rapports annuels des entreprises, de conversations avec les dirigeants et de sources externes provenant d’ONG ou de bureaux d’études. Les évaluations sont ensuite pondérées pour aboutir à une note finale.
Ces agences de notation extra-financière sont rémunérées par les investisseurs et non par les émetteurs de titres, pour limiter les conflits d’intérêts potentiels. Toutefois, une entreprise peut commander une « notation sollicitée » pour son propre usage.
L’influence de ces agences s’est renforcée : une société mal notée court désormais le risque d’être exclue de certains portefeuilles.
RSE pour Responsabilité Sociale des Entreprises
Elle consiste à intégrer les enjeux environnementaux et sociaux dans le fonctionnement de l’entreprise ainsi que dans ses produits et ses services de façon à diminuer les inégalités entre les personnes et d’assurer à chacun l'accès aux droits essentiels et aux ressources nécessaires à son bien-être. Il s’agit par ce biais de construire une société plus équitable et plus juste, profitable à chacun.
Pratiquer la RSE oblige l’entreprise à avoir un impact positif sur la société et l’environnement, tout en étant économiquement viable. Elle va chercher à concilier ces deux objectifs avec l’aide de ses collaborateurs, ses clients, ses fournisseurs, ses actionnaires et des pouvoirs publics.
Une telle démarche implique parfois une remise en cause profonde du modèle économique de l’entreprise pour le rendre compatible, par exemple, avec la lutte contre le changement climatique (limitation de l’émission des gaz à effet de serre) ou une gestion durable des ressources (préservation des habitats naturels et de la biodiversité).
ISR pour Investissement Socialement Responsable
Il consiste à intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans le choix des actifs financiers sélectionnés par un fonds. En réduisant leurs investissements dans les sociétés les plus exposées aux risques environnementaux, sociaux et de mauvaise gouvernance, les professionnels de l’investissement souhaitent protéger l’épargne de leurs clients de recours coûteux pour l’entreprise, mais aussi encourager les gouvernances responsables et parier sur des entreprises apportant des solutions aux enjeux globaux d’aujourd’hui.
L’Investissement Socialement Responsable vise ainsi à trouver des gisements de valeur de long terme tout en répondant aux attentes croissantes des épargnants en matière d’engagement.
ESS pour Économie Sociale et Solidaire
L’Économie Sociale et Solidaire rassemble des organismes qui cherchent à concilier activité économique et action sociale. Les mutuelles, associations, coopératives, fondations ou entreprises commerciales à finalité sociale qui se revendiquent de ce mouvement ont souvent en commun les principes suivants :
- Elles portent un projet d’utilité sociale lié à un territoire ou à un groupe social. Cela s’accompagne le plus souvent d'une démarche participative qui associe salariés, pouvoirs publics, usagers, clients...
- Leur financement est issu soit du secteur privé (mutuelles et coopératives) soit mixtes (associations). Même si elles ne sont pas rattachées aux pouvoirs publics, elles peuvent bénéficier de subventions ou d’avantages fiscaux.
- Leurs salariés sont souvent des associés qui peuvent librement vendre leurs parts s’ils souhaitent la quitter.
- Elles s’engagent sur une gestion démocratique qui implique, pour toute prise de décision importante, qu’une assemblée générale soit réunie afin que chaque membre puisse voter.
- Elles n’ont pas de but lucratif. Cela se traduit, dans les associations, par l’absence de versement de dividendes, et dans les coopératives par la seule possibilité de distribuer les bénéfices réalisés aux salariés.
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Quelles performances pour les investissements durables ?
Ce type de financement est-il rentable ?
De nombreux investisseurs continuent encore aujourd’hui d’opposer durabilité et performance financière – à tort ! Les chiffres montrent que les entreprises de l’ISR sont tout aussi performantes que leurs collègues moins vertueuses.
La performance financière reste légitimement un sujet au cœur des préoccupations des épargnants, même quand ils sont à la recherche d’investissements responsables. Or, les critères ESG / ISR sont parfois perçus comme des contraintes pouvant freiner la croissance des entreprises.
En réalité, les données historiques montrent que les placements de l’investissement socialement responsable réalisent en moyenne des performances comparables aux placements plus « traditionnels ».
Résilience en période de crise
Parce qu’elles reflètent non seulement la performance extra financière des entreprises, mais aussi leur potentiel de création de valeur à long terme, les pratiques ESG ont un impact évident sur leur résilience en période de crise.
La pandémie du Covid 19 a provoqué une baisse importante de la valeur des entreprises sur les marchés boursiers américains. Une étude* portant sur 1 508 entreprises cotées aux États-Unis entre décembre 2019 et juin 2021 a cependant montré que les entreprises disposant de scores ESG élevés ont bénéficié d’une plus grande confiance des investisseurs. Cette perception favorable du marché a permis de limiter la baisse du cours de leurs actions et d’accélérer leur retour au niveau d’avant crise.
FAQ – Finance durable
Quels sont les risques de l’investissement responsable ?
On peut entre autres citer :
- La complexité d’évaluation des critères ESG qui peut s’avérer parfois subjective et ne pas totalement représenter la réalité.
- Le greenwashing qui utilise des arguments trompeurs pouvant induire l’investisseur en erreur.
- Des choix d’investissement plus limités du fait de réglementations strictes.
- Un risque de perte partielle ou totale, comme pour tout investissement boursier.
Peut-on investir durablement avec un petit budget ?
Lorsqu’on débute avec un budget modéré, les ETF (Exchange Trade Funds) présentent un certain nombre d’avantages :
- Ils suivent fidèlement la performance d’un indice donné, que ce dernier soit constitué d’actions, d’obligations ou d’une combinaison d’actifs. Cela permet donc une diversification immédiate qui réduit les risques en répartissant les défaillances possibles sur différents éléments.
- Ils offrent une transparence totale sur leur composition et leurs frais.
- Ils sont accessibles sur toutes les grandes places financières et sont cotés en continu, ce qui permet de les acheter et de les vendre sans délai.
- Leur ticket d’entrée est généralement peu élevé, ce qui les rend attractif pour les petits budgets.
- Leurs frais de gestion sont moins élevés que pour d’autres placements, ce qui améliore leur rendement net sur le long terme.
Les ETF ESG, qui reproduisent des indices respectant des critères extra-financiers stricts sont donc une solution pertinente pour les petits budgets qui souhaitent conjuguer performance et utilité.
Les investisseurs peuvent choisir parmi différentes thématiques :
- ETF bas carbone pour réduire l’empreinte environnementale de leur portefeuille
- ETF alignés sur l’Accord de Paris pour respecter les trajectoires climatiques
- ETF sectoriels dédiés aux énergies renouvelables, à l’eau ou à l’hydrogène.
Ces ETF durables compatibles avec le PEA, l’assurance vie, le PER ou le CTO.
Comment éviter le greenwashing ?
Le greenwashing est la pratique qui consiste à présenter un produit d’une façon qui ne reflète pas ses pratiques durables réelles et qui peut induire les investisseurs en erreur.
Pour vous assurer que vos investissements sont réellement durables,
- Vérifiez que les fonds que vous voulez sélectionner utilisent une méthodologie de mesure de leur impact claire et rigoureuse.
- Vérifiez que leurs objectifs sont en ligne avec les Objectifs de Développement Durable définis par l'ONU.
- Regardez si le fonds est en capacité de prouver que son action génère un réel impact et qu'il ne se contente pas de financer des projets déjà rentables.
- Vérifiez s’il dispose d’un label ou d’une certification :
- La classification SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation), règlement européen qui répertorie les fonds en fonction de leur degré d’engagement durable.
- Le Label ISR (Investissement Socialement Responsable) qui concerne les fonds intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ces fonds excluent souvent les secteurs qui nuisent à l’environnement.
- Le Label Greenfin qui cible spécifiquement les fonds soutenant la transition énergétique et écologique et excluent les secteurs polluants comme le charbon et le pétrole.
- Le Label Finansol pour les produits d’épargne solidaire qui financent des projets à fort impact social et environnemental.
- Le Label « Financement Participatif pour la Croissance Verte » dédié aux projets de financement participatif soutenant la transition énergétique.
* source : Review of Quantitative Finance and Accounting (octobre 2023)
© Crédit Agricole S.A. – Dernière mise à jour Novembre 2025
Article à caractère informatif et publicitaire.
Certains produits et services mentionnés dans cet article peuvent être commercialisés par le Crédit Agricole : renseignez-vous sur leur disponibilité dans votre Caisse régionale.
La souscription à ces produits et services peut être soumise à conditions ou à la réglementation en vigueur, ainsi qu’à l’étude et à l’acceptation de votre dossier par votre Caisse régionale.
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