Cette question concerne surtout les salariés du secteur privé. Pour obtenir la bonne réponse, ils doivent tenir compte de trois paramètres.
1. LE MONTANT DU SALAIRE ANNUEL MOYEN
C’est un élément central de la formule de calcul de la pension de base de chaque salarié. Ce Salaire Annuel Moyen (SAM) est fonction des salaires bruts annuels perçus, sachant que seuls les 25 meilleurs sont retenus, dans la limite des plafonds annuels respectifs de la Sécurité sociale (Pass 2023 = 43 992 euros).
Mais encore faut-il pouvoir afficher 25 bonnes années pendant lesquelles les salaires soumis à cotisations obligatoires ont approché ou dépassé le fameux plafond annuel de la Sécurité sociale.
Exemple : Vous avez exercé à temps partiels, vous avez eu des salaires en-deçà du montant annuel du Pass, et votre salaire actuel approche ou dépasse le Pass. Si vous demandez à bénéficier de vos pensions de retraite d’ici à la fin de l’année, vous allez vous priver d’une bonne année de salaire au sein des 25 meilleures années sélectionnées pour le montant de votre SAM, ce qui va conduire à diminuer la pension de base. Mais si vous repoussez votre demande début 2023, et travaillez donc quelques mois de plus, votre SAM pourra tenir compte de l’année 2022 et remplacer une année moins favorable.
En résumé :
Si l’on bénéficie de salaires plus élevés en fin de carrière professionnelle, mieux vaut programmer sa demande de retraite en début d’année suivante. Cela augmente le SAM, et donc la pension de base.
2. LE NOMBRE DE TRIMESTRES OBTENUS
Chaque génération doit totaliser un certain nombre de trimestres pour avoir droit à ce que l’on appelle le taux plein : par exemple, 167 pour les personnes nées en 1958, 1959 ou 1960. Dès lors que l’on perçoit un salaire au moins équivalent à 600 heures de Smic horaire brut, soit 6762 euros brut en 2023 (taux actuel au 1er janvier 2023), on engrange quatre trimestres par an, sans avoir à se soucier, en temps normal, de la durée réelle travaillée.
Mais l’année du départ en retraite, cette règle n’est plus appliquée et seuls les trimestres civils accomplis sont comptabilisés. Une personne dont le salaire mensuel est de 2 500 euros brut, par exemple, et qui souhaite demander sa retraite le 1er septembre prochain, totalisera non pas trois ou quatre trimestres retraite comme ses cotisations l’y autorisent, mais… deux seulement. Afin d’engranger un trimestre de retraite supplémentaire qui donnera une surcote viagère de 1,25% du montant de sa pension de base (après l’âge légal et une fois atteint le taux plein), il faut simplement décaler d’un mois la date d’effet de sa retraite.
En résumé :
Les meilleures dates pour programmer son départ correspondent au premier mois d’un trimestre civil : janvier, avril, juillet ou octobre.
3. L’INCIDENCE DE L’INDEMNITÉ DE DÉPART
Instaurée par le Code du travail et plus ou moins généreuse selon les conventions collectives, l’indemnité de départ en retraite est soumise à l’impôt sur le revenu (et aux prélèvements sociaux) dès le premier euro. Elle peut avoir une forte incidence sur le taux de prélèvement à la source, surtout si elle est perçue en fin d’année, car elle va alors s’additionner aux revenus de fin de carrière, augmentés des éventuels reliquats de congés payés. Pour éviter un surcoût fiscal, mieux vaut que cette indemnité vienne s’ajouter, non pas à des salaires, mais aux pensions de retraite, logiquement moins élevées.
En résumé :
Demander ses retraites un 1er février, un 1er mars ou un 1er avril réduit le risque de faire déraper son taux de prélèvement à la source.